Publié le : 11/12/201825,3 min de lecture

Tingo Maria, c’est parti !

Envol Vert a planté une nouvelle graine au Pérou en lançant un nouveau projet d’Agroforesterie au cœur de plantations de Cacao.

Ce nouveau-né se fait en partenariat avec la « Cooperativa Agroindustrial de Cacao Alto Huallaga », plus communément appelée CAICAH. Une coopérative biologique qui s’est créée en 2009 avec 24 associés.
Aujourd’hui, ce sont près de 400 associés des régions de Huánuco, San Martin et Ucayali qui en sont membres. Ils permettent à CAICAH d’être la 3ème plus grande coopérative productive de cacao du Pérou.

Ce partenariat a pour ambition de reboiser les fermes des producteurs à travers un programme d’agroforesterie adapté à la culture du cacao. L’idée est de s’appuyer sur des espèces forestières et fruitières natives du territoire.
Les volontaires sont déjà partis à la rencontre de plus de 70 agriculteurs. L’objectif était de présenter nos ambitions et évaluer les besoins, les attentes et l’environnement de ces nouveaux partenaires.
L’opportunité de construire un projet main dans la main entre les agriculteurs, la CAICAH et Envol Vert : la recette gagnante !

Cours de teinture avec les communautés natives Ashaninka à Pichanaki

Début novembre 2018, trois étudiants de La Molina (université péruvienne spécialisée en agronomie et foresterie) sont venus passer quelques jours sur le projet à Pichanaki. Intéressés par la conservation de la forêt et l’usage durable de ses produits ils réalisent une étude sur l’usage traditionnel de plantes pour la teinture au sein de communautés natives Ashaninka.

pichinaki cours teinture

Dans le cadre du projet, Envol Vert a contribué à la mise en place de pépinière au sein de plusieurs communautés natives. Deux d’entre elles ont acceptés d’apporter leur aide aux étudiants en partageant leur connaissance et en leur fournissant des échantillons.

Pichinaki cours teintureA Alto Cuyani, plusieurs plantes ont attiré notre attention. Une première, le « piri piri » dont l’écorce une fois bouillie donna au sac tissée par l’une des bénéficiaires une teinte bleu-violette. Le simple fait de broyer avec de l’eau les feuilles d’un arbuste, le « pishirishi » colora un morceau de coton pur en un rose vif ! En râpant la partie extérieure d’un fruit originaire de l’Amazonie, le « huito » nos mains se noircirent. Ce fruit est utilisé depuis de longues années par les femmes Ashaninka pour conserver leur belle chevelure brune. Enfin un énorme bulbe de « puyinirota », que nous avons déterré avec difficulté, nous a permis de teindre un nouvel échantillon de coton en marron-beige.

agroforesterie_groupe_cours_teinture_san_pabloA San Pablo, l’écorce du « pochotaroqui » nous donna une teinte marron orangée. Cet arbre est utilisé traditionnellement pour la teinture des « Kushma », habit traditionnel Ashaninka.

En décembre, de retour dans leur université, les étudiants ont poursuivi leurs recherches afin d’identifier les échantillons prélevés. Quelques noms scientifiques ont pu ainsi être identifiés, les techniques de teinture testées ainsi que leur durabilité.

Par la suite, il serait question de poursuivre les recherches et de recenser l’ensemble de ces techniques pour assurer leur pérennité.

L’équipe d’Envol vert remercie chaleureusement Paula, Topacio et Gianlucca pour leur investissement et a hâte de les recevoir de nouveau à Pichanaki.

Journée de formation et d’échange inter-groupes à Pampa Azangaro

Le 22 novembre 2018 avait lieu à Pampa Azangaro une journée de formation, assurée par un groupe de bénéficiaires du projet de Pichanaki.

A 7h30 du matin, en ce jeudi 22 novembre, la couverture nuageuse menace de déchainer ses trombes d’eaux tropicales et de perturber cette journée tant attendue, que le groupe d’agriculteurs de Pampa Azangaro et les volontaires de Pichanaki préparent depuis près d’un mois. Fort heureusement, seule une timide bruine nous accompagnera durant la matinée, n’entravant pas la réussite de cette formation dans la « chacra integral » de Pampa Azangaro, qui verra la venue de 74 visiteurs : des agriculteurs en provenance de quinze centres peuplés et communautés natives, mais aussi les représentants de l’INIA (centre de recherche agronomique), du SERNAMP (ministère de l’environnement), d’associations et de trois coopératives locales.

Présentons, tout d’abord, l’espace. Il s’agit de la parcelle démonstrative locale, combinant des objectifs de production agricole, pour les agriculteurs qui y sont impliqués, mais aussi une vocation de formation et de partage d’informations. En effet, nous y expérimentons le concept de « chacra integral » : une exploitation agricole modèle, adaptée à son environnement et diversifiée, composée de cultures de rentes (comme des caféiers ou des arbres fruitiers), de différentes espèces d’arbres (certains dont le bois est employé sur place, d’autre abattus puis vendus) et de cultures vivrières, dans le but de fournir aux exploitants des revenus à court, moyen et long terme, ainsi qu’une certaine autonomie alimentaire. Celle de Pampa Azangaro peut être divisée en quatre zones, chacune présentée, au cours de la journée, par un duo d’agriculteurs bénéficiaires appuyés par des supports visuels :

  • ©M.ANTUNES

    ©M.ANTUNES

    La parcelle de maraîchage (« huerto ») : mise en place en 2017, il s’agit de l’espace phare de ce lieu, où l’investissement temporel a été le plus important. Les tâches réalisées cette année y ont débutées dès le mois de juillet, avec pour but d’y implémenter un maximum de plantes et d’y tester des associations culturales. A son apogée, le potager disposait de dix-sept cultures différentes, totalisant près de trente variétés. Certaines sont établies sur des buttes améliorées, créées cette année, disposant de systèmes de drainage individuels. Ces installations devraient permettre de poursuivre les activités durant la saison humide, garantissant une production toute l’année. Au cours de la rencontre, les agriculteurs-formateurs ont particulièrement insisté sur l’importance des pratiques biologiques, de l’apport des récoltes pour leur propres alimentations, et sur le travail collectif qui y est réalisé. Leurs témoignages concernant leurs potagers personnels ont également beaucoup intéressé les visiteurs, dont nombre d’entre eux ont exprimé leur volonté de reproduire ce type de réalisations.

  • ©M.ANTUNES

    ©M.ANTUNES

    La forêt comestible : espace initier au cours du mois de septembre, il est encore en mutation à l’heure actuelle. L’objectif de cette parcelle s’incarne dans l’expérimentation d’un autre modèle de culture, complémentaire au potager. Comme son nom l’indique, ce lieu se caractérise notamment par la présence d’arbres : fruitiers (banane, citron) et de bois d’œuvre (cèdre, moena). Cela permet aux agriculteurs de tester un système agroforestier alternatif, associant arbres et cultures annuelles. Ces dernières consistent en des plantes légumières (courges, courgettes, concombres, …), mais aussi des céréales (maïs, sorgho) et des protéagineux (pois, haricots). Les bénéficiaires ont en particulier décrit le caractère expérimental de l’espace, mais aussi le fait que ce modèle est compatible avec une forêt éclaircie. La présence de dix cultures annuelles (et près de vingt variétés) et de cinq essences arboricoles appuie le propos des agriculteurs quant à l’objectif de diversification des productions incarnée dans ce lieu.

  • ©S.ROUSSEAU

    ©S.ROUSSEAU

    Le café agroforestier : la parcelle démonstrative prend place dans l’exploitation d’un caféiculteur, pour qui cette dernière culture incarne, malgré une diversification très importante, la source de revenu principale de son activité. Bénéficiaire depuis deux ans du programme d’agroforesterie d’Envol Vert, mais aussi précurseur dans ce domaine, le propriétaire et sa famille ont ainsi permis aux visiteurs de la journée de formation de découvrir les pratiques combinant sylviculture et café. Evoquant la protection intégrée des cultures, la pluralité des productions, mais aussi le choix des espèces et des variétés, ce stand a également beaucoup intéressé les participants, nombreux étant eux-mêmes producteurs de café. Ce lieu avait également une importance majeure : démontrer l’intégration de la chacra integral dans une exploitation locale, chez une famille de caféiculteurs, témoignant ainsi de la réalisabilité de pareille entreprise dans la région.

  • La pépinière : ce « vivero » a été réalisé en juillet par le groupe de bénéficiaires, avec l’aide de volontaires d’Envol Vert. Installation impressionnante, les formateurs y ont décrit son utilité actuelle, incarnée par les espaces de germinations du potager, mais aussi ses potentiels usages futurs : buttes maraichères intérieures ou encore pépinière forestière et fruitière. Les bénéficiaires de Pampa Azangaro ont également mis l’accent sur l’importance de la protection, contre les ravageurs et les affres du climat, et sur la production de graines, assurant l’autonomie semencière de la parcelle. Cette reproductibilité est en outre le fait de l’aide de Kokopelli (https://kokopelli-semences.fr), association française fournissant la grande majorité des semences employées dans la chacra integral.

Cette journée a donc permis à de nombreux visiteurs de découvrir les travaux réalisés au cours de l’année, et semble avoir éveillé des idées et motivations multiples. La venue des groupes d’agriculteurs locaux a aussi permis des rencontres, des discussions et des échanges très enrichissants. De nouvelles réalisations de ce type pourraient donc voir le jour, à l’avenir, avec d’autres bénéficiaires du projet.

Un espace de germination à la mémoire d’Edouard Douchy

@S.Rousseau

@S.Rousseau

Fin 2016, Envol Vert recevait une donation de la famille et des amis d’Edouard Douchy. Une belle contribution pour le projet péruvien « Agroforesterie et récupération d’aires dégradées en zone cafétale» qui a favorisé la plantation de près de 20 000 arbres dans la région de Pichanaki en 2017.

Il s’agissait pour l’association de remercier sa famille mais aussi de rendre un nouvel hommage à cet amoureux de la nature, passionné des forêts. C’est ainsi que fin août 2018, l’espace dédié à la germination de l’ensemble des arbres a été nommé en son honneur « Germinadero Edouard Douchy ».

Le projet continu, de nouvelles graines sont installées chaque mois dans cet espace de germination, autant de futurs arbres qui seront plantés durant les prochaines années dans la région au nom d’Edouard Douchy « bienfaiteur des amis de la forêt ».

Les possibilités de vente de bois se précisent pour nos bénéficiaires !

Après 5 mois de recherche, auprès de 30 acteurs qui animent la filière du bois et du café, nous pouvons déjà nous réjouir des premiers résultats. De la chacra jusqu’à Lima, nous sommes allés à la rencontre de scieurs, chercheurs, ingénieurs, coopératives, organismes certificateurs, transformateurs… et importateurs de bois, pour connaître le potentiel de vente du bois produit sur les parcelles agroforestières. Les entretiens nous ont fourni de nombreuses informations sur les arbres que nous proposons pour l’agroforesterie.

L’altitude est le premier facteur à prendre en compte avant de choisir les essences à installer. En effet, le Cèdre colombien (Cedrela langustifolia) pousse à n’importe quel niveau mais l’Ulcumano (Nageia rospigliosii) ne peut se développer qu’à partir de 1200 m d’altitude. Il faut ensuite savoir si l’essence est compatible avec le café, ou s’il est préférable de l’installer en bordure de la parcelle, ou en massif (comme par exemple le Nogal negro – Juglans neotropica).

Selon l’essence, on pourra obtenir des produits sur du court terme, comme avec le Pacae (Inga macrophylla), qui fournit à la fois des fruits et du bois de feu, pour la consommation personnelle des agriculteurs. Pour produire un bois de meilleure qualité, il faudra veiller à planter d’autres essences plus fines, qui nécessitent des temps de croissance plus longs, comme la fameuse Quina Quina (Cinchona officinalis). D’autres essences encore, de moindre qualité, pourront être vendues après seulement 8 ans, comme la Bolaina blanca (Guazuma crinita Martius), utilisée pour les bâtonnets de glaces et les palettes.

Tant de nouvelles ressources, à différentes échéances pour les bénéficiaires du projet ! Sans oublier l’intérêt qu’ils en auront sur la chacra, énoncé par les ingénieurs forestiers et agronomes interrogés : la restauration d’espèces menacées (comme l’AcajouSwietenia macrophylla), l’amélioration des sols, la protection des plants de café et l’utilisation des branches issues des tailles pour l’installation de « barreras muertas » (des lignes de rémanents forestiers qui traversent et stabilisent les sols des parcelles en pente pour limiter l’érosion).

Il ne reste plus qu’à savoir si les essences que nous utilisons sont bel et bien compatibles avec le marché local voire international, et quelle est la place des essences exotiques dans celui-ci ? Nous verrons cela le mois prochain !

La 2nd saison de PERUNIDAD est ouverte !

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Alors que l’an dernier l’ouverture d’un partenariat avec l’association étudiante PERUNIDAD avait été couronné d’un franc succès, c’est sans hésitation qu’a été envisagé son renouvellement pour une seconde édition. Ainsi, une fois encore quatre étudiants de Central Supelec ont fait le choix de venir en appui au projet de Pichanaki, un apport aussi bien humain que financier.

En effet, après avoir récolté des dons tout au long de l’année, le groupe a débloqué une généreuse enveloppe à apporter en même temps que leur expertise sur des projets aussi riches que variés.

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Au programme : activité de construction de pépinière, entretien des espaces de productions, développement d’alternatives économiques via la création de cuisine améliorée et de four communautaire. Une attention spéciale sera aussi accordée aux activités de sensibilisation au sein des écoles de la région, notamment auprès d’un groupe environnementale créée par quelques professeures particulièrement investies. Un enjeu tout aussi important pour le changement des pratiques vers une forêt et un environnement mieux préservé.

Antoine, Donatien, Magali et Lina intègreront donc nos équipes pendant 5 semaines. Leur intégration a débuté ce lundi 2 juillet par la découverte des coopératives de café partenaires, qui leur ont fait découvrir l’ensemble du processus post-récolte. Une occasion pour la coopérative de femme de trouver un peu de main d’œuvre pour le tri manuel des grains de café, un travail fastidieux mais nécessaire pour le contrôle de la qualité.

La récolte du café a commencé !

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Le moment tant attendu de la récolte du café a débuté en Mai et s’étendra jusqu’à fin Juillet, une étape de l’année primordiale pour les producteurs et les coopératives qui impacte l’ensemble du quotidien.

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Dans une ville où tout est question du café difficile de passer à côté de l’intensité de cette période, le café sèche en plein soleil jusque dans les rues, les camions chargés à leur maximum transitent dans la ville pour vendre au plus offrant, les coopératives s’activent pour assurer un bon suivi du processus post récolte, autant d’étapes qui conditionneront par la suite la qualité de vie concrète des producteurs.

Pour le projet c’est également une période de flottement un peu particulière, l’occasion de serecentrer sur nos objectifs et de pouvoir apprécier le fruit de nos efforts. En effet, les systèmes agroforestiers mis en place par le programme visent de nombreux objectifs mais la pertinence du projet réside dans cette association de plantations nécessaires à des productions saines et de qualité.

Nous profitons de ces instants pour intensifier la recherche de nouvelles semences ainsi que l’organisation de projets ponctuels futurs, tel que l’accueil de l’association PERUNIDAD le mois prochain.

Des arbres au service des producteurs de café

Voilà maintenant 2 ans qu’Envol Vert organise la plantation d’arbres natifs sur les parcelles de café de la zone de Pichanaki, pour les protéger des effets du changement climatique et reforester cette zone du Pérou particulièrement touchée par la déforestation. Mais il y a derrière cette action bien d’autres bénéfices cachés !

Sève de Sangre de grado, aux propriétés cicatrisantes

Sève de Sangre de grado, aux propriétés cicatrisantes ©M.TAPIE-PETIT

Les arbres plantés sont source de nombreux biens et services pour l’agriculteur qui les entretient : certains fourniront rapidement des fruits, de la sève, l’écorce, qui pourront être directement consommés par les bénéficiaires du projet, ou bien vendus, échangés contre d’autres produits obtenus dans les fermes voisines. D’autres arbres permettront au sol de s’enrichir en azote et à terme de baisser le taux d’engrais apporté.

 

 

 

Mais la principale utilisation des arbres, à plus long terme, sera le bois. Une retraite rassurante pour l’agriculteur, qui lui permettra de compenser les variations imprévisibles des prix du café chaque année. Tout au long de l’entretien des arbres, les produits forestiers comme les branches, le petit bois… pourront servir pour la cuisine ou encore sur les installations de l’exploitation. Après 10 ans, les arbres à croissance rapide seront les premiers à être prélevés, vendus au sein du marché local et remplacés au fur à mesure par des nouveaux plantules, dans un cycle continu de régénération forestière.

Plantules d'arbres

Plantules d’arbres ©M.TAPIE-PETIT

 

Cèdre colombien de seulement 7 ans

Cèdre colombien de seulement 7 ans ©M.TAPIE-PETIT

Dans ce but, une étude a vu le jour cette année à Pichanaki, pour valoriser ce futur bois. En effet, obtenir un beau bois, rentable sur le marché, demande du travail et de l’attention. Puisque nous sommes engagés dans la diversification des parcelles (avec près de 16 espèces de bois d’œuvre), cela exige une connaissance de la biologie de chaque essence. A cette fin, des fiches techniques destinées aux agriculteurs sont en construction, pour faciliter leur quotidien. Elles réuniront des informations sur la plantation, l’élagage, les risques de maladies et le prix moyen du bois sur le marché actuel.

En parallèle, une enquête auprès des acteurs clés pour ce projet permettra de connaître les prochains enjeux auxquels feront face les systèmes agroforestiers, et quelles essences valoriser. Ingénieurs forestiers, agronomes, scieurs, associations, coopératives, exportateurs…. Autant d’avis que d’idées, pour faire avancer ce projet aux multiples bénéfices.

Chacra à San Alejandro

Parcelle à San Alejandro ©M.TAPIE-PETIT

Des Graines pour Envol Vert !

Ce mois-ci sont arrivées les nouvelles graines de légumes offertes par l’association Kokopelli pour les parcelles démonstratives de nos agriculteurs !

[AGROFO]Production2017Pampa Azangaro avec Julio et Selmira_Janvier2018@M.SARDAL’année dernière, un premier lot de semences Kokopelli avait permis la réalisation d’une production diversifiée de légumes dans deux centres peuplés (Pampa Azangaro et Ungaroni), composée de choux, salades, tomates, carottes, courges, plantes aromatiques et bien d’autres encore.

Jesus Gamarra de Pampa Azangaro commentait il y a peu « nous sommes particulièrement satisfaits des variétés utilisées dans notre jardin car la récolte a été très productive ».

Cette première expérience a également permis de récolter des graines de salades, coriandre, basilic, choux, radis, navets et tomates… Permettant aux agriculteurs d’être autonomes sur leurs parcelles. Une continuité librement permise par le caractère reproductible des semences fournies par l’association.

[AGROFO]Récolte de laitue à Pampa Azangaro_Janvier2018@M.SARDADevant la volonté des producteurs de poursuivre le projet des parcelles démonstratives, et face à ces résultats, l’équipe a de nouveau sollicité l’association Kokopelli qui renouvellera une année encore son appui au projet.

Les potagers rencontrent un vif intérêt de la part des producteurs et leurs voisins, de par leur gestion biologique qui permet de bons rendements tout en garantissant une qualité supérieure aux produits, sans aucun danger pour la santé.

Cela permet donc aux producteurs de compléter leur alimentation grâce à un accès direct aux légumes et d’y apporter fibres et vitamines. A titre d’exemple, le centre peuplé de Pampa Azangaro se situe à plus d’1h30 du marché le plus proche. La production locale de fruits et légumes permet donc non seulement d’améliorer l’accessibilité et la qualité des produits, mais également de diminuer considérablement les coûts de transport.

Pour cette nouvelle année, deux campagnes de culture seront réalisées. La première commence ce mois-ci avec le désherbage et la préparation du terrain (lit de semences, engrais, organisation spatiale du terrain…) et devrait permettre l’obtention d’une récolte autour de juillet-août. En septembre, une seconde campagne aura lieu pour une dernière récolte en décembre ou janvier.

[AGROFO]Production de semence à Pampa Azangaro_Janvier2018@M.SARDA

Les graines fournies par Kokopelli étant reproductibles d’année en année, l’objectif à terme est de rendre les producteurs autonomes dans la production de semences. En effet, chaque année, ils pourront récolter les graines issues de leur propre production de légumes. Afin de diversifier au maximum les parcelles de chaque producteur, des échanges de semences pourront être effectués entre les différents centres peuplés, permettant par la même une cohésion des communautés au sein du projet.

De nouvelles espèces forestières pour l’année 2017 !

[AGROFO]Nogal Amarillo et Quina quina chez Roberta Quispe_Janvier 2018@M.CORREIA ANTUNESEn janvier 2018, une nouvelle espèce forestière a rejoint les pépinières des producteurs de café à Pichanaki : la Quina Quina. Celle-ci s’ajoute à liste des 15 espèces de bois d’œuvre inscrites au programme de reforestation (Moena, Alcanfor, Tornillo, Nogal, etc.). Cette forte diversification fait suite à la demande des producteurs de café, à leur implication dans le projet. En effet, une telle diversité d’espèces permet de fournir de nombreux services, tant pour la culture de café que pour l’écosystème dans son ensemble.
[AGROFO]Parcelle diversifié en agroforesterie_Février 2018@M.SARDAEn premier lieu, la diversification des espèces enrichit les écosystèmes, ce qui facilite la formation de niches écologiques pour de nombreuses espèces animales ou microorganismes présents dans les sols. Cette action permet notamment de réduire considérablement les maladies ou ravageurs. De plus, l’ombre fournie par les arbres va limiter la présence d’adventices et protègera les cultures en contre-bas. Par ailleurs, la litière constituée par les feuilles tombées au sol permet d’enrichir la terre en matière organique, et limite ainsi l’usage d’intrants chimiques. Une économie non négligeable, qui peut aussi permettre d’accéder à la certification biologique. Enfin, la protection des cultures (du vent par exemple) se fait aussi via l’implantation de haies vivantes avec des espèces forestières telle que la Bolaina Blanche.

[AGROFO]Repique de quina quina chez Roberta Quispe_janvier2018@M.CORREIA ANTUNESLes systèmes agroforestiers se basent sur ces éléments. Dans le cadre de la culture du café, des espèces natives telles que la Caoba (Acajou), le Cèdre Colombien ou encore l’Ulcumano se retrouvent au sein des parcelles de café.

Au sein des systèmes forestiers, la particularité de certaines espèces est bénéfique pour l’ensemble de l’écosystème. Cette diversité permet notamment de diminuer la compétition intraspécifique au sein de la parcelle grâce à des besoins en nutriments, eau et ensoleillement variables. Certaines espèces peuvent également avoir une fonction spécifique comme fournir des nutriments et de l’eau au milieu. Par exemple, l’Oropel étant une légumineuse, elle stocke et apporte de l’azote au sol. Par ailleurs, elle retient l’eau ce qui la rend idéale dans les zones souffrant de sécheresse.

[AGROFO]Diversité de plantules en croissance dans le germinadero à Pichanaki_Mars 2018@M.CORREIA ANTUNES

En plus des intérêts écosystémiques, disposer de plusieurs espèces permet aussi au producteur d’effectuer une coupe échelonnée sur plusieurs années et de ne pas déboiser complètement sa parcelle. Associée à un programme de reforestation continue, l’exploitation du bois peut être envisagée de manière durable et rentable avec des revenus échelonnés dans le temps en fonction de la maturité de l’arbre, variable selon les espèces. En plus de la valeur du bois, l’intérêt du producteur se trouve aussi dans la valeur qu’a la graine. La commercialisation des semences constitue également un revenu non négligeable qui participe à la sauvegarde des arbres semenciers et endémiques de la région tout en poursuivant la reforestation.
Par ailleurs, en plus de ses spécificités fonctionnelles, chaque espèce pourra être exploitée de différentes façons selon ses caractéristiques. Nous travaillons avec des bois de différentes qualités. A terme, la Bolaina pourra être transformée en bâtonnet pour les glaces alors que d’autres espèces plus résistantes seront plutôt appréciées pour la construction.

Enfin, pour un système diversifié complet, les producteurs ont commencé à récupérer les graines d’espèces fruitières pour les installer au sein de leur parcelle. En plus d’apporter de la variété, cette fois l’arbre a un impact direct pour les producteurs qui peuvent récolter les fruits et varier leur alimentation.

Autant d’alternatives qui permettent plus d’autonomie et de ressources à l’agriculteur, face à un marché du café fluctuant.

Photos @M.SARDA

Récapitulatif des activités 2017

Les chiffres clés

– 20 083 arbres plantés

– 200,83 ha reboisés en systèmes agroforestiers

– 15 pépinières construites ou rénovées dans autant de villages

– 192 familles d’agriculteurs investies à chaque étape, de la gestion de la pépinière à la plantation des arbres

– 33 journées de formations avec plus de 339 participants sur divers thèmes liés à l’agroforesterie et la gestion responsable des parcelles

– 15 actions de sensibilisation à l’environnement auprès des enfants du district avec plus de 170 participants

– 3 Coopératives investies quotidiennement et plus de 5 partenaires institutionnels et associatifs locaux en appui

pasantiabuenavista_novembre2017

En 2017, le projet « Agroforesterie et Café » a confirmé sa popularité croissante par une augmentation d’arbres plantés d’environ 10% par rapport à 2016. Les enjeux principaux se sont donc concentrés sur la diversification des espèces natives apportées ainsi que l’autonomisation des participants.

pampaazangaro_nov2017_Claine216 espèces d’arbres sont venues alimenter les pépinières des bénéficiaires, le bois d’œuvre toujours à l’honneur a également laissé place à quelques arbres fruitiers dans une dualité d’objectifs, à la fois de souveraineté alimentaire et d’apports économiques additionnels. Un programme aussi chargé en formation qui encourage lors de chaque rencontre à la gestion raisonnée des parcelles (traitements organiques, coupe raisonnée, certification du bois…) vers un changement durable des pratiques et une reforestation continue.

Afin de soutenir cette diversification, deux parcelles de démonstration ont été mises en place pour attester par la pratique des mécanismes de planification des parcelles ainsi que de diversification de revenus par l’exploitation de ressources combinées. Ces fermes intégrales disposent, entre autres, de forêt comestible, de potager biologique et apporte une réflexion supplémentaire à des thèmes spécifiques comme l’irrigation.

visite_chez_victor_maceta_novembre2017C’est aussi en ce sens qu’en Novembre dernier a été organisée la première visite d’une ferme bénéficiaire du programme 7 ans auparavant et qui a su mettre en place des systèmes agroforestiers innovants. Une occasion unique pour les représentants des 13 villages investis en 2017 de se rencontrer et d’échanger autour d’un projet commun, un premier pas vers l’autosuffisance et la montée en puissance des agriculteurs.

Cette année encore le projet « Agroforesterie et café » a été soutenu par de nombreux acteurs locaux et internationaux. A noter qu’un nouveau partenariat avec l’association universitaire PERUNIDAD a notamment permis le développement d’actions de sensibilisation auprès des jeunes par la venue de 4 étudiants durant 6 semaines.

Citation : « Avant le thème du coopératisme ne se voyait quasiment pas mais je me suis rendu compte que travailler de façon unie est quelque chose de plutôt agréable, y compris pour les producteurs, ils échangent et se motivent entre eux, ce qui fait que le producteur se sent mieux » Julio Antonio Wilbert Esteban, ingénieur agronome dédié au projet.

Publié le : 11/12/201825,3 min de lecture

Tingo Maria, c’est parti !

Envol Vert a planté une nouvelle graine au Pérou en lançant un nouveau projet d’Agroforesterie au cœur de plantations de Cacao.

Ce nouveau-né se fait en partenariat avec la « Cooperativa Agroindustrial de Cacao Alto Huallaga », plus communément appelée CAICAH. Une coopérative biologique qui s’est créée en 2009 avec 24 associés.
Aujourd’hui, ce sont près de 400 associés des régions de Huánuco, San Martin et Ucayali qui en sont membres. Ils permettent à CAICAH d’être la 3ème plus grande coopérative productive de cacao du Pérou.

Ce partenariat a pour ambition de reboiser les fermes des producteurs à travers un programme d’agroforesterie adapté à la culture du cacao. L’idée est de s’appuyer sur des espèces forestières et fruitières natives du territoire.
Les volontaires sont déjà partis à la rencontre de plus de 70 agriculteurs. L’objectif était de présenter nos ambitions et évaluer les besoins, les attentes et l’environnement de ces nouveaux partenaires.
L’opportunité de construire un projet main dans la main entre les agriculteurs, la CAICAH et Envol Vert : la recette gagnante !

Cours de teinture avec les communautés natives Ashaninka à Pichanaki

Début novembre 2018, trois étudiants de La Molina (université péruvienne spécialisée en agronomie et foresterie) sont venus passer quelques jours sur le projet à Pichanaki. Intéressés par la conservation de la forêt et l’usage durable de ses produits ils réalisent une étude sur l’usage traditionnel de plantes pour la teinture au sein de communautés natives Ashaninka.

pichinaki cours teinture

Dans le cadre du projet, Envol Vert a contribué à la mise en place de pépinière au sein de plusieurs communautés natives. Deux d’entre elles ont acceptés d’apporter leur aide aux étudiants en partageant leur connaissance et en leur fournissant des échantillons.

Pichinaki cours teintureA Alto Cuyani, plusieurs plantes ont attiré notre attention. Une première, le « piri piri » dont l’écorce une fois bouillie donna au sac tissée par l’une des bénéficiaires une teinte bleu-violette. Le simple fait de broyer avec de l’eau les feuilles d’un arbuste, le « pishirishi » colora un morceau de coton pur en un rose vif ! En râpant la partie extérieure d’un fruit originaire de l’Amazonie, le « huito » nos mains se noircirent. Ce fruit est utilisé depuis de longues années par les femmes Ashaninka pour conserver leur belle chevelure brune. Enfin un énorme bulbe de « puyinirota », que nous avons déterré avec difficulté, nous a permis de teindre un nouvel échantillon de coton en marron-beige.

agroforesterie_groupe_cours_teinture_san_pabloA San Pablo, l’écorce du « pochotaroqui » nous donna une teinte marron orangée. Cet arbre est utilisé traditionnellement pour la teinture des « Kushma », habit traditionnel Ashaninka.

En décembre, de retour dans leur université, les étudiants ont poursuivi leurs recherches afin d’identifier les échantillons prélevés. Quelques noms scientifiques ont pu ainsi être identifiés, les techniques de teinture testées ainsi que leur durabilité.

Par la suite, il serait question de poursuivre les recherches et de recenser l’ensemble de ces techniques pour assurer leur pérennité.

L’équipe d’Envol vert remercie chaleureusement Paula, Topacio et Gianlucca pour leur investissement et a hâte de les recevoir de nouveau à Pichanaki.

Journée de formation et d’échange inter-groupes à Pampa Azangaro

Le 22 novembre 2018 avait lieu à Pampa Azangaro une journée de formation, assurée par un groupe de bénéficiaires du projet de Pichanaki.

A 7h30 du matin, en ce jeudi 22 novembre, la couverture nuageuse menace de déchainer ses trombes d’eaux tropicales et de perturber cette journée tant attendue, que le groupe d’agriculteurs de Pampa Azangaro et les volontaires de Pichanaki préparent depuis près d’un mois. Fort heureusement, seule une timide bruine nous accompagnera durant la matinée, n’entravant pas la réussite de cette formation dans la « chacra integral » de Pampa Azangaro, qui verra la venue de 74 visiteurs : des agriculteurs en provenance de quinze centres peuplés et communautés natives, mais aussi les représentants de l’INIA (centre de recherche agronomique), du SERNAMP (ministère de l’environnement), d’associations et de trois coopératives locales.

Présentons, tout d’abord, l’espace. Il s’agit de la parcelle démonstrative locale, combinant des objectifs de production agricole, pour les agriculteurs qui y sont impliqués, mais aussi une vocation de formation et de partage d’informations. En effet, nous y expérimentons le concept de « chacra integral » : une exploitation agricole modèle, adaptée à son environnement et diversifiée, composée de cultures de rentes (comme des caféiers ou des arbres fruitiers), de différentes espèces d’arbres (certains dont le bois est employé sur place, d’autre abattus puis vendus) et de cultures vivrières, dans le but de fournir aux exploitants des revenus à court, moyen et long terme, ainsi qu’une certaine autonomie alimentaire. Celle de Pampa Azangaro peut être divisée en quatre zones, chacune présentée, au cours de la journée, par un duo d’agriculteurs bénéficiaires appuyés par des supports visuels :

  • ©M.ANTUNES

    ©M.ANTUNES

    La parcelle de maraîchage (« huerto ») : mise en place en 2017, il s’agit de l’espace phare de ce lieu, où l’investissement temporel a été le plus important. Les tâches réalisées cette année y ont débutées dès le mois de juillet, avec pour but d’y implémenter un maximum de plantes et d’y tester des associations culturales. A son apogée, le potager disposait de dix-sept cultures différentes, totalisant près de trente variétés. Certaines sont établies sur des buttes améliorées, créées cette année, disposant de systèmes de drainage individuels. Ces installations devraient permettre de poursuivre les activités durant la saison humide, garantissant une production toute l’année. Au cours de la rencontre, les agriculteurs-formateurs ont particulièrement insisté sur l’importance des pratiques biologiques, de l’apport des récoltes pour leur propres alimentations, et sur le travail collectif qui y est réalisé. Leurs témoignages concernant leurs potagers personnels ont également beaucoup intéressé les visiteurs, dont nombre d’entre eux ont exprimé leur volonté de reproduire ce type de réalisations.

  • ©M.ANTUNES

    ©M.ANTUNES

    La forêt comestible : espace initier au cours du mois de septembre, il est encore en mutation à l’heure actuelle. L’objectif de cette parcelle s’incarne dans l’expérimentation d’un autre modèle de culture, complémentaire au potager. Comme son nom l’indique, ce lieu se caractérise notamment par la présence d’arbres : fruitiers (banane, citron) et de bois d’œuvre (cèdre, moena). Cela permet aux agriculteurs de tester un système agroforestier alternatif, associant arbres et cultures annuelles. Ces dernières consistent en des plantes légumières (courges, courgettes, concombres, …), mais aussi des céréales (maïs, sorgho) et des protéagineux (pois, haricots). Les bénéficiaires ont en particulier décrit le caractère expérimental de l’espace, mais aussi le fait que ce modèle est compatible avec une forêt éclaircie. La présence de dix cultures annuelles (et près de vingt variétés) et de cinq essences arboricoles appuie le propos des agriculteurs quant à l’objectif de diversification des productions incarnée dans ce lieu.

  • ©S.ROUSSEAU

    ©S.ROUSSEAU

    Le café agroforestier : la parcelle démonstrative prend place dans l’exploitation d’un caféiculteur, pour qui cette dernière culture incarne, malgré une diversification très importante, la source de revenu principale de son activité. Bénéficiaire depuis deux ans du programme d’agroforesterie d’Envol Vert, mais aussi précurseur dans ce domaine, le propriétaire et sa famille ont ainsi permis aux visiteurs de la journée de formation de découvrir les pratiques combinant sylviculture et café. Evoquant la protection intégrée des cultures, la pluralité des productions, mais aussi le choix des espèces et des variétés, ce stand a également beaucoup intéressé les participants, nombreux étant eux-mêmes producteurs de café. Ce lieu avait également une importance majeure : démontrer l’intégration de la chacra integral dans une exploitation locale, chez une famille de caféiculteurs, témoignant ainsi de la réalisabilité de pareille entreprise dans la région.

  • La pépinière : ce « vivero » a été réalisé en juillet par le groupe de bénéficiaires, avec l’aide de volontaires d’Envol Vert. Installation impressionnante, les formateurs y ont décrit son utilité actuelle, incarnée par les espaces de germinations du potager, mais aussi ses potentiels usages futurs : buttes maraichères intérieures ou encore pépinière forestière et fruitière. Les bénéficiaires de Pampa Azangaro ont également mis l’accent sur l’importance de la protection, contre les ravageurs et les affres du climat, et sur la production de graines, assurant l’autonomie semencière de la parcelle. Cette reproductibilité est en outre le fait de l’aide de Kokopelli (https://kokopelli-semences.fr), association française fournissant la grande majorité des semences employées dans la chacra integral.

Cette journée a donc permis à de nombreux visiteurs de découvrir les travaux réalisés au cours de l’année, et semble avoir éveillé des idées et motivations multiples. La venue des groupes d’agriculteurs locaux a aussi permis des rencontres, des discussions et des échanges très enrichissants. De nouvelles réalisations de ce type pourraient donc voir le jour, à l’avenir, avec d’autres bénéficiaires du projet.

Un espace de germination à la mémoire d’Edouard Douchy

@S.Rousseau

@S.Rousseau

Fin 2016, Envol Vert recevait une donation de la famille et des amis d’Edouard Douchy. Une belle contribution pour le projet péruvien « Agroforesterie et récupération d’aires dégradées en zone cafétale» qui a favorisé la plantation de près de 20 000 arbres dans la région de Pichanaki en 2017.

Il s’agissait pour l’association de remercier sa famille mais aussi de rendre un nouvel hommage à cet amoureux de la nature, passionné des forêts. C’est ainsi que fin août 2018, l’espace dédié à la germination de l’ensemble des arbres a été nommé en son honneur « Germinadero Edouard Douchy ».

Le projet continu, de nouvelles graines sont installées chaque mois dans cet espace de germination, autant de futurs arbres qui seront plantés durant les prochaines années dans la région au nom d’Edouard Douchy « bienfaiteur des amis de la forêt ».

Les possibilités de vente de bois se précisent pour nos bénéficiaires !

Après 5 mois de recherche, auprès de 30 acteurs qui animent la filière du bois et du café, nous pouvons déjà nous réjouir des premiers résultats. De la chacra jusqu’à Lima, nous sommes allés à la rencontre de scieurs, chercheurs, ingénieurs, coopératives, organismes certificateurs, transformateurs… et importateurs de bois, pour connaître le potentiel de vente du bois produit sur les parcelles agroforestières. Les entretiens nous ont fourni de nombreuses informations sur les arbres que nous proposons pour l’agroforesterie.

L’altitude est le premier facteur à prendre en compte avant de choisir les essences à installer. En effet, le Cèdre colombien (Cedrela langustifolia) pousse à n’importe quel niveau mais l’Ulcumano (Nageia rospigliosii) ne peut se développer qu’à partir de 1200 m d’altitude. Il faut ensuite savoir si l’essence est compatible avec le café, ou s’il est préférable de l’installer en bordure de la parcelle, ou en massif (comme par exemple le Nogal negro – Juglans neotropica).

Selon l’essence, on pourra obtenir des produits sur du court terme, comme avec le Pacae (Inga macrophylla), qui fournit à la fois des fruits et du bois de feu, pour la consommation personnelle des agriculteurs. Pour produire un bois de meilleure qualité, il faudra veiller à planter d’autres essences plus fines, qui nécessitent des temps de croissance plus longs, comme la fameuse Quina Quina (Cinchona officinalis). D’autres essences encore, de moindre qualité, pourront être vendues après seulement 8 ans, comme la Bolaina blanca (Guazuma crinita Martius), utilisée pour les bâtonnets de glaces et les palettes.

Tant de nouvelles ressources, à différentes échéances pour les bénéficiaires du projet ! Sans oublier l’intérêt qu’ils en auront sur la chacra, énoncé par les ingénieurs forestiers et agronomes interrogés : la restauration d’espèces menacées (comme l’AcajouSwietenia macrophylla), l’amélioration des sols, la protection des plants de café et l’utilisation des branches issues des tailles pour l’installation de « barreras muertas » (des lignes de rémanents forestiers qui traversent et stabilisent les sols des parcelles en pente pour limiter l’érosion).

Il ne reste plus qu’à savoir si les essences que nous utilisons sont bel et bien compatibles avec le marché local voire international, et quelle est la place des essences exotiques dans celui-ci ? Nous verrons cela le mois prochain !

La 2nd saison de PERUNIDAD est ouverte !

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Alors que l’an dernier l’ouverture d’un partenariat avec l’association étudiante PERUNIDAD avait été couronné d’un franc succès, c’est sans hésitation qu’a été envisagé son renouvellement pour une seconde édition. Ainsi, une fois encore quatre étudiants de Central Supelec ont fait le choix de venir en appui au projet de Pichanaki, un apport aussi bien humain que financier.

En effet, après avoir récolté des dons tout au long de l’année, le groupe a débloqué une généreuse enveloppe à apporter en même temps que leur expertise sur des projets aussi riches que variés.

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Au programme : activité de construction de pépinière, entretien des espaces de productions, développement d’alternatives économiques via la création de cuisine améliorée et de four communautaire. Une attention spéciale sera aussi accordée aux activités de sensibilisation au sein des écoles de la région, notamment auprès d’un groupe environnementale créée par quelques professeures particulièrement investies. Un enjeu tout aussi important pour le changement des pratiques vers une forêt et un environnement mieux préservé.

Antoine, Donatien, Magali et Lina intègreront donc nos équipes pendant 5 semaines. Leur intégration a débuté ce lundi 2 juillet par la découverte des coopératives de café partenaires, qui leur ont fait découvrir l’ensemble du processus post-récolte. Une occasion pour la coopérative de femme de trouver un peu de main d’œuvre pour le tri manuel des grains de café, un travail fastidieux mais nécessaire pour le contrôle de la qualité.

La récolte du café a commencé !

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Le moment tant attendu de la récolte du café a débuté en Mai et s’étendra jusqu’à fin Juillet, une étape de l’année primordiale pour les producteurs et les coopératives qui impacte l’ensemble du quotidien.

©J.Damlincourt

©J.Damlincourt

Dans une ville où tout est question du café difficile de passer à côté de l’intensité de cette période, le café sèche en plein soleil jusque dans les rues, les camions chargés à leur maximum transitent dans la ville pour vendre au plus offrant, les coopératives s’activent pour assurer un bon suivi du processus post récolte, autant d’étapes qui conditionneront par la suite la qualité de vie concrète des producteurs.

Pour le projet c’est également une période de flottement un peu particulière, l’occasion de serecentrer sur nos objectifs et de pouvoir apprécier le fruit de nos efforts. En effet, les systèmes agroforestiers mis en place par le programme visent de nombreux objectifs mais la pertinence du projet réside dans cette association de plantations nécessaires à des productions saines et de qualité.

Nous profitons de ces instants pour intensifier la recherche de nouvelles semences ainsi que l’organisation de projets ponctuels futurs, tel que l’accueil de l’association PERUNIDAD le mois prochain.

Des arbres au service des producteurs de café

Voilà maintenant 2 ans qu’Envol Vert organise la plantation d’arbres natifs sur les parcelles de café de la zone de Pichanaki, pour les protéger des effets du changement climatique et reforester cette zone du Pérou particulièrement touchée par la déforestation. Mais il y a derrière cette action bien d’autres bénéfices cachés !

Sève de Sangre de grado, aux propriétés cicatrisantes

Sève de Sangre de grado, aux propriétés cicatrisantes ©M.TAPIE-PETIT

Les arbres plantés sont source de nombreux biens et services pour l’agriculteur qui les entretient : certains fourniront rapidement des fruits, de la sève, l’écorce, qui pourront être directement consommés par les bénéficiaires du projet, ou bien vendus, échangés contre d’autres produits obtenus dans les fermes voisines. D’autres arbres permettront au sol de s’enrichir en azote et à terme de baisser le taux d’engrais apporté.

 

 

 

Mais la principale utilisation des arbres, à plus long terme, sera le bois. Une retraite rassurante pour l’agriculteur, qui lui permettra de compenser les variations imprévisibles des prix du café chaque année. Tout au long de l’entretien des arbres, les produits forestiers comme les branches, le petit bois… pourront servir pour la cuisine ou encore sur les installations de l’exploitation. Après 10 ans, les arbres à croissance rapide seront les premiers à être prélevés, vendus au sein du marché local et remplacés au fur à mesure par des nouveaux plantules, dans un cycle continu de régénération forestière.

Plantules d'arbres

Plantules d’arbres ©M.TAPIE-PETIT

 

Cèdre colombien de seulement 7 ans

Cèdre colombien de seulement 7 ans ©M.TAPIE-PETIT

Dans ce but, une étude a vu le jour cette année à Pichanaki, pour valoriser ce futur bois. En effet, obtenir un beau bois, rentable sur le marché, demande du travail et de l’attention. Puisque nous sommes engagés dans la diversification des parcelles (avec près de 16 espèces de bois d’œuvre), cela exige une connaissance de la biologie de chaque essence. A cette fin, des fiches techniques destinées aux agriculteurs sont en construction, pour faciliter leur quotidien. Elles réuniront des informations sur la plantation, l’élagage, les risques de maladies et le prix moyen du bois sur le marché actuel.

En parallèle, une enquête auprès des acteurs clés pour ce projet permettra de connaître les prochains enjeux auxquels feront face les systèmes agroforestiers, et quelles essences valoriser. Ingénieurs forestiers, agronomes, scieurs, associations, coopératives, exportateurs…. Autant d’avis que d’idées, pour faire avancer ce projet aux multiples bénéfices.

Chacra à San Alejandro

Parcelle à San Alejandro ©M.TAPIE-PETIT

Des Graines pour Envol Vert !

Ce mois-ci sont arrivées les nouvelles graines de légumes offertes par l’association Kokopelli pour les parcelles démonstratives de nos agriculteurs !

[AGROFO]Production2017Pampa Azangaro avec Julio et Selmira_Janvier2018@M.SARDAL’année dernière, un premier lot de semences Kokopelli avait permis la réalisation d’une production diversifiée de légumes dans deux centres peuplés (Pampa Azangaro et Ungaroni), composée de choux, salades, tomates, carottes, courges, plantes aromatiques et bien d’autres encore.

Jesus Gamarra de Pampa Azangaro commentait il y a peu « nous sommes particulièrement satisfaits des variétés utilisées dans notre jardin car la récolte a été très productive ».

Cette première expérience a également permis de récolter des graines de salades, coriandre, basilic, choux, radis, navets et tomates… Permettant aux agriculteurs d’être autonomes sur leurs parcelles. Une continuité librement permise par le caractère reproductible des semences fournies par l’association.

[AGROFO]Récolte de laitue à Pampa Azangaro_Janvier2018@M.SARDADevant la volonté des producteurs de poursuivre le projet des parcelles démonstratives, et face à ces résultats, l’équipe a de nouveau sollicité l’association Kokopelli qui renouvellera une année encore son appui au projet.

Les potagers rencontrent un vif intérêt de la part des producteurs et leurs voisins, de par leur gestion biologique qui permet de bons rendements tout en garantissant une qualité supérieure aux produits, sans aucun danger pour la santé.

Cela permet donc aux producteurs de compléter leur alimentation grâce à un accès direct aux légumes et d’y apporter fibres et vitamines. A titre d’exemple, le centre peuplé de Pampa Azangaro se situe à plus d’1h30 du marché le plus proche. La production locale de fruits et légumes permet donc non seulement d’améliorer l’accessibilité et la qualité des produits, mais également de diminuer considérablement les coûts de transport.

Pour cette nouvelle année, deux campagnes de culture seront réalisées. La première commence ce mois-ci avec le désherbage et la préparation du terrain (lit de semences, engrais, organisation spatiale du terrain…) et devrait permettre l’obtention d’une récolte autour de juillet-août. En septembre, une seconde campagne aura lieu pour une dernière récolte en décembre ou janvier.

[AGROFO]Production de semence à Pampa Azangaro_Janvier2018@M.SARDA

Les graines fournies par Kokopelli étant reproductibles d’année en année, l’objectif à terme est de rendre les producteurs autonomes dans la production de semences. En effet, chaque année, ils pourront récolter les graines issues de leur propre production de légumes. Afin de diversifier au maximum les parcelles de chaque producteur, des échanges de semences pourront être effectués entre les différents centres peuplés, permettant par la même une cohésion des communautés au sein du projet.

De nouvelles espèces forestières pour l’année 2017 !

[AGROFO]Nogal Amarillo et Quina quina chez Roberta Quispe_Janvier 2018@M.CORREIA ANTUNESEn janvier 2018, une nouvelle espèce forestière a rejoint les pépinières des producteurs de café à Pichanaki : la Quina Quina. Celle-ci s’ajoute à liste des 15 espèces de bois d’œuvre inscrites au programme de reforestation (Moena, Alcanfor, Tornillo, Nogal, etc.). Cette forte diversification fait suite à la demande des producteurs de café, à leur implication dans le projet. En effet, une telle diversité d’espèces permet de fournir de nombreux services, tant pour la culture de café que pour l’écosystème dans son ensemble.
[AGROFO]Parcelle diversifié en agroforesterie_Février 2018@M.SARDAEn premier lieu, la diversification des espèces enrichit les écosystèmes, ce qui facilite la formation de niches écologiques pour de nombreuses espèces animales ou microorganismes présents dans les sols. Cette action permet notamment de réduire considérablement les maladies ou ravageurs. De plus, l’ombre fournie par les arbres va limiter la présence d’adventices et protègera les cultures en contre-bas. Par ailleurs, la litière constituée par les feuilles tombées au sol permet d’enrichir la terre en matière organique, et limite ainsi l’usage d’intrants chimiques. Une économie non négligeable, qui peut aussi permettre d’accéder à la certification biologique. Enfin, la protection des cultures (du vent par exemple) se fait aussi via l’implantation de haies vivantes avec des espèces forestières telle que la Bolaina Blanche.

[AGROFO]Repique de quina quina chez Roberta Quispe_janvier2018@M.CORREIA ANTUNESLes systèmes agroforestiers se basent sur ces éléments. Dans le cadre de la culture du café, des espèces natives telles que la Caoba (Acajou), le Cèdre Colombien ou encore l’Ulcumano se retrouvent au sein des parcelles de café.

Au sein des systèmes forestiers, la particularité de certaines espèces est bénéfique pour l’ensemble de l’écosystème. Cette diversité permet notamment de diminuer la compétition intraspécifique au sein de la parcelle grâce à des besoins en nutriments, eau et ensoleillement variables. Certaines espèces peuvent également avoir une fonction spécifique comme fournir des nutriments et de l’eau au milieu. Par exemple, l’Oropel étant une légumineuse, elle stocke et apporte de l’azote au sol. Par ailleurs, elle retient l’eau ce qui la rend idéale dans les zones souffrant de sécheresse.

[AGROFO]Diversité de plantules en croissance dans le germinadero à Pichanaki_Mars 2018@M.CORREIA ANTUNES

En plus des intérêts écosystémiques, disposer de plusieurs espèces permet aussi au producteur d’effectuer une coupe échelonnée sur plusieurs années et de ne pas déboiser complètement sa parcelle. Associée à un programme de reforestation continue, l’exploitation du bois peut être envisagée de manière durable et rentable avec des revenus échelonnés dans le temps en fonction de la maturité de l’arbre, variable selon les espèces. En plus de la valeur du bois, l’intérêt du producteur se trouve aussi dans la valeur qu’a la graine. La commercialisation des semences constitue également un revenu non négligeable qui participe à la sauvegarde des arbres semenciers et endémiques de la région tout en poursuivant la reforestation.
Par ailleurs, en plus de ses spécificités fonctionnelles, chaque espèce pourra être exploitée de différentes façons selon ses caractéristiques. Nous travaillons avec des bois de différentes qualités. A terme, la Bolaina pourra être transformée en bâtonnet pour les glaces alors que d’autres espèces plus résistantes seront plutôt appréciées pour la construction.

Enfin, pour un système diversifié complet, les producteurs ont commencé à récupérer les graines d’espèces fruitières pour les installer au sein de leur parcelle. En plus d’apporter de la variété, cette fois l’arbre a un impact direct pour les producteurs qui peuvent récolter les fruits et varier leur alimentation.

Autant d’alternatives qui permettent plus d’autonomie et de ressources à l’agriculteur, face à un marché du café fluctuant.

Photos @M.SARDA

Récapitulatif des activités 2017

Les chiffres clés

– 20 083 arbres plantés

– 200,83 ha reboisés en systèmes agroforestiers

– 15 pépinières construites ou rénovées dans autant de villages

– 192 familles d’agriculteurs investies à chaque étape, de la gestion de la pépinière à la plantation des arbres

– 33 journées de formations avec plus de 339 participants sur divers thèmes liés à l’agroforesterie et la gestion responsable des parcelles

– 15 actions de sensibilisation à l’environnement auprès des enfants du district avec plus de 170 participants

– 3 Coopératives investies quotidiennement et plus de 5 partenaires institutionnels et associatifs locaux en appui

pasantiabuenavista_novembre2017

En 2017, le projet « Agroforesterie et Café » a confirmé sa popularité croissante par une augmentation d’arbres plantés d’environ 10% par rapport à 2016. Les enjeux principaux se sont donc concentrés sur la diversification des espèces natives apportées ainsi que l’autonomisation des participants.

pampaazangaro_nov2017_Claine216 espèces d’arbres sont venues alimenter les pépinières des bénéficiaires, le bois d’œuvre toujours à l’honneur a également laissé place à quelques arbres fruitiers dans une dualité d’objectifs, à la fois de souveraineté alimentaire et d’apports économiques additionnels. Un programme aussi chargé en formation qui encourage lors de chaque rencontre à la gestion raisonnée des parcelles (traitements organiques, coupe raisonnée, certification du bois…) vers un changement durable des pratiques et une reforestation continue.

Afin de soutenir cette diversification, deux parcelles de démonstration ont été mises en place pour attester par la pratique des mécanismes de planification des parcelles ainsi que de diversification de revenus par l’exploitation de ressources combinées. Ces fermes intégrales disposent, entre autres, de forêt comestible, de potager biologique et apporte une réflexion supplémentaire à des thèmes spécifiques comme l’irrigation.

visite_chez_victor_maceta_novembre2017C’est aussi en ce sens qu’en Novembre dernier a été organisée la première visite d’une ferme bénéficiaire du programme 7 ans auparavant et qui a su mettre en place des systèmes agroforestiers innovants. Une occasion unique pour les représentants des 13 villages investis en 2017 de se rencontrer et d’échanger autour d’un projet commun, un premier pas vers l’autosuffisance et la montée en puissance des agriculteurs.

Cette année encore le projet « Agroforesterie et café » a été soutenu par de nombreux acteurs locaux et internationaux. A noter qu’un nouveau partenariat avec l’association universitaire PERUNIDAD a notamment permis le développement d’actions de sensibilisation auprès des jeunes par la venue de 4 étudiants durant 6 semaines.

Citation : « Avant le thème du coopératisme ne se voyait quasiment pas mais je me suis rendu compte que travailler de façon unie est quelque chose de plutôt agréable, y compris pour les producteurs, ils échangent et se motivent entre eux, ce qui fait que le producteur se sent mieux » Julio Antonio Wilbert Esteban, ingénieur agronome dédié au projet.

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