Disparition des forêts et des Mayas
La découverte du climatologue Ben Cook nous apprend que la disparition de la civilisation Maya fut principalement la conséquence de la déforestation. Ces découvertes montrent que la destruction des forêts a entrainé une réduction des précipitations et un ébranlement de la civilisation par les sécheresses successives.
En effet, les arbres injectent de l’eau dans l’atmosphère par évapotranspiration de leurs feuilles et contribuent ainsi notablement aux précipitations sur les régions continentales. Pendant la période pré-coloniale Maya, la déforestation aurait participé à la diminution de 10 à 20% des précipitations engendrant ainsi une sécheresse qui semble avoir été la conséquence de la disparition de cette civilisation.
Disparition des forêts, rime avec absence de pluie et sécheresse
Une étude de 2005 de la NASA a révélé que la fumée issue des forêts brûlées inhibe la production de nuages et donc diminuent les précipitations. Par ailleurs, en remplaçant la forêt tropicale par des terres d’agriculture ou d’élevage on augmente la réflectivité de la terre, on absorbe moins l’énergie du soleil et on diminue en conséquence le régime des précipitations [1]. Agissant comme des pompes, les forêts entrainent les précipitations à partir des zones côtières dans les zones continentales.
Les forêts tropicales peuvent aussi « refroidir » la Terre par évaporation d’énormes volumes d’eau et la création de nuages qui réfléchissent la lumière du soleil vers l’espace. La forêt amazonienne à elle seule rejette autour de 8 milliards de tonnes de vapeur d’eau dans l’atmosphère chaque année.
La déforestation historique en Inde a provoqué un changement dans la mousson diminuant la pluviométrie de 30%. Et les conséquences peuvent aller au-delà de la région où la déforestation se produit, par exemple l’Amazone influence les précipitations du Mexique au Texas et les forêts tropicales d’Asie du Sud impact les pluies jusque dans les Balkans.
Aussi, le service de régulation du débit de l’eau rendu par les forêts a été évalué entre 1360 et 5235$ par ha et par an, uniquement pour les forêts tropicales (valeur de 2007).
Forêts, stations d’épuration
Mais en plus de générer cette eau, la forêt nous la nettoie. Elle agit comme une véritable station d’épuration, filtrant polluants, métaux lourds, azotes à travers les systèmes racinaires avant de venir se reposer dans les nappes phréatiques pour poursuivre son long cycle de l’eau. Trois quarts de l’eau douce accessible provient des bassins versants des forêts ; les forêts purifient l’eau potable des deux tiers des grandes villes des pays en développement.
Un autre exemple en pays développé cette fois-ci, celui de la ville de New York qui préféra restaurer les fonctions écologiques du bassin versant alentour d’où provenait l’eau plutôt que de construire et exploiter une station de traitement (économie réalisée : 80% du coût de la construction d’une nouvelle station sans compter les frais d’entretien).
Les forêts, meilleur assureur en matière de dégâts des eaux
Les forêts sont les meilleures barrières naturelles contre les inondations, les glissements de terrain ou les tempêtes. Elles jouent un rôle protecteur primordial pour des millions de personnes, qu’ils vivent dans les terres ou en façade maritime, en faisant tampon entre l’eau, le vent et les habitations.
Elles contrôlent aussi le ruissellement des eaux en stockant l’eau de pluie puis en la rejetant progressivement dans les aquifères, ce qui réduit les risques d’inondation et de glissement de terrains. En prévenant l’érosion des sols elles évitent également la perte des sols et de l’humus nécessaire à l’agriculture.
Les services rendus par les forêts, comme l’influence sur le régime des pluies, sont aujourd’hui en danger. L’histoire de la disparition de la civilisation maya se reproduira-t-elle pour l’homme moderne, incapable de tirer profit des expériences du passé ?
[1]Etude de Cook, avec la NASA Goddard Institute for Space Studies (GISS) et l’Université de Columbia Lamont-Doherty Earth Observatory de New York Ville
Un récent article du Monde.fr sur le même sujet.
Lire aussi :
Les services rendus par la forêt
Les forêts et notre alimentation
La forêt, un lieu de loisirs et d’inspiration
La forêt et le CO₂, une histoire d’amour…
La forêt, notre fournisseur officiel de papier
Les causes de la déforestation
Téléchargez le rapport : « Descriptif argumenté des services rendus par la forêt »
Disparition des forêts et des Mayas
La découverte du climatologue Ben Cook nous apprend que la disparition de la civilisation Maya fut principalement la conséquence de la déforestation. Ces découvertes montrent que la destruction des forêts a entrainé une réduction des précipitations et un ébranlement de la civilisation par les sécheresses successives.
En effet, les arbres injectent de l’eau dans l’atmosphère par évapotranspiration de leurs feuilles et contribuent ainsi notablement aux précipitations sur les régions continentales. Pendant la période pré-coloniale Maya, la déforestation aurait participé à la diminution de 10 à 20% des précipitations engendrant ainsi une sécheresse qui semble avoir été la conséquence de la disparition de cette civilisation.
Disparition des forêts, rime avec absence de pluie et sécheresse
Une étude de 2005 de la NASA a révélé que la fumée issue des forêts brûlées inhibe la production de nuages et donc diminuent les précipitations. Par ailleurs, en remplaçant la forêt tropicale par des terres d’agriculture ou d’élevage on augmente la réflectivité de la terre, on absorbe moins l’énergie du soleil et on diminue en conséquence le régime des précipitations [1]. Agissant comme des pompes, les forêts entrainent les précipitations à partir des zones côtières dans les zones continentales.
Les forêts tropicales peuvent aussi « refroidir » la Terre par évaporation d’énormes volumes d’eau et la création de nuages qui réfléchissent la lumière du soleil vers l’espace. La forêt amazonienne à elle seule rejette autour de 8 milliards de tonnes de vapeur d’eau dans l’atmosphère chaque année.
La déforestation historique en Inde a provoqué un changement dans la mousson diminuant la pluviométrie de 30%. Et les conséquences peuvent aller au-delà de la région où la déforestation se produit, par exemple l’Amazone influence les précipitations du Mexique au Texas et les forêts tropicales d’Asie du Sud impact les pluies jusque dans les Balkans.
Aussi, le service de régulation du débit de l’eau rendu par les forêts a été évalué entre 1360 et 5235$ par ha et par an, uniquement pour les forêts tropicales (valeur de 2007).
Forêts, stations d’épuration
Mais en plus de générer cette eau, la forêt nous la nettoie. Elle agit comme une véritable station d’épuration, filtrant polluants, métaux lourds, azotes à travers les systèmes racinaires avant de venir se reposer dans les nappes phréatiques pour poursuivre son long cycle de l’eau. Trois quarts de l’eau douce accessible provient des bassins versants des forêts ; les forêts purifient l’eau potable des deux tiers des grandes villes des pays en développement.
Un autre exemple en pays développé cette fois-ci, celui de la ville de New York qui préféra restaurer les fonctions écologiques du bassin versant alentour d’où provenait l’eau plutôt que de construire et exploiter une station de traitement (économie réalisée : 80% du coût de la construction d’une nouvelle station sans compter les frais d’entretien).
Les forêts, meilleur assureur en matière de dégâts des eaux
Les forêts sont les meilleures barrières naturelles contre les inondations, les glissements de terrain ou les tempêtes. Elles jouent un rôle protecteur primordial pour des millions de personnes, qu’ils vivent dans les terres ou en façade maritime, en faisant tampon entre l’eau, le vent et les habitations.
Elles contrôlent aussi le ruissellement des eaux en stockant l’eau de pluie puis en la rejetant progressivement dans les aquifères, ce qui réduit les risques d’inondation et de glissement de terrains. En prévenant l’érosion des sols elles évitent également la perte des sols et de l’humus nécessaire à l’agriculture.
Les services rendus par les forêts, comme l’influence sur le régime des pluies, sont aujourd’hui en danger. L’histoire de la disparition de la civilisation maya se reproduira-t-elle pour l’homme moderne, incapable de tirer profit des expériences du passé ?
[1]Etude de Cook, avec la NASA Goddard Institute for Space Studies (GISS) et l’Université de Columbia Lamont-Doherty Earth Observatory de New York Ville
Un récent article du Monde.fr sur le même sujet.
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