Publié le : 01/01/20134,7 min de lecture

Résumé

L’an dernier la fausse fin du monde prédite par les Mayas fut l’occasion pour Envol Vert de rappeler que les Mayas avaient disparu à cause de la déforestation qui entraîna de fortes sécheresses et le début de leur déclin. Une déforestation causée par la conversion des forêts en terres agricoles, une voie à ne plus suivre pour notre monde moderne qui prend pourtant dangereusement la même direction que les Mayas. En effet 13 millions d’hectares de forêts disparaissent encore chaque année…

Alors que de nombreuses matières premières sont pointées du doigt, à juste titre, comme responsables de la déforestation, l’élevage bovin non responsable, lui semble encore y échapper. Pourtant, il s’agit de la principale menace qui pèse sur la plus grande forêt tropicale du monde.

La déforestation de la plus grande forêt au monde
A ce jour, 95% de la déforestation ont lieu en pays tropicaux. Et, 80 % de  cette déforestation sont dus à la conversion agricole, laquelle inclut justement, majoritairement l’élevage bovin. Celui-ci est en effet responsable des 2/3 de la déforestation en Amérique du Sud, notamment en Amazonie, qui représente la moitié des écosystèmes tropicaux mondiaux, ce qui en fait la principale menace des forêts sud-américaines. L’Amazonie est menacée par l’élevage notamment au Brésil qui possède 88%  du cheptel bovin amazonien. Cet écosystème qui possède 10% des espèces connues au monde perd ses forêts principalement à moins de 50 km des  principales autoroutes suite aux feux de forêt déclenchés pour laisser place aux pâturages bovins.

Des bovins pour la viande et le cuir
Ces bovins qui ont besoin de presque un hectare en moyenne par tête de bétail produisent principalement de la viande et du cuir issu de leur peau, lequel  représente un revenu indispensable. La consommation de bœuf en provenance d’Amérique du sud est aujourd’hui en léger retrait, mais ce avant une augmentation continue qui est à venir.En 2007, c’était près de 30% de la viande de bœuf et de veau produite au Brésil qui était exportée dans le monde. Malgré ses difficultés récentes, le Brésil reste par sa production et ses exportations, en première ligne pour assurer l’approvisionnement alimentaire mondial. La France importe peu de bœuf sud américain avec seulement 1,2% des importations française issues d’Amérique latine. Cependant un accord de libre échange entre l’UE et le Mercosur est en cours de négociation et pourrait permettre jusqu’à 400000 tonnes d’importations de bœuf supplémentaires en Europe. Cet accord potentiel laisse planer une augmentation des dommages environnementaux causés par l’Europe en Amérique du Sud.

Nos chaussures en fin de chaîne
Le Cuir, qui constitue en moyenne 20% de la valeur d’un bœuf, est dans le monde à 65% d’origine bovine. Les produits finis de l’industrie de la chaussure occupent seuls le premier rang avec 53% de l’utilisation de cuir toutes origines confondues, sachant qu’au niveau mondial, 30% de la production de chaussures est à dessus cuir.
Les exportations de bœuf du Brésil vont croissantes notamment vers la Chine qui fabrique environ 60% de la production mondiale de chaussures et dont la France importe avec l’Italie, autre grand utilisateur de cuir brésilien, près des 2/3 des chaussures vendues en France. Un français consommait en 2009 6,5 paires de chaussures par an sans forcément savoir que ses chaussures sont issues à 95% d’importations… Envol Vert estime par ailleurs que 13,5% des chaussures en cuir, issus d’élevage bovin, vendus en France sont à fort risque de déforestation.

En France, où il est constaté un boom des importations de chaussures en provenance d’Italie et de Chine, on peut se poser la question des approvisionnements des plus gros groupes français tels que Vivarte et surtout Eram, le premier fabricant français. Ces groupes ne font d’ailleurs pas partie de l’initiative Leather Working Group (LWG) qui vise à évaluer et noter les tanneries selon un référentiel. Ces tanneries ne doivent notamment pas se fournir auprès de fermes impliquées dans quelque formes que ce soit de déforestation depuis octobre 2009.

Agir !
Pour réduire la déforestation due à l’élevage, des solutions existent notamment au Brésil où la volonté politique peut réduire ou augmenter très rapidement le taux de déforestation comme le montre le nouveau code forestier. En tant que consommateur responsable on peut également avoir son mot à dire en préférant une nourriture moins carnée. Sur le terrain de nombreux projets sont possibles. Les systèmes agro-pastoraux utilisant des arbres natifs et pérennes qui permettent en outre le retour de la biodiversité et la sécurité alimentaire comme avec le Noyer Maya (Brosimum alicastrum), sont des projets à développer. Envol Vert soutient justement un projet visant à combiner reforestation, retour de la biodiversité et sécurité alimentaire en Colombie. La pression sur la forêt liée à l’élevage pourrait être divisée par au moins 7 en développant des systèmes sylvopastoraux..

Enfin la France, en tant que premier consommateur de viande de boeuf et premier pays à risque à travers sa consommation en masse de chaussures en Europe, a un rôle clé à jouer en mettant l’accent sur la transparence et les garanties environnementales de ses importations.

Publié le : 01/01/20134,7 min de lecture

Résumé

L’an dernier la fausse fin du monde prédite par les Mayas fut l’occasion pour Envol Vert de rappeler que les Mayas avaient disparu à cause de la déforestation qui entraîna de fortes sécheresses et le début de leur déclin. Une déforestation causée par la conversion des forêts en terres agricoles, une voie à ne plus suivre pour notre monde moderne qui prend pourtant dangereusement la même direction que les Mayas. En effet 13 millions d’hectares de forêts disparaissent encore chaque année…

Alors que de nombreuses matières premières sont pointées du doigt, à juste titre, comme responsables de la déforestation, l’élevage bovin non responsable, lui semble encore y échapper. Pourtant, il s’agit de la principale menace qui pèse sur la plus grande forêt tropicale du monde.

La déforestation de la plus grande forêt au monde
A ce jour, 95% de la déforestation ont lieu en pays tropicaux. Et, 80 % de  cette déforestation sont dus à la conversion agricole, laquelle inclut justement, majoritairement l’élevage bovin. Celui-ci est en effet responsable des 2/3 de la déforestation en Amérique du Sud, notamment en Amazonie, qui représente la moitié des écosystèmes tropicaux mondiaux, ce qui en fait la principale menace des forêts sud-américaines. L’Amazonie est menacée par l’élevage notamment au Brésil qui possède 88%  du cheptel bovin amazonien. Cet écosystème qui possède 10% des espèces connues au monde perd ses forêts principalement à moins de 50 km des  principales autoroutes suite aux feux de forêt déclenchés pour laisser place aux pâturages bovins.

Des bovins pour la viande et le cuir
Ces bovins qui ont besoin de presque un hectare en moyenne par tête de bétail produisent principalement de la viande et du cuir issu de leur peau, lequel  représente un revenu indispensable. La consommation de bœuf en provenance d’Amérique du sud est aujourd’hui en léger retrait, mais ce avant une augmentation continue qui est à venir.En 2007, c’était près de 30% de la viande de bœuf et de veau produite au Brésil qui était exportée dans le monde. Malgré ses difficultés récentes, le Brésil reste par sa production et ses exportations, en première ligne pour assurer l’approvisionnement alimentaire mondial. La France importe peu de bœuf sud américain avec seulement 1,2% des importations française issues d’Amérique latine. Cependant un accord de libre échange entre l’UE et le Mercosur est en cours de négociation et pourrait permettre jusqu’à 400000 tonnes d’importations de bœuf supplémentaires en Europe. Cet accord potentiel laisse planer une augmentation des dommages environnementaux causés par l’Europe en Amérique du Sud.

Nos chaussures en fin de chaîne
Le Cuir, qui constitue en moyenne 20% de la valeur d’un bœuf, est dans le monde à 65% d’origine bovine. Les produits finis de l’industrie de la chaussure occupent seuls le premier rang avec 53% de l’utilisation de cuir toutes origines confondues, sachant qu’au niveau mondial, 30% de la production de chaussures est à dessus cuir.
Les exportations de bœuf du Brésil vont croissantes notamment vers la Chine qui fabrique environ 60% de la production mondiale de chaussures et dont la France importe avec l’Italie, autre grand utilisateur de cuir brésilien, près des 2/3 des chaussures vendues en France. Un français consommait en 2009 6,5 paires de chaussures par an sans forcément savoir que ses chaussures sont issues à 95% d’importations… Envol Vert estime par ailleurs que 13,5% des chaussures en cuir, issus d’élevage bovin, vendus en France sont à fort risque de déforestation.

En France, où il est constaté un boom des importations de chaussures en provenance d’Italie et de Chine, on peut se poser la question des approvisionnements des plus gros groupes français tels que Vivarte et surtout Eram, le premier fabricant français. Ces groupes ne font d’ailleurs pas partie de l’initiative Leather Working Group (LWG) qui vise à évaluer et noter les tanneries selon un référentiel. Ces tanneries ne doivent notamment pas se fournir auprès de fermes impliquées dans quelque formes que ce soit de déforestation depuis octobre 2009.

Agir !
Pour réduire la déforestation due à l’élevage, des solutions existent notamment au Brésil où la volonté politique peut réduire ou augmenter très rapidement le taux de déforestation comme le montre le nouveau code forestier. En tant que consommateur responsable on peut également avoir son mot à dire en préférant une nourriture moins carnée. Sur le terrain de nombreux projets sont possibles. Les systèmes agro-pastoraux utilisant des arbres natifs et pérennes qui permettent en outre le retour de la biodiversité et la sécurité alimentaire comme avec le Noyer Maya (Brosimum alicastrum), sont des projets à développer. Envol Vert soutient justement un projet visant à combiner reforestation, retour de la biodiversité et sécurité alimentaire en Colombie. La pression sur la forêt liée à l’élevage pourrait être divisée par au moins 7 en développant des systèmes sylvopastoraux..

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