Octobre 2017
Des infrastructures de qualité pour le Jardin des Colibris à Tarapoto
Depuis mai les volontaires travaillent activement avec l’ingénieur civil José Asuncion à la mise en place d’un « tambo » et d’un bassin dans le Jardin des Colibris.
Ces installations aujourd’hui abouties, constituent un véritable apport pour le jardin, aussi bien pour la restauration des habitats de colibris et lépidoptères, que pour le développement éco-touristique de l’association qui y voit une offre complémentaire et adaptée à une forte demande locale de visites de plus courte durée.
Alors que le « tambo », sorte de maison traditionnelle, permet d’avoir un point de vue imprenable sur les environs et l’observation d’oiseaux, son toit accompagné d’un système de récupération d’eau de pluie viendra alimenter le bassin placé plus en contrebas au sein de l’espace dédié aux colibris. En effet, l’accessibilité à un point d’eau constitue un des éléments indispensables à la réintroduction de ces espèces, qui l’utilisent pour leur nettoyage et alimentation quotidienne.
En parallèle, Lleny Tuanama, membre de l’APFF et coordinatrice du jardin, s’est rendue à quelques heures de Chachapoyas pour bénéficier d’une visite-école du parc Huembo. Cet espace protégé a la particularité d’accueillir de nombreuses espèces de colibris caractéristiques de la région. Il est aujourd’hui reconnu à l’échelle régionale comme un parc de colibris particulièrement abouti.
Quelques semaines après, les conseils avisés prodigué par le chargé des colibris sur place portent déjà leurs fruits. Lleny, motivée plus que jamais, applique avec rigueur les enseignements tirés de l’expérience, et la fréquence d’observation des colibris s’intensifie progressivement, un résultat rapide qui inspire considérablement l’ensemble des acteurs du projet à la poursuite des travaux.
Comme étape ultime, et afin d’améliorer l’organisation spatiale et l’esthétique globale du site, de nouveaux chantiers sont en préparation pour les mois à venir. Parmi eux : l’amélioration de l’accessibilité par la formalisation d’un chemin en pierre, ainsi que l’aménagement paysager du site par la sélection d’espèces spécifiques et leur organisation par thématiques.
Ainsi, quelques volontaires ont été sollicités début septembre afin de déplacer des pierres de la rivière jusqu’au jardin situé plus en amont, ce travail devrait se poursuivre dans les semaines à venir.
Juillet 2017
A Tarapoto les formations continuent : Focus sur la greffe du cacao
Le samedi 22 Juillet a eu lieu une formation sur la greffe des arbres fruitiers. L’occasion d’apprendre par la pratique pour les bénéficiaires du programme de Conservation et Agroforesterie.
La greffe a pour mission de reproduire les différents végétaux en unissant deux espèces. La sélection des espèces (porte greffe et greffons adaptés) doit permettre aux arbres nouvellement associés de disposer d’une résistance naturelle plus forte aux maladies, mais aussi d’améliorer les productions tant en qualité qu’en quantité. Une méthode absolument nécessaire aux producteurs de l’Alto Shilcayo dont le cacao greffé représente une source de revenu majeure et dont la qualité des soins accordés reste à améliorer.
Animée par l’ingénieur agronome Juan Ruber Tapulline Ysuiso, actuellement en fonction à « Alianza Cacao Perú », cette formation a ainsi permis d’expliquer les avantages et techniques d’une bonne greffe. Les participants plein d’enthousiasme ont ainsi pu expérimenter la sélection de greffon ainsi que les techniques mises en œuvre, chacun leur tour et sous l’œil critique de l’expert.
Résolument tourné vers les formations, le programme de Conservation et Agroforesterie doit permettre aux paysans de la zone de travailler plus en harmonie avec leur environnement, en améliorant leur culture mais aussi en les diversifiant. Un programme bientôt complété par des formations sur l’installation et la taille des arbres fruitiers.
Mai 2017
Retour sur la fabrication d’un « bocashi »
Une seconde faena (demi-journée organisée pour l’apprentissage et la pratique d’une activité entre bénéficiaires, encadrée par les volontaires et des intervenants extérieurs) a réuni l’ensemble des bénéficiaires du programme d’agroforesterie pour la préparation d’un engrais de type « bocashi ».
Cet engrais naturel est simple à réaliser et très utile pour les jeunes arbres fraichement plantés. Il se compose d’un mélange de feuilles mortes, de terre riche en matières organiques, de charbon, de farine de riz ainsi de tous les déchets organiques que l’on peut retrouver dans une parcelle de la zone (fiente de poule, platano, canne à sucre, coque de cacao, pulpe de café…). Toutes ces matières premières sont disposées en lasagnes, arrosées d’un mélange d’eau, de micro-organismes et de levure afin d’accélérer la décomposition.
La journée a été encadrée par notre ingénieur péruvien Alexander Briones ainsi que par notre volontaire sur place l’élève ingénieur Matéo Cosnefroy.
Pendant que certains ont récupéré des feuilles, fientes et autres déchets organiques dans l’ensemble de la parcelle, d’autres guidés par notre ingénieur Alexander, ont commencé à disposer les couches successives de charbon et de terre…
« Cette journée a permis à chaque bénéficiaire d’apprendre à fabriquer un engrais de très bonne qualité tout en passant un moment convivial tous ensemble » conclue Alexander.
« Ah c’est vrai que tous ensemble, ça va beaucoup plus vite » nous commente Yolanda l’une des seules femmes à bénéficier du programme.
A la fin de la matinée, les 10 bénéficiaires ont pu repartir chez eux avec une bouteille de microorganismes prêts pour leur propre préparation d’engrais et une bouteille de fongicide liquide et biologique préparé aussi sur place tous ensemble. De plus, en cas d’oublis, ils savent qu’ils pourront trouver une fiche résumant chaque activité au poste d’entrée de la zone Alto Shilcayo !
AVRIL 2017
A la découverte du Huayruro, une graine porte chance.
Les premières plantes du projet d’agroforesterie ont été semées dans les pépinières. Intéressons-nous en détail, à une espèce typique et capitale pour la région de Saint Martin, la graine de Huayruro. Après 15 minutes dans de l’eau chaude et suivi d’une journée dans de l’eau froide, 300 semences de Huayruro ont pu être mises en terres.
Le Huayruro se trouve principalement dans la forêt tropicale de l’Amazonie, s’étendant vers l’Amérique centrale et le sud du Mexique. Son nom diffère d’un pays à l’autre. Ainsi, la semence de Huayruro, nom utilisé non seulement au Pérou, mais aussi en Bolivie et en Equateur, s’appelle aussi haricot de la chance, « Cairuro » (Colombie), « Tintoria » (Brésil).
Cet arbre possède également de nombreux avantages, aussi bien pour la qualité et la dureté de son bois, que pour sa capacité à fixer l’azote atmosphérique dans le sol.
Le Huayruro est un arbre qui a toujours eu une place importante en Amérique latine. En effet, à l’époque pré-inca, ses graines étaient déjà utilisées pour la fabrication d’ornements et d’amulettes. On raconte qu’elles posséderaient la faculté d’attirer la chance. Il n’est pas rare d’offrir un bracelet de ses graines à un nouveau-né afin de le protéger du mauvais sort.
Au Brésil, la graine du Huayruro est considérée comme un symbole de prospérité. Il est coutume d’en laisser quelques-unes dans son porte-monnaie pour qu’il reste rempli.
C’est pourquoi, il nous est paru naturel de planter en premier une graine porte chance pour le projet d’agroforesterie. Maintenant, il faut attendre 30 à 40 jours après que la graine ait commencé à pousser pour pouvoir repiquer la plante.
Des bénéficiaires formés à la gestion des semences
La fin du mois de mars marque un tournant dans le projet AGRO avec le début du travail à Rio Tambo, dans le cadre du partenariat avec la coopérative Selva Alta. Selva Alta est une coopérative familiale créée en 2005 et historiquement présente à Rio Tambo, municipalité de la province de Satipo située à la limite de la frontière agricole. C’est là qu’Envol Vert a débuté une nouvelle phase de son projet ‘Agroforesterie et récupération d’espaces dégradées’, en accompagnant une trentaine de bénéficiaires dans la récolte, la mise en germination des graines, le suivi en pépinière puis l’installation définitive dans les champs de café.
Jusqu’à présent la germination des semences était prise en charge par l’équipe Envol Vert tandis que les bénéficiaires du projet assuraient le suivi des plants à partir de la transplantation dans les différentes pépinières volantes. A Rio Tambo, les bénéficiaires ont construit deux espaces de germination, appris à installer les graines de Moena, d’Alcanfor et de Nogal, et récolté des graines de Tornillo. ‘C’est vrai qu’on ne valorise pas assez les arbres qu’on a sur nos terrains’, reconnaît Salomon, qui a pourtant de beaux arbres semenciers de Moena. Don Hilario regarde le graines bien alignées et rit, ‘La dernière fois que j’ai essayé de faire germer de la Moena, j’avais recouvert les graines de sable… c’est pour ça qu’elles ont toutes pourri.’.
Selon les saisons, le projet va se poursuivre avec différentes espèces, afin que les bénéficiaires apprennent à traiter les différents types de graines et maîtrisent tout le processus de reforestation.
JANVIER 2017
Lancement du programme d’agroforesterie par les membres de l’APFF
Avec le développement de 3 nouveaux programmes de conservation, l’APFF démarre cette nouvelle année avec détermination.
Samedi 21 Janvier 2017 ont débuté les activités liées au programme d’agroforesterie dans l’aire de conservation protégée de l’Alto Shilcayo. Cette initiative s’intègre à un projet de conservation complet au sein duquel Envol Vert appuie également la réalisation d’inventaires de biodiversité ainsi que la mise en place d’un programme visant la restauration des habitats de colibris, papillons et amphibiens.
Une opportunité pour les huit possessionarios engagés dans le reboisement d’une partie de la zone avec des espèces natives qui leur permettront, à terme, d’assurer plus facilement leur sécurité économique et alimentaire. Disposant d’un mode de fonctionnement collectif, la participation aux activités est volontaire et a pour vocation de favoriser la cohésion sociale entre les membres dans le respect des valeurs de partage et d’entraide.
Malgré une pluie battante liée à la saison humide, l’ensemble des participants s’est rendu sur chacune des parcelles concernées pour un diagnostic approfondi et personnalisé. L’ingénieur agronome Alex Gomez, recruté localement pour les besoins du projet, a su apporter son point de vue technique pour répondre au plus près aux attentes des bénéficiaires. Un membre du gouvernement régional en charge de la zone était également présent afin d’identifier de nouvelles pistes de collaboration, notamment concernant l’accessibilité aux semences et espèces endémiques de la zone, pour un meilleur retour de la biodiversité.
Pas moins d’une dizaine d’espèces ont ainsi été sélectionnées et ne tarderont pas à voir le jour dans l’espace de germination collectif qui sera prochainement mis à la disposition des bénéficiaires.
DECEMBRE 2016
En 2016 : L’APFF prend son Envol touristique
En 2016, le projet Ecotourisme en Amazonie Péruvienne a amorcé une transition importante.
L’implication de Bastien, notre volontaire en place sur le terrain en début d’année, a permis de poser les dernières pierres d’une offre écotouristique cohérente et d’encourager sa diffusion auprès d’opérateurs internationaux (Trip Advisor ou visit.org). Un partenariat particulièrement renforcé avec l’office de tourisme ainsi que certaines agences de la ville a également permis d’améliorer la visibilité de l’offre au niveau local, notamment par la création et diffusion d’outils de communication performants.
La plus belle réussite de 2016 concerne le nombre d’entrée et de tours guidés dans la zone qui s’est révélé en perpétuelle croissance. A titre indicatif, le nombre de visiteurs 2015 était de 1740, contre 5136 pour l’année 2016, soit une augmentation de 295% du taux de fréquentation, un record encore inégalé et une opportunité pour certains membres de l’Association de Protection de la Faune et de la Flore de se dédier exclusivement à ces activités.
Aujourd’hui, les enjeux se situent autour du renforcement des activités de conservation déjà exercées par les membres de l’association, notamment par le soutien aux actions de monitoring et de reforestation. Le travail de Maeva, volontaire sur le terrain, a permis de définir les priorités d’actions à venir, notamment concernant l’amélioration structurelle du jardin des colibris pour un meilleur retour de la biodiversité. Une mission qui aura vocation à s’étendre en 2017, avec l’implication des habitants de la zone dans un programme d’agroforesterie visant à améliorer leur conditions de vie dans cette aire de conservation protégée en résilience.
En chiffre :
* Total de visiteur en 2016 : 5136 personnes toutes nationalités et âges confondus.
* 5 volets de formations développés : comptabilité, communication web, premiers secours, accueil touristique, méthode d’inventaire de biodiversité.
* Un dépliant de l’offre touristique crée et diffusé
* 10 fiches d’identification des colibris pour améliorer la visite du jardin et la formation des guides
OCTOBRE 2016
Envol Vert repond à l’Appel de la forêt pour un développement durable de l’Amazonie
Après deux jours de réflexion intense (28 et 29 Octobre 2016) s’est achevé le premier des onze préforum organisés dans les pays du bassin Amazonien, un premier pas vers le 8ème Forum Social Panamazonien qui se déroulera du 28 Avril au 1 Mai 2017.
L’ensemble des débats ont adopté une approche transversale par le biais de la problématique territoriale, déclinée sous plusieurs thèmes : les femmes amazoniennes et andines, le changement climatique, la souveraineté et la sécurité alimentaire, l’extractivisme, l’éducation communautaire interculturelle, le rôle des églises en Amazonie andine.
Plus de 500 participants venus de 19 régions péruviennes se sont mobilisés sur ces thématiques. Envol Vert était présent pour partager son expérience en matière de lutte contre la déforestation au Pérou, particulièrement au sein de la commission « changement climatique ». Les initiatives agroforestières y sont apparues comme des alternatives à encouragées, notamment au sein des zones fortement touchées par l’agriculture migratoire et l’exploitation de bois d’oeuvre. Un moment de convivialité et d’échange avec les peuples natifs amazoniens, comme les Ashaninka qui avaient répondus en grand nombre à l’Appel de la forêt.
JUILLET 2016
Des formations pour la professionnalisation
Ces dernières semaines, et à l’initiative de trois étudiantes de l’Université de San Martin actuellement en stage à l’Association de Protection de Faune et de la Flore, plusieurs formations ont eu lieu afin de sensibiliser les membres à trois thématiques primordiales pour leurs activités, des moments riche d’échanges et de découvertes :
Biodiversité : concepts et usages
Lucy Karol Saavedra Coral, ingénieure en ressources naturelles renouvelables, spécialisée dans la conservation des sols et de l’eau, diplômée de l’université San Martin, est revenue sur les notions clés de biodiversité et d’écosystème. Ce fut un temps d’approfondissement, et de sensibilisation aux termes techniques, pour ces professionnels qui oeuvrent chaque jour à la préservation et à l’amélioration de l’environnement de la Cordillera Escalera.
Au-delà du lien intrinsèque avec les habitats et services écologiques rendus, la question s’est vite tournée vers les modes de culture raisonnée ainsi que la gestion des déchets, deux problématiques de taille dans cette zone particulièrement exposée à la déforestation par les cultures migratoires, et régulièrement dégradée par les usagers de la réserve malgré une sensibilisation continue par ses membres.
La qualité du service touristique
Koraly Ximena, diplômée d’une licence en administration touristique, a réalisé une présentation sur la qualité du service touristique . Il s’agissait de mettre en avant les attitudes et phrases types à adopter lors de l’accueil des visiteurs. Riche d’enseignements, la formatrice a principalement mis l’accent sur la rigueur, le professionnalisme ainsi que la disponibilité dont doivent faire preuve les récepteurs dans le cadre de leurs activités. L’illustration par des cas pratiques auxquels peuvent être confrontés les guides de l’association, a permis une meilleure visualisation des enjeux par les membres, laissant place à un débat autour de la sensibilisation à l’environnement à destination du public.
Formation aux gestes de premiers secours
Un pompier volontaire de Tarapoto est venu à la rencontre des membres de l’association afin de leur enseigner les gestes de premiers secours, ainsi que les bons réflexes à avoir lors de situations à risque. Très complète et démonstrative, cette formation représentait une étape incontournable à la sécurité des guides et des visiteurs au sein de la réserve. Ce fut également un apport riche d’enseignements pour les jeunes mamans qui se sont senties très concernées face à leurs responsabilités familiales.
Octobre 2017
Des infrastructures de qualité pour le Jardin des Colibris à Tarapoto
Depuis mai les volontaires travaillent activement avec l’ingénieur civil José Asuncion à la mise en place d’un « tambo » et d’un bassin dans le Jardin des Colibris.
Ces installations aujourd’hui abouties, constituent un véritable apport pour le jardin, aussi bien pour la restauration des habitats de colibris et lépidoptères, que pour le développement éco-touristique de l’association qui y voit une offre complémentaire et adaptée à une forte demande locale de visites de plus courte durée.
Alors que le « tambo », sorte de maison traditionnelle, permet d’avoir un point de vue imprenable sur les environs et l’observation d’oiseaux, son toit accompagné d’un système de récupération d’eau de pluie viendra alimenter le bassin placé plus en contrebas au sein de l’espace dédié aux colibris. En effet, l’accessibilité à un point d’eau constitue un des éléments indispensables à la réintroduction de ces espèces, qui l’utilisent pour leur nettoyage et alimentation quotidienne.
En parallèle, Lleny Tuanama, membre de l’APFF et coordinatrice du jardin, s’est rendue à quelques heures de Chachapoyas pour bénéficier d’une visite-école du parc Huembo. Cet espace protégé a la particularité d’accueillir de nombreuses espèces de colibris caractéristiques de la région. Il est aujourd’hui reconnu à l’échelle régionale comme un parc de colibris particulièrement abouti.
Quelques semaines après, les conseils avisés prodigué par le chargé des colibris sur place portent déjà leurs fruits. Lleny, motivée plus que jamais, applique avec rigueur les enseignements tirés de l’expérience, et la fréquence d’observation des colibris s’intensifie progressivement, un résultat rapide qui inspire considérablement l’ensemble des acteurs du projet à la poursuite des travaux.
Comme étape ultime, et afin d’améliorer l’organisation spatiale et l’esthétique globale du site, de nouveaux chantiers sont en préparation pour les mois à venir. Parmi eux : l’amélioration de l’accessibilité par la formalisation d’un chemin en pierre, ainsi que l’aménagement paysager du site par la sélection d’espèces spécifiques et leur organisation par thématiques.
Ainsi, quelques volontaires ont été sollicités début septembre afin de déplacer des pierres de la rivière jusqu’au jardin situé plus en amont, ce travail devrait se poursuivre dans les semaines à venir.
Juillet 2017
A Tarapoto les formations continuent : Focus sur la greffe du cacao
Le samedi 22 Juillet a eu lieu une formation sur la greffe des arbres fruitiers. L’occasion d’apprendre par la pratique pour les bénéficiaires du programme de Conservation et Agroforesterie.
La greffe a pour mission de reproduire les différents végétaux en unissant deux espèces. La sélection des espèces (porte greffe et greffons adaptés) doit permettre aux arbres nouvellement associés de disposer d’une résistance naturelle plus forte aux maladies, mais aussi d’améliorer les productions tant en qualité qu’en quantité. Une méthode absolument nécessaire aux producteurs de l’Alto Shilcayo dont le cacao greffé représente une source de revenu majeure et dont la qualité des soins accordés reste à améliorer.
Animée par l’ingénieur agronome Juan Ruber Tapulline Ysuiso, actuellement en fonction à « Alianza Cacao Perú », cette formation a ainsi permis d’expliquer les avantages et techniques d’une bonne greffe. Les participants plein d’enthousiasme ont ainsi pu expérimenter la sélection de greffon ainsi que les techniques mises en œuvre, chacun leur tour et sous l’œil critique de l’expert.
Résolument tourné vers les formations, le programme de Conservation et Agroforesterie doit permettre aux paysans de la zone de travailler plus en harmonie avec leur environnement, en améliorant leur culture mais aussi en les diversifiant. Un programme bientôt complété par des formations sur l’installation et la taille des arbres fruitiers.
Mai 2017
Retour sur la fabrication d’un « bocashi »
Une seconde faena (demi-journée organisée pour l’apprentissage et la pratique d’une activité entre bénéficiaires, encadrée par les volontaires et des intervenants extérieurs) a réuni l’ensemble des bénéficiaires du programme d’agroforesterie pour la préparation d’un engrais de type « bocashi ».
Cet engrais naturel est simple à réaliser et très utile pour les jeunes arbres fraichement plantés. Il se compose d’un mélange de feuilles mortes, de terre riche en matières organiques, de charbon, de farine de riz ainsi de tous les déchets organiques que l’on peut retrouver dans une parcelle de la zone (fiente de poule, platano, canne à sucre, coque de cacao, pulpe de café…). Toutes ces matières premières sont disposées en lasagnes, arrosées d’un mélange d’eau, de micro-organismes et de levure afin d’accélérer la décomposition.
La journée a été encadrée par notre ingénieur péruvien Alexander Briones ainsi que par notre volontaire sur place l’élève ingénieur Matéo Cosnefroy.
Pendant que certains ont récupéré des feuilles, fientes et autres déchets organiques dans l’ensemble de la parcelle, d’autres guidés par notre ingénieur Alexander, ont commencé à disposer les couches successives de charbon et de terre…
« Cette journée a permis à chaque bénéficiaire d’apprendre à fabriquer un engrais de très bonne qualité tout en passant un moment convivial tous ensemble » conclue Alexander.
« Ah c’est vrai que tous ensemble, ça va beaucoup plus vite » nous commente Yolanda l’une des seules femmes à bénéficier du programme.
A la fin de la matinée, les 10 bénéficiaires ont pu repartir chez eux avec une bouteille de microorganismes prêts pour leur propre préparation d’engrais et une bouteille de fongicide liquide et biologique préparé aussi sur place tous ensemble. De plus, en cas d’oublis, ils savent qu’ils pourront trouver une fiche résumant chaque activité au poste d’entrée de la zone Alto Shilcayo !
AVRIL 2017
A la découverte du Huayruro, une graine porte chance.
Les premières plantes du projet d’agroforesterie ont été semées dans les pépinières. Intéressons-nous en détail, à une espèce typique et capitale pour la région de Saint Martin, la graine de Huayruro. Après 15 minutes dans de l’eau chaude et suivi d’une journée dans de l’eau froide, 300 semences de Huayruro ont pu être mises en terres.
Le Huayruro se trouve principalement dans la forêt tropicale de l’Amazonie, s’étendant vers l’Amérique centrale et le sud du Mexique. Son nom diffère d’un pays à l’autre. Ainsi, la semence de Huayruro, nom utilisé non seulement au Pérou, mais aussi en Bolivie et en Equateur, s’appelle aussi haricot de la chance, « Cairuro » (Colombie), « Tintoria » (Brésil).
Cet arbre possède également de nombreux avantages, aussi bien pour la qualité et la dureté de son bois, que pour sa capacité à fixer l’azote atmosphérique dans le sol.
Le Huayruro est un arbre qui a toujours eu une place importante en Amérique latine. En effet, à l’époque pré-inca, ses graines étaient déjà utilisées pour la fabrication d’ornements et d’amulettes. On raconte qu’elles posséderaient la faculté d’attirer la chance. Il n’est pas rare d’offrir un bracelet de ses graines à un nouveau-né afin de le protéger du mauvais sort.
Au Brésil, la graine du Huayruro est considérée comme un symbole de prospérité. Il est coutume d’en laisser quelques-unes dans son porte-monnaie pour qu’il reste rempli.
C’est pourquoi, il nous est paru naturel de planter en premier une graine porte chance pour le projet d’agroforesterie. Maintenant, il faut attendre 30 à 40 jours après que la graine ait commencé à pousser pour pouvoir repiquer la plante.
Des bénéficiaires formés à la gestion des semences
La fin du mois de mars marque un tournant dans le projet AGRO avec le début du travail à Rio Tambo, dans le cadre du partenariat avec la coopérative Selva Alta. Selva Alta est une coopérative familiale créée en 2005 et historiquement présente à Rio Tambo, municipalité de la province de Satipo située à la limite de la frontière agricole. C’est là qu’Envol Vert a débuté une nouvelle phase de son projet ‘Agroforesterie et récupération d’espaces dégradées’, en accompagnant une trentaine de bénéficiaires dans la récolte, la mise en germination des graines, le suivi en pépinière puis l’installation définitive dans les champs de café.
Jusqu’à présent la germination des semences était prise en charge par l’équipe Envol Vert tandis que les bénéficiaires du projet assuraient le suivi des plants à partir de la transplantation dans les différentes pépinières volantes. A Rio Tambo, les bénéficiaires ont construit deux espaces de germination, appris à installer les graines de Moena, d’Alcanfor et de Nogal, et récolté des graines de Tornillo. ‘C’est vrai qu’on ne valorise pas assez les arbres qu’on a sur nos terrains’, reconnaît Salomon, qui a pourtant de beaux arbres semenciers de Moena. Don Hilario regarde le graines bien alignées et rit, ‘La dernière fois que j’ai essayé de faire germer de la Moena, j’avais recouvert les graines de sable… c’est pour ça qu’elles ont toutes pourri.’.
Selon les saisons, le projet va se poursuivre avec différentes espèces, afin que les bénéficiaires apprennent à traiter les différents types de graines et maîtrisent tout le processus de reforestation.
JANVIER 2017
Lancement du programme d’agroforesterie par les membres de l’APFF
Avec le développement de 3 nouveaux programmes de conservation, l’APFF démarre cette nouvelle année avec détermination.
Samedi 21 Janvier 2017 ont débuté les activités liées au programme d’agroforesterie dans l’aire de conservation protégée de l’Alto Shilcayo. Cette initiative s’intègre à un projet de conservation complet au sein duquel Envol Vert appuie également la réalisation d’inventaires de biodiversité ainsi que la mise en place d’un programme visant la restauration des habitats de colibris, papillons et amphibiens.
Une opportunité pour les huit possessionarios engagés dans le reboisement d’une partie de la zone avec des espèces natives qui leur permettront, à terme, d’assurer plus facilement leur sécurité économique et alimentaire. Disposant d’un mode de fonctionnement collectif, la participation aux activités est volontaire et a pour vocation de favoriser la cohésion sociale entre les membres dans le respect des valeurs de partage et d’entraide.
Malgré une pluie battante liée à la saison humide, l’ensemble des participants s’est rendu sur chacune des parcelles concernées pour un diagnostic approfondi et personnalisé. L’ingénieur agronome Alex Gomez, recruté localement pour les besoins du projet, a su apporter son point de vue technique pour répondre au plus près aux attentes des bénéficiaires. Un membre du gouvernement régional en charge de la zone était également présent afin d’identifier de nouvelles pistes de collaboration, notamment concernant l’accessibilité aux semences et espèces endémiques de la zone, pour un meilleur retour de la biodiversité.
Pas moins d’une dizaine d’espèces ont ainsi été sélectionnées et ne tarderont pas à voir le jour dans l’espace de germination collectif qui sera prochainement mis à la disposition des bénéficiaires.
DECEMBRE 2016
En 2016 : L’APFF prend son Envol touristique
En 2016, le projet Ecotourisme en Amazonie Péruvienne a amorcé une transition importante.
L’implication de Bastien, notre volontaire en place sur le terrain en début d’année, a permis de poser les dernières pierres d’une offre écotouristique cohérente et d’encourager sa diffusion auprès d’opérateurs internationaux (Trip Advisor ou visit.org). Un partenariat particulièrement renforcé avec l’office de tourisme ainsi que certaines agences de la ville a également permis d’améliorer la visibilité de l’offre au niveau local, notamment par la création et diffusion d’outils de communication performants.
La plus belle réussite de 2016 concerne le nombre d’entrée et de tours guidés dans la zone qui s’est révélé en perpétuelle croissance. A titre indicatif, le nombre de visiteurs 2015 était de 1740, contre 5136 pour l’année 2016, soit une augmentation de 295% du taux de fréquentation, un record encore inégalé et une opportunité pour certains membres de l’Association de Protection de la Faune et de la Flore de se dédier exclusivement à ces activités.
Aujourd’hui, les enjeux se situent autour du renforcement des activités de conservation déjà exercées par les membres de l’association, notamment par le soutien aux actions de monitoring et de reforestation. Le travail de Maeva, volontaire sur le terrain, a permis de définir les priorités d’actions à venir, notamment concernant l’amélioration structurelle du jardin des colibris pour un meilleur retour de la biodiversité. Une mission qui aura vocation à s’étendre en 2017, avec l’implication des habitants de la zone dans un programme d’agroforesterie visant à améliorer leur conditions de vie dans cette aire de conservation protégée en résilience.
En chiffre :
* Total de visiteur en 2016 : 5136 personnes toutes nationalités et âges confondus.
* 5 volets de formations développés : comptabilité, communication web, premiers secours, accueil touristique, méthode d’inventaire de biodiversité.
* Un dépliant de l’offre touristique crée et diffusé
* 10 fiches d’identification des colibris pour améliorer la visite du jardin et la formation des guides
OCTOBRE 2016
Envol Vert repond à l’Appel de la forêt pour un développement durable de l’Amazonie
Après deux jours de réflexion intense (28 et 29 Octobre 2016) s’est achevé le premier des onze préforum organisés dans les pays du bassin Amazonien, un premier pas vers le 8ème Forum Social Panamazonien qui se déroulera du 28 Avril au 1 Mai 2017.
L’ensemble des débats ont adopté une approche transversale par le biais de la problématique territoriale, déclinée sous plusieurs thèmes : les femmes amazoniennes et andines, le changement climatique, la souveraineté et la sécurité alimentaire, l’extractivisme, l’éducation communautaire interculturelle, le rôle des églises en Amazonie andine.
Plus de 500 participants venus de 19 régions péruviennes se sont mobilisés sur ces thématiques. Envol Vert était présent pour partager son expérience en matière de lutte contre la déforestation au Pérou, particulièrement au sein de la commission « changement climatique ». Les initiatives agroforestières y sont apparues comme des alternatives à encouragées, notamment au sein des zones fortement touchées par l’agriculture migratoire et l’exploitation de bois d’oeuvre. Un moment de convivialité et d’échange avec les peuples natifs amazoniens, comme les Ashaninka qui avaient répondus en grand nombre à l’Appel de la forêt.
JUILLET 2016
Des formations pour la professionnalisation
Ces dernières semaines, et à l’initiative de trois étudiantes de l’Université de San Martin actuellement en stage à l’Association de Protection de Faune et de la Flore, plusieurs formations ont eu lieu afin de sensibiliser les membres à trois thématiques primordiales pour leurs activités, des moments riche d’échanges et de découvertes :
Biodiversité : concepts et usages
Lucy Karol Saavedra Coral, ingénieure en ressources naturelles renouvelables, spécialisée dans la conservation des sols et de l’eau, diplômée de l’université San Martin, est revenue sur les notions clés de biodiversité et d’écosystème. Ce fut un temps d’approfondissement, et de sensibilisation aux termes techniques, pour ces professionnels qui oeuvrent chaque jour à la préservation et à l’amélioration de l’environnement de la Cordillera Escalera.
Au-delà du lien intrinsèque avec les habitats et services écologiques rendus, la question s’est vite tournée vers les modes de culture raisonnée ainsi que la gestion des déchets, deux problématiques de taille dans cette zone particulièrement exposée à la déforestation par les cultures migratoires, et régulièrement dégradée par les usagers de la réserve malgré une sensibilisation continue par ses membres.
La qualité du service touristique
Koraly Ximena, diplômée d’une licence en administration touristique, a réalisé une présentation sur la qualité du service touristique . Il s’agissait de mettre en avant les attitudes et phrases types à adopter lors de l’accueil des visiteurs. Riche d’enseignements, la formatrice a principalement mis l’accent sur la rigueur, le professionnalisme ainsi que la disponibilité dont doivent faire preuve les récepteurs dans le cadre de leurs activités. L’illustration par des cas pratiques auxquels peuvent être confrontés les guides de l’association, a permis une meilleure visualisation des enjeux par les membres, laissant place à un débat autour de la sensibilisation à l’environnement à destination du public.
Formation aux gestes de premiers secours
Un pompier volontaire de Tarapoto est venu à la rencontre des membres de l’association afin de leur enseigner les gestes de premiers secours, ainsi que les bons réflexes à avoir lors de situations à risque. Très complète et démonstrative, cette formation représentait une étape incontournable à la sécurité des guides et des visiteurs au sein de la réserve. Ce fut également un apport riche d’enseignements pour les jeunes mamans qui se sont senties très concernées face à leurs responsabilités familiales.