Affaire Casino

Affaire Casino

2023-11-23T11:43:25+02:00

Le Brésil est le pays avec la plus importante biodiversité mondiale. C’est aussi le triste champion de la déforestation. En 2020, c’est 11 000 km² d’Amazonie qui ont été détruits. Selon certains scientifiques, elle est sur le “point de bascule”. A ce rythme, l’Amazonie deviendra une savane.
L’une des principales causes de cette destruction est l’élevage bovin.

Après les feux de 2019, en partenariat avec plusieurs organisations brésiliennes, nous avons enquêté sur la chaîne d’approvisionnement du bœuf.
Nous y avons trouvé un grand nom français premier distributeur à avoir lancé des magasins 100% végan/bio en France (Naturalia). Il réalise surtout 47% de son chiffre d’affaires en Amériques du Sud et est N°1 des ventes au Brésil et en Colombie : Le groupe Casino.

Notre enquête décrit les méthodes de 4 fermes impliquées dans la déforestation au Brésil, en Amazonie et dans le Cerrado.
Ces fermes aux pratiques illégales approvisionnent le groupe Casino au Brésil : 52 produits vendus en rayon de 10 magasins et les étals de boucherie de 2 magasins sont concernés. A elles seules, ces fermes représentent 4 500 ha de forêts coupés illégalement pour laisser place au pâturage de bovins. Des terres autochtones protégées sont également converties.
L’une de ces fermes est la Fazenda Ellus, en Amazonie (Mato Grosso). Ellus est fournisseur direct de JBS à Araputanga sur l’année 2018-2019 et JBS à Araputanga est fournisseur de viande fraîche des magasins Extra de GPA/Casino à Cuiabá.
Le lien entre la Fazenda Ellus et Casino est démontré.

Le bilan de la Fazenda Ellus :

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de forêt brûlés en 2019 (images de la NASA)

Rien qu’en 2019 au vu du poids du groupe Casino au Brésil, c’est 56 000 ha,  5 fois la surface de Paris, qui aurait été déboisées par les fermes approvisionnant le groupe sans aucune politique dédiée.

Déforestation potentielle du groupe Casino :

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déboisés en 2019
Des solutions technologiques et des outils efficaces existent, le groupe Casino n’a aucune excuse pour ne pas s’assurer que toute la viande, même celle issue de fermes indirectes, vendue dans ses magasins n’est pas liée à des pratiques de déforestation.Le groupe Casino en tant qu’entreprise française de plus de 5 000 salariés doit respecter les obligations présentes dans la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères.
C’est pourquoi nous demandons immédiatement au groupe Casino de cesser son #doublejeu avec les forêts et de :
  • S’engager publiquement contre la déforestation

  • Mettre en place des objectifs datés, des indicateurs de suivi communs et cadrés

  • Détailler les principaux engagements relatifs à l’arrêt de la déforestation, à la protection de tous les écosystèmes naturels et au respect des droits de l’Homme

  • Porter l’engagement contre la déforestation de façon effective dans toute l’entreprise

  • Évaluer le risque et établir une traçabilité jusqu’aux exploitants indirects

  • Gérer personnellement la conformité des fournisseurs et de manière crédible

  • S’engager proactivement dans des initiatives de terrain de type juridictionnelles, paysagères ou sectorielles pour aider à remplir les engagements pris et  démontrer la conformité des produits vendus

  • Réparer les dommages causés par le passé aux écosystèmes naturels, aux personnes ou aux communautés.

  • Rendre compte de la conformité des fournisseurs a un comité composé de tierces parties indépendantes

  • Rendre compte des progrès et des résultats liés aux engagements du groupe

Notre campagne porte ses fruits !

Suite à la publication du rapport sur la responsabilité du groupe Casino dans la déforestation en Amérique du Sud (Brésil et Colombie) publié en juin dernier, suivi d’une campagne médiatique ainsi que la « mise en demeure » du groupe le lundi 21 septembre 2020, les choses ont évoluées.

En effet, les abattoirs internationaux et le groupe Casino ont publiés différentes actualisations au sujet de la filière bovine en Amérique du Sud. Voici les principaux éléments :
  • Le groupe « Pão de Açúcar » a publié une nouvelle version de leur politique d’achat soutenable de viande bovine (qui n’avait pas été mis à jour depuis 2016). Cette version bien que montrant une évolution dans la mentalité du groupe (prise en compte des produits transformés ou de système de contrôle de la production) reste largement inférieur à nos attentes en terme de lutte contre la déforestation. En effet, le distributeur ne prend toujours pas d’engagements au regard des fournisseurs indirects mais mentionne uniquement la complexité de cette traçabilité. De plus, il ne fixe pas d’objectifs dans la durée et ne précise pas si des audits de vérifications seront effectués.
  • Les principaux abattoirs au Brésil ont récemment pris différents engagements sur la traçabilité au sein de leur chaîne d’approvisionnement. C’est notamment le cas de Marfrig et Minerva durant l’été mais plus récemment du leader de l’abattage et de la transformation de viande bovine au Brésil (JBS). Ils se sont engagés à tracer l’ensemble de leurs fournisseurs indirects d’ici 2025. Cependant, ces engagements ne mentionnent pas de politique zéro-déforestation, laissent le soin de la traçabilité aux fournisseurs directs sans vraiment apporter de solution de contrôle, ne mentionnent pas les autres biomes (comme le Cerrado et le Pantanal) et surtout mettent des objectifs à 2025, beaucoup trop lointain.
Ces engagements montrent que nos efforts commencent à porter leur fruits mais il reste du chemin. Il est donc important de poursuivre pour obtenir des engagements et des actions concrètes de la part de l’ensemble de la filière.

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