Publié le : 30/10/202410,4 min de lecture

Ce que vous voyez sur cette photo, c’est le brûlage de centaines d’hectares de forêt pour l’extension de la monoculture et de l’élevage. Nous sommes confrontés à un problème environnemental, économique et de santé publique régional : la vie des humains et des animaux sauvages est en jeu.

Vous voulez nous aider à protéger l’Amazonie ?

Mise en contexte des incendies en Amérique Latine

L’Amérique du Sud est confrontée à une urgence environnementale avec plus de 11 millions d’hectares (Serfor, 2024) de forêts brûlées, mettant en péril à la fois la biodiversité et les communautés locales. Cette situation est alarmante, comme le démontre l’Amérique du Sud, qui a enregistré un record de plus de 346 000 incendies en 2024

D’après l’UNICEF, la tendance à la hausse devrait se poursuivre, avec une augmentation prévue de 14 % des incendies extrêmes dans le monde d’ici à 2030, et de plus de 50 % d’ici à la fin du siècle.

Cette crise a été intensifiée par le dérèglement climatique et la pire sécheresse depuis 70 ans, qui ont créé les conditions permettant à ces incendies d’atteindre une ampleur sans précédent. 

Le Brésil reste l’un des pays les plus touchés par les incendies de forêt dans toute l’Amérique latine. En 2024, plus de 22 millions d’hectares ont été rasés. La Bolivie a été l’un des pays les plus touchés, déclarant une catastrophe nationale en raison de la destruction de plus de 7 millions d’hectares dans le seul département de Santa Cruz. Au Pérou, 98 % des incendies de forêt sont dus à des actions humaines. Les départs de feux sont majoritairement causés par la pratique de la culture sur brûlis qui consiste à défricher une parcelle de la forêt en la brûlant pour la convertir en parcelle agricole afin d’y installer de la monoculture et de l’élevage. La perte de 63 000 hectares de forêt a été enregistrée cette année (Serfor).

En Colombie, les incendies de forêt représentent un défi important pour la conservation de l’environnement et la santé des écosystèmes. Entre 2001 et 2023, le pays a perdu 370 000 hectares de couvert forestier à cause des incendies, ce qui représente 6,9 % de la perte totale de forêts.

Outre le brûlage d’origine agricole, les activités illégales liées au trafic de terres aggravent cette crise. Ces pratiques impliquent, dans de nombreux cas, l’occupation illégale de zones protégées et l’expansion incontrôlée de l’agriculture, ce qui conduit à ces incendies intentionnels pour défricher les terres. L’insuffisance de la réglementation et la corruption dans la gestion des terres facilitent la perpétuation de ces actes, intensifiant la déforestation et mettant en péril ces écosystèmes locaux.

Pourquoi existe-t-il des incendies d’une telle ampleur ?

Les incendies de forêt existent depuis des millénaires, mais ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation significative de leur fréquence et de leur intensité, inaugurant l’ère des « mégafeux ». Ces mégafeux se caractérisent par leur taille, leur vitesse de propagation et leur caractère imprévisible, en générant des feux souterrains et en multipliant les foyers d’incendie. Leur ampleur les rend pratiquement incontrôlables et les moyens actuels de lutte contre les incendies sont largement insuffisants.

Ce triste constat est la conséquence de l’aggravation de facteurs bien connus. Le dérèglement climatique, avec la hausse des températures et les variations des précipitations, crée des conditions propices aux incendies et aux phénomènes météorologiques extrêmes. Les sécheresses prolongées rendent la végétation plus inflammable, tandis que les vents de plus en plus forts favorisent la propagation rapide des flammes. En outre, la saisonnalité des incendies est en train de changer, les foyers se déclarant à n’importe quel moment de l’année, même en dehors des mois les plus chauds.

La plantation d’espèces inadaptées, comme les conifères hautement inflammables, les monocultures et les pratiques de brûlage mal contrôlées aggravent ce risque. En outre, la combustion des forêts libère du CO2 de deux manières : le carbone stocké dans les arbres est libéré et des émissions supplémentaires sont générées pendant le processus de combustion.

L’une des principales difficultés réside dans le fait que plus il y a d’incendies, plus la probabilité qu’ils se reproduisent augmente, ce qui affaiblit de plus en plus la résistance des écosystèmes aux perturbations.

Ces incendies récurrents rendent les écosystèmes plus vulnérables aux maladies et aux parasites et ne leur laissent pas le temps de se régénérer correctement entre deux incendies : les processus de restauration des écosystèmes peuvent prendre jusqu’à des centaines d’années, en fonction des espèces concernées et des conditions locales.

Quelles sont les conséquences de ces incendies ?

(Source : Ministère de la santé, Pérou)

Les incendies de forêt représentent une menace sérieuse pour l’équilibre écologique et ont des effets dévastateurs sur la biodiversité et les écosystèmes locaux. Ils entraînent la disparition de forêts dans des zones critiques, ce qui conduit à la destruction d’habitats essentiels pour d’innombrables espèces de flore et de faune et de puits de carbone. En outre, la disparition de la matière organique du sol compromet la fertilité et la santé de l’environnement, tandis que la réduction du couvert végétal affecte la disponibilité de l’eau et la capacité des écosystèmes à se rétablir (Actualidadambientalpe, 2024). L’intensification des activités agricoles et la gestion inadéquate des forêts altèrent l’équilibre naturel, augmentant encore la probabilité de ces mégafeux.

En termes de sécurité humaine, les incendies au Pérou ont causé au moins 16 morts et 140 blessés dans différentes régions du pays en 2024.

De plus, la fumée composée d’un mélange de gaz et de particules fines peut causer de graves problèmes respiratoires, provoquer des allergies, aggraver les problèmes de santé chez les personnes malades, causer des maladies chez les personnes en bonne santé (CDC, 2024) et affecter le développement cognitif des enfants

Quel est l’importance des forêts ?

Les forêts d’Amérique latine jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, la conservation de la biodiversité et le maintien des cycles hydrologiques. Cette région abrite une grande variété d’espèces végétales et animales, qui assurent des fonctions importantes pour l’équilibre écologique.

Les services écosystémiques fournis par ces forêts sont fondamentaux : elles agissent comme des puits de carbone, contribuant à atténuer le changement climatique, aident à fertiliser les sols, régulent le cycle de l’eau, limitent l’érosion, libèrent de l’oxygène dans l’atmosphère et sont d’une importance ancestrale pour les peuples autochtones.

La protection des forêts d’Amérique latine n’est pas seulement cruciale pour l’environnement, mais aussi pour la stabilité sociale et économique de la région. La lutte pour la préservation des forêts est en fin de compte une lutte sociale pour l’avenir des êtres humains sur la planète.

Quelles sont les mesures à prendre pour limiter le risque que cela se reproduise et limiter l’intensité des incendies ?

S’attaquer à la racine du problème. Et cela passe par plusieurs actions, toutes complémentaires. 

En Amérique latine, il est essentiel que les États renforcent les politiques publiques et les budgets alloués à la protection de l’environnement, notamment pour mieux contrôler et sanctionner les infractions environnementales (incendies, invasions de terres, etc.), ainsi que pour renforcer les capacités des agriculteurices. Un bon accompagnement des agriculteurices est très important,  notamment pour leur fournir des conseils techniques afin qu’ils puissent avoir des champs productifs et durables, restaurer leurs terres et préserver leurs zones forestières naturelles sans avoir la nécessité économique de déboiser pour cultiver. Il est également primordial de prévenir les invasions de terres, en créant et en renforçant les comités de vigilance des communautés pour assurer la surveillance de leur territoire et de leurs forêts. Le rôle de l’État est fondamental pour opérer une transition de la monoculture vers des cultures rentables, diversifiées et durables et pour créer des zones naturelles protégées.

Il est également essentiel d’exiger des entreprises agro-industrielles la traçabilité de toutes les chaînes de production. Lorsqu’une entreprise (souvent étrangère) investit ou accompagne le développement de monoculture de rente (gingembre, curcuma, cacao, palmier, riz, entre autres…), il faut vérifier que ces dernières ne soient pas installées dans des territoires forestiers, et s’assurer que les droits des communautés natives et paysannes sont respectés. 

Le règlement de l’Union Européenne relatif à la lutte contre la déforestation importée (RDUE) est un premier pas vers ce défi majeur de la traçabilité liée à la déforestation, l’UE représentant un marché important pour les pays d’Amérique latine. Il accélère également la reconnaissance des territoires indigènes et les soutient dans la surveillance de leurs forêts face aux menaces anthropiques. Malheureusement, ce règlement qui devait entrer en vigueur en décembre 2024 est reporté d’un an.

De la même manière, il est important d’accélérer également la reconnaissance des territoires autochtones et de les soutenir dans la surveillance de leurs forêts face aux menaces anthropiques. Selon la FAO, on observe que « les forêts situées dans les territoires indigènes et tribaux ont été mieux conservées que les autres forêts d’Amérique latine et des Caraïbes ».

Enfin, la sensibilisation est essentielle, car la demande génère l’offre dans notre ordre économique mondial appelé capitalisme. Si la demande internationale de produits tels que la viande, le soja, le café et le cacao diminue, cela se traduit par drastique réduction de la déforestation en Amérique latine.

Quel est le rôle d’Envol Vert dans la déforestation ?

Envol Vert préserve les forêts d’Amérique latine et lutte contre la déforestation depuis 13 ans, à travers différentes approches complémentaires.

Grâce à sa méthodologie de travail holistique :

  • Envol Vert développe des projets de terrain en agroforesterie et en conservation communautaire basée sur l’utilisation durable des ressources non ligneuses en Amérique latine. Grâce aux alternatives économiques à la déforestation issues des forêts, nous donnons une valeur économique à l’arbre sur pied, ainsi qu’à la faune qui dépend des forêts, comme les abeilles natives d’Amazonie, sur lesquels nous travaillons avec les communautés à Tingo Maria au Pérou.

  • Nous travaillons sur le plaidoyer dans le but d’influencer les politiques publiques dans les pays où nous intervenons pour exiger une meilleure traçabilité des matières premières liées à la déforestation.

  • Nous travaillons également sur les accords « zéro déforestation » en Colombie, en luttant pour une plus grande traçabilité de la chaîne du bœuf et du lait.

  • Nous veillons également au respect des lois nationales et internationales en exigeant le devoir de vigilance des entreprises françaises qui importent des matières premières issues de la déforestation dans l’Union européenne. Nous avons développé l’outil de l’empreinte forêt en France, en Colombie et au Pérou, afin de mesurer l’impact de la consommation de chaque pays sur la déforestation mondiale, en coordination avec les Etats et les acteurs concernés de chaque filière.

  • Envol Vert s’engage également à sensibiliser le grand public, afin qu’il prenne conscience de l’importance d’une traçabilité exigeante.

Cette approche à 360° nous permet de bénéficier d’une légitimité, d’un sérieux et d’un professionnalisme, en travaillant au plus près de la réalité des communautés rurales et autochtones, tout en générant un plaidoyer politique. 

Pour que notre réalité ne ressemble jamais à celle d’Interstellar, agissons MAINTENANT !

Publié le : 30/10/202410,4 min de lecture

Ce que vous voyez sur cette photo, c’est le brûlage de centaines d’hectares de forêt pour l’extension de la monoculture et de l’élevage. Nous sommes confrontés à un problème environnemental, économique et de santé publique régional : la vie des humains et des animaux sauvages est en jeu.

Vous voulez nous aider à protéger l’Amazonie ?

Mise en contexte des incendies en Amérique Latine

L’Amérique du Sud est confrontée à une urgence environnementale avec plus de 11 millions d’hectares (Serfor, 2024) de forêts brûlées, mettant en péril à la fois la biodiversité et les communautés locales. Cette situation est alarmante, comme le démontre l’Amérique du Sud, qui a enregistré un record de plus de 346 000 incendies en 2024

D’après l’UNICEF, la tendance à la hausse devrait se poursuivre, avec une augmentation prévue de 14 % des incendies extrêmes dans le monde d’ici à 2030, et de plus de 50 % d’ici à la fin du siècle.

Cette crise a été intensifiée par le dérèglement climatique et la pire sécheresse depuis 70 ans, qui ont créé les conditions permettant à ces incendies d’atteindre une ampleur sans précédent. 

Le Brésil reste l’un des pays les plus touchés par les incendies de forêt dans toute l’Amérique latine. En 2024, plus de 22 millions d’hectares ont été rasés. La Bolivie a été l’un des pays les plus touchés, déclarant une catastrophe nationale en raison de la destruction de plus de 7 millions d’hectares dans le seul département de Santa Cruz. Au Pérou, 98 % des incendies de forêt sont dus à des actions humaines. Les départs de feux sont majoritairement causés par la pratique de la culture sur brûlis qui consiste à défricher une parcelle de la forêt en la brûlant pour la convertir en parcelle agricole afin d’y installer de la monoculture et de l’élevage. La perte de 63 000 hectares de forêt a été enregistrée cette année (Serfor).

En Colombie, les incendies de forêt représentent un défi important pour la conservation de l’environnement et la santé des écosystèmes. Entre 2001 et 2023, le pays a perdu 370 000 hectares de couvert forestier à cause des incendies, ce qui représente 6,9 % de la perte totale de forêts.

Outre le brûlage d’origine agricole, les activités illégales liées au trafic de terres aggravent cette crise. Ces pratiques impliquent, dans de nombreux cas, l’occupation illégale de zones protégées et l’expansion incontrôlée de l’agriculture, ce qui conduit à ces incendies intentionnels pour défricher les terres. L’insuffisance de la réglementation et la corruption dans la gestion des terres facilitent la perpétuation de ces actes, intensifiant la déforestation et mettant en péril ces écosystèmes locaux.

Pourquoi existe-t-il des incendies d’une telle ampleur ?

Les incendies de forêt existent depuis des millénaires, mais ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation significative de leur fréquence et de leur intensité, inaugurant l’ère des « mégafeux ». Ces mégafeux se caractérisent par leur taille, leur vitesse de propagation et leur caractère imprévisible, en générant des feux souterrains et en multipliant les foyers d’incendie. Leur ampleur les rend pratiquement incontrôlables et les moyens actuels de lutte contre les incendies sont largement insuffisants.

Ce triste constat est la conséquence de l’aggravation de facteurs bien connus. Le dérèglement climatique, avec la hausse des températures et les variations des précipitations, crée des conditions propices aux incendies et aux phénomènes météorologiques extrêmes. Les sécheresses prolongées rendent la végétation plus inflammable, tandis que les vents de plus en plus forts favorisent la propagation rapide des flammes. En outre, la saisonnalité des incendies est en train de changer, les foyers se déclarant à n’importe quel moment de l’année, même en dehors des mois les plus chauds.

La plantation d’espèces inadaptées, comme les conifères hautement inflammables, les monocultures et les pratiques de brûlage mal contrôlées aggravent ce risque. En outre, la combustion des forêts libère du CO2 de deux manières : le carbone stocké dans les arbres est libéré et des émissions supplémentaires sont générées pendant le processus de combustion.

L’une des principales difficultés réside dans le fait que plus il y a d’incendies, plus la probabilité qu’ils se reproduisent augmente, ce qui affaiblit de plus en plus la résistance des écosystèmes aux perturbations.

Ces incendies récurrents rendent les écosystèmes plus vulnérables aux maladies et aux parasites et ne leur laissent pas le temps de se régénérer correctement entre deux incendies : les processus de restauration des écosystèmes peuvent prendre jusqu’à des centaines d’années, en fonction des espèces concernées et des conditions locales.

Quelles sont les conséquences de ces incendies ?

(Source : Ministère de la santé, Pérou)

Les incendies de forêt représentent une menace sérieuse pour l’équilibre écologique et ont des effets dévastateurs sur la biodiversité et les écosystèmes locaux. Ils entraînent la disparition de forêts dans des zones critiques, ce qui conduit à la destruction d’habitats essentiels pour d’innombrables espèces de flore et de faune et de puits de carbone. En outre, la disparition de la matière organique du sol compromet la fertilité et la santé de l’environnement, tandis que la réduction du couvert végétal affecte la disponibilité de l’eau et la capacité des écosystèmes à se rétablir (Actualidadambientalpe, 2024). L’intensification des activités agricoles et la gestion inadéquate des forêts altèrent l’équilibre naturel, augmentant encore la probabilité de ces mégafeux.

En termes de sécurité humaine, les incendies au Pérou ont causé au moins 16 morts et 140 blessés dans différentes régions du pays en 2024.

De plus, la fumée composée d’un mélange de gaz et de particules fines peut causer de graves problèmes respiratoires, provoquer des allergies, aggraver les problèmes de santé chez les personnes malades, causer des maladies chez les personnes en bonne santé (CDC, 2024) et affecter le développement cognitif des enfants

Quel est l’importance des forêts ?

Les forêts d’Amérique latine jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, la conservation de la biodiversité et le maintien des cycles hydrologiques. Cette région abrite une grande variété d’espèces végétales et animales, qui assurent des fonctions importantes pour l’équilibre écologique.

Les services écosystémiques fournis par ces forêts sont fondamentaux : elles agissent comme des puits de carbone, contribuant à atténuer le changement climatique, aident à fertiliser les sols, régulent le cycle de l’eau, limitent l’érosion, libèrent de l’oxygène dans l’atmosphère et sont d’une importance ancestrale pour les peuples autochtones.

La protection des forêts d’Amérique latine n’est pas seulement cruciale pour l’environnement, mais aussi pour la stabilité sociale et économique de la région. La lutte pour la préservation des forêts est en fin de compte une lutte sociale pour l’avenir des êtres humains sur la planète.

Quelles sont les mesures à prendre pour limiter le risque que cela se reproduise et limiter l’intensité des incendies ?

S’attaquer à la racine du problème. Et cela passe par plusieurs actions, toutes complémentaires. 

En Amérique latine, il est essentiel que les États renforcent les politiques publiques et les budgets alloués à la protection de l’environnement, notamment pour mieux contrôler et sanctionner les infractions environnementales (incendies, invasions de terres, etc.), ainsi que pour renforcer les capacités des agriculteurices. Un bon accompagnement des agriculteurices est très important,  notamment pour leur fournir des conseils techniques afin qu’ils puissent avoir des champs productifs et durables, restaurer leurs terres et préserver leurs zones forestières naturelles sans avoir la nécessité économique de déboiser pour cultiver. Il est également primordial de prévenir les invasions de terres, en créant et en renforçant les comités de vigilance des communautés pour assurer la surveillance de leur territoire et de leurs forêts. Le rôle de l’État est fondamental pour opérer une transition de la monoculture vers des cultures rentables, diversifiées et durables et pour créer des zones naturelles protégées.

Il est également essentiel d’exiger des entreprises agro-industrielles la traçabilité de toutes les chaînes de production. Lorsqu’une entreprise (souvent étrangère) investit ou accompagne le développement de monoculture de rente (gingembre, curcuma, cacao, palmier, riz, entre autres…), il faut vérifier que ces dernières ne soient pas installées dans des territoires forestiers, et s’assurer que les droits des communautés natives et paysannes sont respectés. 

Le règlement de l’Union Européenne relatif à la lutte contre la déforestation importée (RDUE) est un premier pas vers ce défi majeur de la traçabilité liée à la déforestation, l’UE représentant un marché important pour les pays d’Amérique latine. Il accélère également la reconnaissance des territoires indigènes et les soutient dans la surveillance de leurs forêts face aux menaces anthropiques. Malheureusement, ce règlement qui devait entrer en vigueur en décembre 2024 est reporté d’un an.

De la même manière, il est important d’accélérer également la reconnaissance des territoires autochtones et de les soutenir dans la surveillance de leurs forêts face aux menaces anthropiques. Selon la FAO, on observe que « les forêts situées dans les territoires indigènes et tribaux ont été mieux conservées que les autres forêts d’Amérique latine et des Caraïbes ».

Enfin, la sensibilisation est essentielle, car la demande génère l’offre dans notre ordre économique mondial appelé capitalisme. Si la demande internationale de produits tels que la viande, le soja, le café et le cacao diminue, cela se traduit par drastique réduction de la déforestation en Amérique latine.

Quel est le rôle d’Envol Vert dans la déforestation ?

Envol Vert préserve les forêts d’Amérique latine et lutte contre la déforestation depuis 13 ans, à travers différentes approches complémentaires.

Grâce à sa méthodologie de travail holistique :

  • Envol Vert développe des projets de terrain en agroforesterie et en conservation communautaire basée sur l’utilisation durable des ressources non ligneuses en Amérique latine. Grâce aux alternatives économiques à la déforestation issues des forêts, nous donnons une valeur économique à l’arbre sur pied, ainsi qu’à la faune qui dépend des forêts, comme les abeilles natives d’Amazonie, sur lesquels nous travaillons avec les communautés à Tingo Maria au Pérou.

  • Nous travaillons sur le plaidoyer dans le but d’influencer les politiques publiques dans les pays où nous intervenons pour exiger une meilleure traçabilité des matières premières liées à la déforestation.

  • Nous travaillons également sur les accords « zéro déforestation » en Colombie, en luttant pour une plus grande traçabilité de la chaîne du bœuf et du lait.

  • Nous veillons également au respect des lois nationales et internationales en exigeant le devoir de vigilance des entreprises françaises qui importent des matières premières issues de la déforestation dans l’Union européenne. Nous avons développé l’outil de l’empreinte forêt en France, en Colombie et au Pérou, afin de mesurer l’impact de la consommation de chaque pays sur la déforestation mondiale, en coordination avec les Etats et les acteurs concernés de chaque filière.

  • Envol Vert s’engage également à sensibiliser le grand public, afin qu’il prenne conscience de l’importance d’une traçabilité exigeante.

Cette approche à 360° nous permet de bénéficier d’une légitimité, d’un sérieux et d’un professionnalisme, en travaillant au plus près de la réalité des communautés rurales et autochtones, tout en générant un plaidoyer politique. 

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