Pour la deuxième année consécutive, la déforestation diminue en Colombie
Le gouvernement colombien, par l’intermédiaire du Système de Surveillance des Forêts et du Carbone de l’Institut d’Hydrologie, de Météorologie et d’Études Environnementales (IDEAM), a présenté cette semaine le dernier rapport de surveillance sur la superficie forestière et la déforestation en Colombie. Ce rapport rassemble des données sur l’évolution de la surface de la forêt naturelle du pays au cours de l’année 2023.
Selon ce rapport, l’année 2023 a enregistré le taux de déforestation le plus bas de ces 23 dernières années. La réduction a été de 36% représentant 79 256 hectares déforestés.
Pour la deuxième année consécutive, les chiffres de la déforestation en Colombie ont baissé de manière significative. Ces résultats sont importants car depuis la signature de l’Accord de Paix en Colombie en 2016, la déforestation avait augmenté.
Dynamique de la surface déforestée pour la période 2001-2023
Source: Ideam, 2024
Les départements qui ont enregistré une plus grande réduction de la déforestation sont Guaviare (27%), Caquetá (34%), Norte de Santander (42%), Putumayo (52%) et Meta (57%). Ainsi la région ayant connu la plus grande réduction de ce phénomène est l’Amazonie, l’une des plus affectées par cette problématique.
La déforestation des forêts naturelles à l’intérieur des zones protégées des Parc nationaux de Colombie a ici aussi enregistré une diminution. Passant de 12 449 hectares en 2022 à 4 682 en 2023, représentant une diminution de 62%.
Rapport sur les zones des Parcs Nationaux Naturels de Colombie
avec la plus grande surface déforestée pour les années 2021, 2022 et 2023.
Source: Ideam, 2024.
Comment expliquer cette réduction ?
Il est encore trop tôt pour comprendre en détail les raisons de cette déforestation, et un examen plus approfondi est nécessaire. Cependant, il est important de souligner que depuis 2022, le gouvernement colombien a réorienté sa stratégie vers le renforcement des organisations de communautés locales à travers des accords de conservation et un programme environnemental solide. Ces mécanismes encouragent les processus de protection et de surveillance, et permettent la collaboration entre l’État, la coopération internationale et les communautés locales. Cette stratégie a réduit l’approche militaire, privilégiée par le précédent gouvernement, pour résoudre cette problématique.
Un autre facteur à prendre en compte est la recrudescence des acteurs armés dans certaines régions, qui exercent un contrôle territorial et influencent les dynamiques de déforestation dans ces territoires.
Élevage extensif : une des causes de la déforestation en Colombie
Selon le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, la déforestation, notamment dans la région amazonienne colombienne, résulte de multiples facteurs complexes tels que l’accaparement des terres, les cultures illicites, l’extraction illégale de minéraux et de bois, ainsi que les activités d’élevage extensif.
Depuis 2017, le cheptel bovin colombien montre une tendance à la hausse, coïncidant avec l’augmentation de la déforestation. Ce secteur fait face à de grands défis en matière de technification, de transparence et de durabilité environnementale. C’est pourquoi un mécanisme de traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement de la viande et du lait bovin est demandé par plusieurs acteurs de la société civile, permettant de suivre les bovins de leur naissance jusqu’à leur commercialisation finale. Actuellement, la réglementation en vigueur contrôle principalement les aspects sanitaires, qui peuvent être facilement falsifiés, rendant obsolète la traçabilité complète.
Pour atteindre cet objectif, diverses initiatives multisectorielles sont en cours, comme les Accords Zéro Déforestation pour les chaînes d’approvisionnement de la viande et du lait, qui cherchent une entente entre le secteur public et privé pour réduire la déforestation. De plus, le projet de loi « Élevage Sans Déforestation » vise à mettre en place un système de traçabilité pour lutter directement contre la déforestation liée aux activités d’élevage. Cependant, cette initiative a été archivée à deux reprises dans son parcours au Congrès de la République et devrait être présentée à nouveau en juillet 2024.
En conclusion, la dynamique de déforestation en Colombie est complexe et nécessite une approche intégrale qui prenne en compte les communautés locales, les économies régionales, les écosystèmes stratégiques et les acteurs illégaux, qui influencent directement les relations entre la société et la nature. Bien que le problème de la déforestation soit loin d’être résolu, les résultats obtenus entre 2022 et 2023 offrent des leçons précieuses qui peuvent être renforcées pour poursuivre la tendance à la réduction.
Auteur: Juan Carlos Valencia Molina, Envol Vert Colombia
Pour la deuxième année consécutive, la déforestation diminue en Colombie
Le gouvernement colombien, par l’intermédiaire du Système de Surveillance des Forêts et du Carbone de l’Institut d’Hydrologie, de Météorologie et d’Études Environnementales (IDEAM), a présenté cette semaine le dernier rapport de surveillance sur la superficie forestière et la déforestation en Colombie. Ce rapport rassemble des données sur l’évolution de la surface de la forêt naturelle du pays au cours de l’année 2023.
Selon ce rapport, l’année 2023 a enregistré le taux de déforestation le plus bas de ces 23 dernières années. La réduction a été de 36% représentant 79 256 hectares déforestés.
Pour la deuxième année consécutive, les chiffres de la déforestation en Colombie ont baissé de manière significative. Ces résultats sont importants car depuis la signature de l’Accord de Paix en Colombie en 2016, la déforestation avait augmenté.
Dynamique de la surface déforestée pour la période 2001-2023
Source: Ideam, 2024
Les départements qui ont enregistré une plus grande réduction de la déforestation sont Guaviare (27%), Caquetá (34%), Norte de Santander (42%), Putumayo (52%) et Meta (57%). Ainsi la région ayant connu la plus grande réduction de ce phénomène est l’Amazonie, l’une des plus affectées par cette problématique.
La déforestation des forêts naturelles à l’intérieur des zones protégées des Parc nationaux de Colombie a ici aussi enregistré une diminution. Passant de 12 449 hectares en 2022 à 4 682 en 2023, représentant une diminution de 62%.
Rapport sur les zones des Parcs Nationaux Naturels de Colombie
avec la plus grande surface déforestée pour les années 2021, 2022 et 2023.
Source: Ideam, 2024.
Comment expliquer cette réduction ?
Il est encore trop tôt pour comprendre en détail les raisons de cette déforestation, et un examen plus approfondi est nécessaire. Cependant, il est important de souligner que depuis 2022, le gouvernement colombien a réorienté sa stratégie vers le renforcement des organisations de communautés locales à travers des accords de conservation et un programme environnemental solide. Ces mécanismes encouragent les processus de protection et de surveillance, et permettent la collaboration entre l’État, la coopération internationale et les communautés locales. Cette stratégie a réduit l’approche militaire, privilégiée par le précédent gouvernement, pour résoudre cette problématique.
Un autre facteur à prendre en compte est la recrudescence des acteurs armés dans certaines régions, qui exercent un contrôle territorial et influencent les dynamiques de déforestation dans ces territoires.
Élevage extensif : une des causes de la déforestation en Colombie
Selon le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, la déforestation, notamment dans la région amazonienne colombienne, résulte de multiples facteurs complexes tels que l’accaparement des terres, les cultures illicites, l’extraction illégale de minéraux et de bois, ainsi que les activités d’élevage extensif.
Depuis 2017, le cheptel bovin colombien montre une tendance à la hausse, coïncidant avec l’augmentation de la déforestation. Ce secteur fait face à de grands défis en matière de technification, de transparence et de durabilité environnementale. C’est pourquoi un mécanisme de traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement de la viande et du lait bovin est demandé par plusieurs acteurs de la société civile, permettant de suivre les bovins de leur naissance jusqu’à leur commercialisation finale. Actuellement, la réglementation en vigueur contrôle principalement les aspects sanitaires, qui peuvent être facilement falsifiés, rendant obsolète la traçabilité complète.
Pour atteindre cet objectif, diverses initiatives multisectorielles sont en cours, comme les Accords Zéro Déforestation pour les chaînes d’approvisionnement de la viande et du lait, qui cherchent une entente entre le secteur public et privé pour réduire la déforestation. De plus, le projet de loi « Élevage Sans Déforestation » vise à mettre en place un système de traçabilité pour lutter directement contre la déforestation liée aux activités d’élevage. Cependant, cette initiative a été archivée à deux reprises dans son parcours au Congrès de la République et devrait être présentée à nouveau en juillet 2024.
En conclusion, la dynamique de déforestation en Colombie est complexe et nécessite une approche intégrale qui prenne en compte les communautés locales, les économies régionales, les écosystèmes stratégiques et les acteurs illégaux, qui influencent directement les relations entre la société et la nature. Bien que le problème de la déforestation soit loin d’être résolu, les résultats obtenus entre 2022 et 2023 offrent des leçons précieuses qui peuvent être renforcées pour poursuivre la tendance à la réduction.
Auteur: Juan Carlos Valencia Molina, Envol Vert Colombia