Le Congrès Mondial de la Nature organisé par l’UICN s’est fait beaucoup attendre en France. Initialement prévu en juin 2020, il s’est déroulé du 3 au 11 septembre à Marseille et nous étions présents.
Son coup d’envoi a tout de suite été marqué par ses nombreuses contradictions. En effet, sommet de la biodiversité qui se veut inclusif, il repose pourtant sur de nombreux sponsors controversés et des prix exorbitants pour accéder au Congrès comme pour y tenir un stand. L’occasion pour Survival International d’organiser le premier contre-congrès international.
Les ambitions de l’outil Empreinte Forêt
Pour Envol Vert, invité dans le cadre d’un partenariat avec l’OFB (Office Français de la Biodiversité), c’est au sein des Espaces Générations Nature (gratuit) que notre stand SuperBosquet s’installe. Il a pour objectif de sensibiliser les visiteurs et congressistes à l’outil Empreinte Forêt créé par l’association dès 2013. L’ambition présentée à l’UICN est celle d’un outil national reconnu et validé pour sensibiliser plus largement les consommateur.rice.s et les acteur.rice.s économiques sur l’impact de leur consommation sur la déforestation dans le monde.
A cette occasion, nous avons présenté pour la première fois notre nouvelle animation le SuperBosquet. Un supermarché éphémère invite les visiteurs à y faire leurs courses habituelles pour un week-end et à découvrir ensuite l’impact de leurs consommations sur les forêts. Plusieurs scénarios orientés selon des profils d’acheteur.euse.s permettent aux visiteurs de découvrir les impacts d’une grande diversité de produits.
Une fois les courses terminées, le passage en caisse ne vous donne pas le prix en euro du panier, mais l’Empreinte Forêt (classification de A à E) de chaque produit en fonction des matières premières à risque de déforestation présent. Des informations disponibles en magasin sont indiquées à l’arrière des produits telles que les ingrédients, les prix ou certains labels.
Une fois l’impact de nos consommations expliqué par les bénévoles, celleux-ci orientent les participant.e.s autour de l’Arbre des Solutions. L’association y met en avant différents axes de travail pour réduire notre impact sur les forêts. Cela passe par la modification des pratiques de production de certaines matières premières (l’agroforesterie pour le café), la réduction de certaines consommations (par exemple, les produits carnés qui contiennent la grande majorité du soja importé) mais aussi le rôle du gouvernement (avec la mise en place de la SNDI) ou des entreprises.
L’association FAIR[e] un monde équitable ! était invitée sur le stand pour aiguiller les visiteurs autour de leur animation La Boussole des Labels. La multitude de logos présents sur les packagings déboussole les consommateur.rice.s qui ne savent plus différencier les labels bio, des labels durables ou équitables ou même des initiatives des marques et distributeurs. Ces derniers sont généralement liés à des audits internes et garantissent donc moins de transparence sur le respect de leurs cahiers des charges.
En plus du grand public et des congressistes, de nombreux groupes scolaires, allant du CM2 à la Terminale sont venus découvrir ces deux animations. Une jeunesse essentielle à sensibiliser qui sera le.a futur consommateur.rice. Conscient.e.s de l’importance d’atteindre ces générations, Envol Vert a développé l’animation SuperBosquet afin qu’elle soit la plus ludique possible.
Nous avons profité de cette présence au congrès pour aussi mettre en avant les autres partenaires qui nous accompagnent dans notre travail sur l’Empreinte Forêt :
Une conférence sans langue de bois
L’association a pu également présenter son travail sur la responsabilisation des multinationales dans la protection des forêts. Une conférence animée par Boris Patentreger, cofondateur d’Envol Vert, intitulée « l’impact des entreprises françaises sur la biodiversité mondiale ».
Cette intervention fut l’occasion de faire un tour du monde des entreprises françaises pour lesquelles de la déforestation et de perte de biodiversité ont été retrouvée dans leur chaine d’approvision en faisant le parallèle entre animaux menacés et matières premières responsables de ce désastre :
- Le Tatou à trois bandes du Brésil et le soja
- L’éléphant de Sumatra et l’huile de palme
- Le Chimpanzé de l’ouest africain et le cacao
- Le Tapir de Colombie et le bœuf
Les entreprises françaises LDC, Total, Cémoi et le groupe Casino liées aux exemples cités ci-dessus assument leur responsabilité à des niveaux bien différents.
Les peuples d’Amazonie face à Casino
Face aux incohérences du Congrès Mondial de la Nature, où les communautés autochtones étaient pour la première fois inclues dans les 1 400 membres votants, Envol Vert et les membres de la coalition qui ont assigné en justice le groupe Casino ont voulu rappeler que les communautés autochtones doivent être au centre des solutions pour la nature et pour la lutte contre la destruction des écosystèmes.
Le Mardi 7 septembre les membres de la coalition réunis autour de Fany Kuiru Castro du peuple Uitoto de Colombie, et membre du comité directeur de l’OPIAC (Organisation des Peuples Autochtones de l’Amazonie Colombienne), ont manifesté devant un supermarché Casino à Marseille pour dénoncer la responsabilité du groupe dans la déforestation et l’accaparement de terres des peuples autochtones au Brésil et en Colombie.
Une occasion unique pour Fany Kuiry Castro de rappeler que « l’élevage extensif de bétail en Amazonie met nos vies en danger et extermine les peuples autochtones. Le groupe Casino, à travers ses magasins Éxito, porte une grande part de responsabilité dans cette destruction. Nous exigeons que Casino assume la responsabilité des dommages qu’elle cause à nos communautés et cesse de vendre de la viande issue de terres déforestées. »
Crédit photo: Agisilaos Koulouris / GATC
Malgré les réticences justifiées contre ce congrès, certaines motions importantes ont été adoptées que nous allons suivre de près pour s’assurer de leur bonne mise en application.
Ces 10 jours à Marseille nous auront permis de sensibiliser un public large autour de l’impact des matières premières sur la déforestation, d’enrichir notre réseau d’acteur.rice.s pour valider la méthodologie de l’Empreinte Forêt afin d’en faire un référentiel national. Surtout, nous avons clamé haut et fort les combats que doivent mener le gouvernement et les entreprises françaises afin de réduire leur impact sur la déforestation mondiale.
Le Congrès Mondial de la Nature organisé par l’UICN s’est fait beaucoup attendre en France. Initialement prévu en juin 2020, il s’est déroulé du 3 au 11 septembre à Marseille et nous étions présents.
Son coup d’envoi a tout de suite été marqué par ses nombreuses contradictions. En effet, sommet de la biodiversité qui se veut inclusif, il repose pourtant sur de nombreux sponsors controversés et des prix exorbitants pour accéder au Congrès comme pour y tenir un stand. L’occasion pour Survival International d’organiser le premier contre-congrès international.
Les ambitions de l’outil Empreinte Forêt
Pour Envol Vert, invité dans le cadre d’un partenariat avec l’OFB (Office Français de la Biodiversité), c’est au sein des Espaces Générations Nature (gratuit) que notre stand SuperBosquet s’installe. Il a pour objectif de sensibiliser les visiteurs et congressistes à l’outil Empreinte Forêt créé par l’association dès 2013. L’ambition présentée à l’UICN est celle d’un outil national reconnu et validé pour sensibiliser plus largement les consommateur.rice.s et les acteur.rice.s économiques sur l’impact de leur consommation sur la déforestation dans le monde.
A cette occasion, nous avons présenté pour la première fois notre nouvelle animation le SuperBosquet. Un supermarché éphémère invite les visiteurs à y faire leurs courses habituelles pour un week-end et à découvrir ensuite l’impact de leurs consommations sur les forêts. Plusieurs scénarios orientés selon des profils d’acheteur.euse.s permettent aux visiteurs de découvrir les impacts d’une grande diversité de produits.
Une fois les courses terminées, le passage en caisse ne vous donne pas le prix en euro du panier, mais l’Empreinte Forêt (classification de A à E) de chaque produit en fonction des matières premières à risque de déforestation présent. Des informations disponibles en magasin sont indiquées à l’arrière des produits telles que les ingrédients, les prix ou certains labels.
Une fois l’impact de nos consommations expliqué par les bénévoles, celleux-ci orientent les participant.e.s autour de l’Arbre des Solutions. L’association y met en avant différents axes de travail pour réduire notre impact sur les forêts. Cela passe par la modification des pratiques de production de certaines matières premières (l’agroforesterie pour le café), la réduction de certaines consommations (par exemple, les produits carnés qui contiennent la grande majorité du soja importé) mais aussi le rôle du gouvernement (avec la mise en place de la SNDI) ou des entreprises.
L’association FAIR[e] un monde équitable ! était invitée sur le stand pour aiguiller les visiteurs autour de leur animation La Boussole des Labels. La multitude de logos présents sur les packagings déboussole les consommateur.rice.s qui ne savent plus différencier les labels bio, des labels durables ou équitables ou même des initiatives des marques et distributeurs. Ces derniers sont généralement liés à des audits internes et garantissent donc moins de transparence sur le respect de leurs cahiers des charges.
En plus du grand public et des congressistes, de nombreux groupes scolaires, allant du CM2 à la Terminale sont venus découvrir ces deux animations. Une jeunesse essentielle à sensibiliser qui sera le.a futur consommateur.rice. Conscient.e.s de l’importance d’atteindre ces générations, Envol Vert a développé l’animation SuperBosquet afin qu’elle soit la plus ludique possible.
Nous avons profité de cette présence au congrès pour aussi mettre en avant les autres partenaires qui nous accompagnent dans notre travail sur l’Empreinte Forêt :
Une conférence sans langue de bois
L’association a pu également présenter son travail sur la responsabilisation des multinationales dans la protection des forêts. Une conférence animée par Boris Patentreger, cofondateur d’Envol Vert, intitulée « l’impact des entreprises françaises sur la biodiversité mondiale ».
Cette intervention fut l’occasion de faire un tour du monde des entreprises françaises pour lesquelles de la déforestation et de perte de biodiversité ont été retrouvée dans leur chaine d’approvision en faisant le parallèle entre animaux menacés et matières premières responsables de ce désastre :
- Le Tatou à trois bandes du Brésil et le soja
- L’éléphant de Sumatra et l’huile de palme
- Le Chimpanzé de l’ouest africain et le cacao
- Le Tapir de Colombie et le bœuf
Les entreprises françaises LDC, Total, Cémoi et le groupe Casino liées aux exemples cités ci-dessus assument leur responsabilité à des niveaux bien différents.
Les peuples d’Amazonie face à Casino
Face aux incohérences du Congrès Mondial de la Nature, où les communautés autochtones étaient pour la première fois inclues dans les 1 400 membres votants, Envol Vert et les membres de la coalition qui ont assigné en justice le groupe Casino ont voulu rappeler que les communautés autochtones doivent être au centre des solutions pour la nature et pour la lutte contre la destruction des écosystèmes.
Le Mardi 7 septembre les membres de la coalition réunis autour de Fany Kuiru Castro du peuple Uitoto de Colombie, et membre du comité directeur de l’OPIAC (Organisation des Peuples Autochtones de l’Amazonie Colombienne), ont manifesté devant un supermarché Casino à Marseille pour dénoncer la responsabilité du groupe dans la déforestation et l’accaparement de terres des peuples autochtones au Brésil et en Colombie.
Une occasion unique pour Fany Kuiry Castro de rappeler que « l’élevage extensif de bétail en Amazonie met nos vies en danger et extermine les peuples autochtones. Le groupe Casino, à travers ses magasins Éxito, porte une grande part de responsabilité dans cette destruction. Nous exigeons que Casino assume la responsabilité des dommages qu’elle cause à nos communautés et cesse de vendre de la viande issue de terres déforestées. »
Crédit photo: Agisilaos Koulouris / GATC
Malgré les réticences justifiées contre ce congrès, certaines motions importantes ont été adoptées que nous allons suivre de près pour s’assurer de leur bonne mise en application.
Ces 10 jours à Marseille nous auront permis de sensibiliser un public large autour de l’impact des matières premières sur la déforestation, d’enrichir notre réseau d’acteur.rice.s pour valider la méthodologie de l’Empreinte Forêt afin d’en faire un référentiel national. Surtout, nous avons clamé haut et fort les combats que doivent mener le gouvernement et les entreprises françaises afin de réduire leur impact sur la déforestation mondiale.