Comment tout a commencé
Le 3 mai 2022, une partie des citoyen·nes qui composent aujourd’hui le GFCE (Groupement Forestier Citoyen et Ecologique) des Hauts-Bois se rencontrait pour la première fois à Brassac, pour discuter collectivement de ce projet, proposé par Envol Vert.
Plus d’un an et demi après, le projet est aux portes de se concrétiser, l’occasion de rappeler le contexte dans lequel il a été créé, ses objectifs, son fonctionnement et les étapes parcourues jusqu’ici.
Tout a commencé avec d’une part, des citoyen·nes engagé·es et préoccupé·es par l’avenir des forêts qui les entourent, dangereusement impactées par les mauvaises pratiques forestières et le phénomène de malforestation qui en découle. De l’autre, le projet SEVE d’Envol Vert, qui partage les mêmes objectifs de préservation des forêts du Tarn, et souhaite lancer la création d’un GFCE (Groupement forestier Citoyen Ecologique), qui est une société civile, pour permettre l’implication directe des citoyen·nes dans la lutte.
En effet, le projet SEVE a plusieurs axes, qui ciblent des acteurices différent·e·s et ont des impacts sur des échelles de temps différentes. Parmi eux, des sensibilisations auprès du grand public ou des scolaires pour alerter sur l’état des forêts et promouvoir la sylviculture mélangée à couvert continu (SMCC), des diagnostics forestiers auprès des propriétaires forestiers, la mise en réseau des acteurices de la filière bois locale, … des actions importantes et nécessaires, mais aux effets difficilement quantifiables. A l’inverse, le GFCE a pour avantage d’agir très concrètement et très directement, sur le court terme !
Les objectifs sont simples : répondre à la problématique de malforestation en achetant et gérant collectivement des forêts selon les principes de la SMCC pour les rendre intouchables. Ce mode de gestion forestière consiste en des prélèvements de bois réguliers (tous les 4 à 8 ans selon les lieux), afin de maintenir en permanence un couvert végétal sans coupe rase, ni renouvellement brutal. Les prélèvements de bois se font de manière à maximiser la diversité tout en essayant de produire du bois de qualité.
La notion de collectif est un pilier pour le fonctionnement d’un GFCE, tant localement qu’à l’échelle nationale ! Depuis maintenant plus de vingt ans, un beau réseau de GFCE se créé en France, en partenariat avec le RAF (Réseau pour les Alternatives Forestières).
Carte intéractive des GFCE en France, disponible sur le site du RAF
Le premier GFCE naît en 2003 dans le Morvan, à l’initiative de citoyen.nes exaspéré.es de ne pas être pris.es au sérieux par les structures de gestion des forêts. En effet, même si les forêts sont aujourd’hui en grande majorité privées (à 75%) et fractionnées, leur gestion est souvent confiée à des entreprises spécialisées par des propriétaires qui ne souhaitent pas ajouter cette charge à leur quotidien. La conséquence : une perte de contrôle de la gestion sylvicole. Les groupements forestiers citoyens constituent une alternative à ce mode de fonctionnement, qui ouvre les portes aux coupes rases et aux monocultures qui détruisent les écosystèmes forestiers.
Mais comment ça marche ?
Chaque GFCE part d’une page blanche et a la liberté de s’organiser comme il le souhaite.
Au GFCE des Hauts-Bois, on fonctionne selon les principes de la sociocratie. En plus d’acquérir des forêts et de participer concrètement à leur préservation, toutes les personnes impliquées sont à la fois témoins et acteurices d’un système inclusif, qui prend en compte les opinions de chacun·e·s et croit en l’intelligence collective. Dans la pratique, cela donne lieu à des réunions mensuelles animées et dynamiques avec des débats mouvants et des groupes de travail qui font émerger des idées.
Quelques évènements viennent ponctuer l’année et permettent d’apporter des connaissances extérieures. Par exemple, une à deux fois par an, des rencontres GFCE sont organisées en France, par un GFCE différent : cette année, la rencontre a eu lieu en décembre à Cluny, où deux des membres du GFCE des Hauts-Bois se sont rendus pour échanger.
Rencontre des GFCE à Cluny : temps de discussion et exposés et balade dans les forêts acquises – Novembre 2023
Ces rencontres très enrichissantes au sein du réseau permettent aussi de s’inspirer et d’apprendre des autres, de répondre à des questions ou d’ouvrir de nouvelles problématiques.
Des formations sont également proposées par Envol Vert pour les membres intéressé·e·s.
Les volontaires du GFCE profitent d’une formation à la Sylviculture Mélangée à Couvert Continu donnée par Nicolas,
ingénieur forestier et l’un des porteurs du projet – décembre 2023.
Chaque idée et décisions à prendre sont discutées, via différents tours de paroles : un tour de clarification, suivi d’un tour de ressenti et enfin d’un tour d’objection. Les décisions sont ensuite prises par consentement, c’est à dire seulement si personne ne s’y oppose.
Un procédé qui demande de la patience, mais qui évite les clivages et assure une belle cohésion. Belle cohésion également assurée par le repas partagé qu’on ne saurait manquer à chaque début de réunion !
Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?
Après des mois de travail sur la création du GFCE, son fonctionnement, ses règles et ses modalités, les statuts sont prêts à être officiellement déposés. Dernière étape, l’élection des gérant.es et représentant.es des différents groupes de travail. Toujours dans l’optique de fonctionner en sociocratie, il a été décidé collectivement de procéder à une élection sans candidat, qui a eu lieu fin janvier.
Une page se tourne pour le GFCE qui va très prochainement pouvoir se lancer. Les prospections de forêts ont d’ailleurs déjà commencé.
Photo prise par le groupe « visite de forêts » lors d’une visite en décembre à Espérausse
Si vous qui nous lisez êtes intéressé·e·s pour rejoindre l’aventure, ou simplement curieux.se, sachez que la participation peut se faire selon différentes modalités. Il est possible de devenir associé·e du GFCE en achetant des parts sociales ou en faisant un apport foncier (si vous possédez par exemple des parcelles de forêts à céder), ou en adhérant à un groupe de travail en tant que bénévole !
Comment tout a commencé
Le 3 mai 2022, une partie des citoyen·nes qui composent aujourd’hui le GFCE (Groupement Forestier Citoyen et Ecologique) des Hauts-Bois se rencontrait pour la première fois à Brassac, pour discuter collectivement de ce projet, proposé par Envol Vert.
Plus d’un an et demi après, le projet est aux portes de se concrétiser, l’occasion de rappeler le contexte dans lequel il a été créé, ses objectifs, son fonctionnement et les étapes parcourues jusqu’ici.
Tout a commencé avec d’une part, des citoyen·nes engagé·es et préoccupé·es par l’avenir des forêts qui les entourent, dangereusement impactées par les mauvaises pratiques forestières et le phénomène de malforestation qui en découle. De l’autre, le projet SEVE d’Envol Vert, qui partage les mêmes objectifs de préservation des forêts du Tarn, et souhaite lancer la création d’un GFCE (Groupement forestier Citoyen Ecologique), qui est une société civile, pour permettre l’implication directe des citoyen·nes dans la lutte.
En effet, le projet SEVE a plusieurs axes, qui ciblent des acteurices différent·e·s et ont des impacts sur des échelles de temps différentes. Parmi eux, des sensibilisations auprès du grand public ou des scolaires pour alerter sur l’état des forêts et promouvoir la sylviculture mélangée à couvert continu (SMCC), des diagnostics forestiers auprès des propriétaires forestiers, la mise en réseau des acteurices de la filière bois locale, … des actions importantes et nécessaires, mais aux effets difficilement quantifiables. A l’inverse, le GFCE a pour avantage d’agir très concrètement et très directement, sur le court terme !
Les objectifs sont simples : répondre à la problématique de malforestation en achetant et gérant collectivement des forêts selon les principes de la SMCC pour les rendre intouchables. Ce mode de gestion forestière consiste en des prélèvements de bois réguliers (tous les 4 à 8 ans selon les lieux), afin de maintenir en permanence un couvert végétal sans coupe rase, ni renouvellement brutal. Les prélèvements de bois se font de manière à maximiser la diversité tout en essayant de produire du bois de qualité.
La notion de collectif est un pilier pour le fonctionnement d’un GFCE, tant localement qu’à l’échelle nationale ! Depuis maintenant plus de vingt ans, un beau réseau de GFCE se créé en France, en partenariat avec le RAF (Réseau pour les Alternatives Forestières).
Carte intéractive des GFCE en France, disponible sur le site du RAF
Le premier GFCE naît en 2003 dans le Morvan, à l’initiative de citoyen.nes exaspéré.es de ne pas être pris.es au sérieux par les structures de gestion des forêts. En effet, même si les forêts sont aujourd’hui en grande majorité privées (à 75%) et fractionnées, leur gestion est souvent confiée à des entreprises spécialisées par des propriétaires qui ne souhaitent pas ajouter cette charge à leur quotidien. La conséquence : une perte de contrôle de la gestion sylvicole. Les groupements forestiers citoyens constituent une alternative à ce mode de fonctionnement, qui ouvre les portes aux coupes rases et aux monocultures qui détruisent les écosystèmes forestiers.
Mais comment ça marche ?
Chaque GFCE part d’une page blanche et a la liberté de s’organiser comme il le souhaite.
Au GFCE des Hauts-Bois, on fonctionne selon les principes de la sociocratie. En plus d’acquérir des forêts et de participer concrètement à leur préservation, toutes les personnes impliquées sont à la fois témoins et acteurices d’un système inclusif, qui prend en compte les opinions de chacun·e·s et croit en l’intelligence collective. Dans la pratique, cela donne lieu à des réunions mensuelles animées et dynamiques avec des débats mouvants et des groupes de travail qui font émerger des idées.
Quelques évènements viennent ponctuer l’année et permettent d’apporter des connaissances extérieures. Par exemple, une à deux fois par an, des rencontres GFCE sont organisées en France, par un GFCE différent : cette année, la rencontre a eu lieu en décembre à Cluny, où deux des membres du GFCE des Hauts-Bois se sont rendus pour échanger.
Rencontre des GFCE à Cluny : temps de discussion et exposés et balade dans les forêts acquises – Novembre 2023
Ces rencontres très enrichissantes au sein du réseau permettent aussi de s’inspirer et d’apprendre des autres, de répondre à des questions ou d’ouvrir de nouvelles problématiques.
Des formations sont également proposées par Envol Vert pour les membres intéressé·e·s.
Les volontaires du GFCE profitent d’une formation à la Sylviculture Mélangée à Couvert Continu donnée par Nicolas,
ingénieur forestier et l’un des porteurs du projet – décembre 2023.
Chaque idée et décisions à prendre sont discutées, via différents tours de paroles : un tour de clarification, suivi d’un tour de ressenti et enfin d’un tour d’objection. Les décisions sont ensuite prises par consentement, c’est à dire seulement si personne ne s’y oppose.
Un procédé qui demande de la patience, mais qui évite les clivages et assure une belle cohésion. Belle cohésion également assurée par le repas partagé qu’on ne saurait manquer à chaque début de réunion !
Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?
Après des mois de travail sur la création du GFCE, son fonctionnement, ses règles et ses modalités, les statuts sont prêts à être officiellement déposés. Dernière étape, l’élection des gérant.es et représentant.es des différents groupes de travail. Toujours dans l’optique de fonctionner en sociocratie, il a été décidé collectivement de procéder à une élection sans candidat, qui a eu lieu fin janvier.
Une page se tourne pour le GFCE qui va très prochainement pouvoir se lancer. Les prospections de forêts ont d’ailleurs déjà commencé.
Photo prise par le groupe « visite de forêts » lors d’une visite en décembre à Espérausse
Si vous qui nous lisez êtes intéressé·e·s pour rejoindre l’aventure, ou simplement curieux.se, sachez que la participation peut se faire selon différentes modalités. Il est possible de devenir associé·e du GFCE en achetant des parts sociales ou en faisant un apport foncier (si vous possédez par exemple des parcelles de forêts à céder), ou en adhérant à un groupe de travail en tant que bénévole !