De janvier à mars 2023, les 16 participant.e.s de la promotion 2023 du projet Au Pré de Mes Arbres ont participé à 5 journées complètes de formation autour des thèmes clefs du système agroforestier. Cet accompagnement a mobilisé 5 formatrices et formateurs extérieurs qui ont complété les apports délivrés par Nicolas, Lucille et Théophile d’Envol Vert.
Des thématiques diversifiées ont été abordées ; gestion de l’eau dans le système agroforestier, problématique de sélection des essences en contexte de changement climatique, choix des arbres fruitiers de variété locale et paysanne. Chaque intervention est conçue pour apporter un éclairage complémentaire que s’approprient les participant.e.s du projet en les intégrant au sein leur modèle agroforestier.
Les designs finaux des participant.e.s du projet seront présentés en juillet lors d’un comité réunissant plusieurs professionnel.le.s extérieurs pour un dernier regard avant la validation définitive du projet agroforestier et la commande des arbres.
Parler de l’exercice de design nous permet aussi de revenir sur les grands types de projet agroforestier accompagnés. Bien entendu, chaque système agroforestier et donc chaque design de parcelle est unique. Il tient compte de nombreux facteurs comme le type de sol, l’orientation de la parcelle et son exposition au vent, la pente, la végétation pré-existante, le passage des divers réseaux (électricité, irrigation etc..), et bien sûr des types de cultures et d’élevages développés sur la parcelle.
Il existe cependant plusieurs grands modèles de systèmes agroforestiers accompagnés chaque année par Envol Vert et que nous allons vous présenter ici succinctement.
Le parcours « poules » en agroforesterie
Il vise à arborer une parcelle pour y permettre le pâturage de poules dans un contexte favorable. Ces systèmes sont souvent composés de plusieurs enclos délimités par des haies. La présence des différents enclos permet une rotation des poules d’un enclos à l’autre pour laisser des temps de régénération de la végétation au sein des mini-parcelles. Pour faciliter ces rotations, le système s’accompagne souvent de poulaillers mobiles. La constitution des haies entourant les enclos permet par ailleurs de protéger les poules des vents dominants, ce qui est un facteur important pour leur bien-être et donc le rendement de ponte. A l’intérieur des enclos, on peut trouver des petits bosquets qui vont servir de refuge aux poules, notamment pour leur permettre d’échapper à la prédation des rapaces. Des arbres fourragers et de petits fruits tels que les muriers blancs, les argousiers ou les amélanchiers ou les arbousiers sont aussi installés. Les poules en sont très friandes !
Le maraîchage en système agroforestier
On va venir rechercher plusieurs effets en plantant des arbres en maraîchage. Le plus souvent la création d’un microclimat pour améliorer les conditions de cultures, mais aussi augmenter la rétention d’eau du sol par les réseaux mycorhiziens, et accueillir des auxiliaires des cultures. Dans de nombreux cas, des haies diversifiées sont installées avec des espèces comme les viornes, la bourdaine, le cornouiller mâle et le chèvrefeuille, des cerisiers de sainte Lucie et autres espèces fruitières sauvages qui offrent abri et nourriture aux pollinisateurs bénéfiques pour les cultures.
Les lignes de maraîchage peuvent également être intercalées avec des lignes simples ou doubles d’arbres fruitiers, conduits sur portes-greffes semi-vigoureux ou nanifiant afin de faciliter leur conduite sur de petits espaces et limiter la compétition pour l’ensoleillement. Les pommiers, poiriers, pêchers et abricotiers conviennent bien pour ce but recherché et permettent en plus une diversification de la production.
Enfin, l’installation d’arbres à ombrage modéré (pacanier, peuplier ou bouleau par exemple) au sein des parcelles permettent de créer des microclimats tout en permettant une compétition moindre entre les arbres et les cultures. Enfin, il est possible d’installer des arbres à forte production de biomasse (frêne, peuplier, paulownia) qui seront régulièrement trognés (en coupant une part importante de la partie aérienne de l’arbre) pour relâcher de la biomasse et de l’eau dans le système.
Culture céréalière et haie diversifiée
L’agroforesterie en grandes cultures de céréales
Les grandes cultures sont plus contraignantes pour l’implantation des arbres, le passage des machines impose l’installation de lignes d’arbres en bordure de parcelle et/ou en intra-parcellaire. Les modalités d’intégration spatiale de l’arbre sont donc assez limitées. On choisit prioritairement des essences dont le développement du port et des racines est assez vertical, limitant ainsi l’effet de compétition pour la lumière avec les céréales. Ces arbres auront de préférence aussi des racines pivotantes allant prospecter la terre en profondeur, ce qui limitera l’effet de compétition avec les racines superficielles des céréales. Le noyer commun, le paulownia, l’alisier, le cormier, ou encore le sorbier des oiseleurs sont de bon candidats pour l’implantation en plein champ. On met rarement des arbres fruitiers en association avec des grandes cultures, car ils demandent beaucoup d’entretien et d’espace. Les arbres associés aux grandes cultures ont deux intérêts principaux : ils permettent un micro-climat et diminuent les risques de sécheresses et ils accueillent une biodiversité bénéfique pour les cultures.
Forêt comestible – fruitiers associé à des noisetiers
La forêt comestible
Ce dernier modèle, qui a été très popularisé ces 10 dernières années, a vocation à diversifier au maximum les essences d’arbres, d’arbustes et de plantes au sein d’un minimum d’espace. Il vise à recréer la dynamique naturelle d’une forêt tout en sélectionnant un maximum d’essence comestibles ou utiles à l’humain. On choisira pour cela des plantes et arbres s’associant sur plusieurs strates (herbacées, arbustives, arborées). La vocation de ces systèmes peut être une grande autonomie alimentaire des personnes cultivant le système. Les débouchés commerciaux liés à ces systèmes sont un plus complexes de par la très grande diversité (et les faibles quantités) de fruits, légumes, ou feuilles de chaque espèce produite. Ces systèmes sont par contre très intéressants dans une optique pédagogique et sont propices à l’accueil de publics extérieurs. Les essences rencontrées dans ces systèmes sont très nombreuses et propre à chaque forêt comestible !
De par leur grande diversité, les projets agroforestiers accompagnés par le projet Au Pré de mes Arbres constituent ainsi une mosaïque chamarrée et vivante, à l’image de ses participant.e.s !
De janvier à mars 2023, les 16 participant.e.s de la promotion 2023 du projet Au Pré de Mes Arbres ont participé à 5 journées complètes de formation autour des thèmes clefs du système agroforestier. Cet accompagnement a mobilisé 5 formatrices et formateurs extérieurs qui ont complété les apports délivrés par Nicolas, Lucille et Théophile d’Envol Vert.
Des thématiques diversifiées ont été abordées ; gestion de l’eau dans le système agroforestier, problématique de sélection des essences en contexte de changement climatique, choix des arbres fruitiers de variété locale et paysanne. Chaque intervention est conçue pour apporter un éclairage complémentaire que s’approprient les participant.e.s du projet en les intégrant au sein leur modèle agroforestier.
Les designs finaux des participant.e.s du projet seront présentés en juillet lors d’un comité réunissant plusieurs professionnel.le.s extérieurs pour un dernier regard avant la validation définitive du projet agroforestier et la commande des arbres.
Parler de l’exercice de design nous permet aussi de revenir sur les grands types de projet agroforestier accompagnés. Bien entendu, chaque système agroforestier et donc chaque design de parcelle est unique. Il tient compte de nombreux facteurs comme le type de sol, l’orientation de la parcelle et son exposition au vent, la pente, la végétation pré-existante, le passage des divers réseaux (électricité, irrigation etc..), et bien sûr des types de cultures et d’élevages développés sur la parcelle.
Il existe cependant plusieurs grands modèles de systèmes agroforestiers accompagnés chaque année par Envol Vert et que nous allons vous présenter ici succinctement.
Le parcours « poules » en agroforesterie
Il vise à arborer une parcelle pour y permettre le pâturage de poules dans un contexte favorable. Ces systèmes sont souvent composés de plusieurs enclos délimités par des haies. La présence des différents enclos permet une rotation des poules d’un enclos à l’autre pour laisser des temps de régénération de la végétation au sein des mini-parcelles. Pour faciliter ces rotations, le système s’accompagne souvent de poulaillers mobiles. La constitution des haies entourant les enclos permet par ailleurs de protéger les poules des vents dominants, ce qui est un facteur important pour leur bien-être et donc le rendement de ponte. A l’intérieur des enclos, on peut trouver des petits bosquets qui vont servir de refuge aux poules, notamment pour leur permettre d’échapper à la prédation des rapaces. Des arbres fourragers et de petits fruits tels que les muriers blancs, les argousiers ou les amélanchiers ou les arbousiers sont aussi installés. Les poules en sont très friandes !
Le maraîchage en système agroforestier
On va venir rechercher plusieurs effets en plantant des arbres en maraîchage. Le plus souvent la création d’un microclimat pour améliorer les conditions de cultures, mais aussi augmenter la rétention d’eau du sol par les réseaux mycorhiziens, et accueillir des auxiliaires des cultures. Dans de nombreux cas, des haies diversifiées sont installées avec des espèces comme les viornes, la bourdaine, le cornouiller mâle et le chèvrefeuille, des cerisiers de sainte Lucie et autres espèces fruitières sauvages qui offrent abri et nourriture aux pollinisateurs bénéfiques pour les cultures.
Les lignes de maraîchage peuvent également être intercalées avec des lignes simples ou doubles d’arbres fruitiers, conduits sur portes-greffes semi-vigoureux ou nanifiant afin de faciliter leur conduite sur de petits espaces et limiter la compétition pour l’ensoleillement. Les pommiers, poiriers, pêchers et abricotiers conviennent bien pour ce but recherché et permettent en plus une diversification de la production.
Enfin, l’installation d’arbres à ombrage modéré (pacanier, peuplier ou bouleau par exemple) au sein des parcelles permettent de créer des microclimats tout en permettant une compétition moindre entre les arbres et les cultures. Enfin, il est possible d’installer des arbres à forte production de biomasse (frêne, peuplier, paulownia) qui seront régulièrement trognés (en coupant une part importante de la partie aérienne de l’arbre) pour relâcher de la biomasse et de l’eau dans le système.
Culture céréalière et haie diversifiée
L’agroforesterie en grandes cultures de céréales
Les grandes cultures sont plus contraignantes pour l’implantation des arbres, le passage des machines impose l’installation de lignes d’arbres en bordure de parcelle et/ou en intra-parcellaire. Les modalités d’intégration spatiale de l’arbre sont donc assez limitées. On choisit prioritairement des essences dont le développement du port et des racines est assez vertical, limitant ainsi l’effet de compétition pour la lumière avec les céréales. Ces arbres auront de préférence aussi des racines pivotantes allant prospecter la terre en profondeur, ce qui limitera l’effet de compétition avec les racines superficielles des céréales. Le noyer commun, le paulownia, l’alisier, le cormier, ou encore le sorbier des oiseleurs sont de bon candidats pour l’implantation en plein champ. On met rarement des arbres fruitiers en association avec des grandes cultures, car ils demandent beaucoup d’entretien et d’espace. Les arbres associés aux grandes cultures ont deux intérêts principaux : ils permettent un micro-climat et diminuent les risques de sécheresses et ils accueillent une biodiversité bénéfique pour les cultures.
Forêt comestible – fruitiers associé à des noisetiers
La forêt comestible
Ce dernier modèle, qui a été très popularisé ces 10 dernières années, a vocation à diversifier au maximum les essences d’arbres, d’arbustes et de plantes au sein d’un minimum d’espace. Il vise à recréer la dynamique naturelle d’une forêt tout en sélectionnant un maximum d’essence comestibles ou utiles à l’humain. On choisira pour cela des plantes et arbres s’associant sur plusieurs strates (herbacées, arbustives, arborées). La vocation de ces systèmes peut être une grande autonomie alimentaire des personnes cultivant le système. Les débouchés commerciaux liés à ces systèmes sont un plus complexes de par la très grande diversité (et les faibles quantités) de fruits, légumes, ou feuilles de chaque espèce produite. Ces systèmes sont par contre très intéressants dans une optique pédagogique et sont propices à l’accueil de publics extérieurs. Les essences rencontrées dans ces systèmes sont très nombreuses et propre à chaque forêt comestible !
De par leur grande diversité, les projets agroforestiers accompagnés par le projet Au Pré de mes Arbres constituent ainsi une mosaïque chamarrée et vivante, à l’image de ses participant.e.s !