Publié le : 14/10/20255,9 min de lecture

Les forêts brûlent et la France et l’Europe regardent toujours ailleurs.

En 2024, 6,7 millions d’hectares de forêts tropicales primaires ont été détruits, soit une surface grande comme la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un record depuis plus de vingt ans. Malgré ce constat alarmant et la responsabilité historique et actuelle de la France et de l’Europe dans la déforestation, les actions pour mettre fin à la déforestation importée sont insuffisantes.

Pour estimer cette responsabilité et appeler les politiques, entreprises, collectivités et citoyen·ne·s à l’action, Envol Vert publie son rapport L’Empreinte Forêt de la France 2025.

23 terrains de football par heure

L’Empreinte Forêt de la France est de 1 837 487 hectares. C’est la surface déforestée pour les importations françaises depuis les dates butoir fixées dans les différentes filières agricoles, c’est-à-dire les dates à partir desquelles on prend en compte la déforestation. Cela représente une fois et demie la taille de l’Île-de-France, soit 23 terrains de football par heure.

23 terrains de footballs déforestés par heure

Un résultat alarmant, qui montre que la déforestation n’est pas seulement un héritage du passé, mais une crise qui se joue chaque année. Les décisions prises aujourd’hui détermineront si, dans dix ans, notre empreinte forêt aura enfin reculé… ou si notre dette aura doublé.

Une nouvelle méthodologie

Depuis 2013, Envol Vert travaille sur une méthodologie capable d’estimer l’Empreinte Forêt, c’est-à-dire la surface déforestée pour soutenir les modes de vie et consommations d’un territoire donné. Cette méthode de calcul a été consolidée au fil des années, avant d’aboutir en 2023 à la publication du Référentiel Empreinte Forêt France (REFF), fruit d’un travail collectif de plusieurs années du Comité scientifique et technique Forêt (CST Forêt).

Publication du Quiz Empreinte Forêt

Publication du rapport La Forêt a la Chair de Poule

Cette méthodologie repose sur :

  • La surface agricole nécessaire aux importations françaises pour une liste de sept matières premières à risque de déforestation.

  • La surface déforestée par pays de production, calculée via des coefficients de responsabilité et les données de Global Forest Watch.

  • L’utilisation de dates butoirs spécifiques à chaque matière première, conformes au Référentiel Empreinte Forêt France pour refléter l’impact historique et actuel de la déforestation.

Cette approche permet de publier :

  • Une empreinte forêt annuelle, qui compare l’impact des importations françaises sur les forêts d’une année sur l’autre.

  • Une empreinte forêt cumulée, qui intègre l’impact historique depuis la date butoir de référence de chaque matière première, un indicateur clé pour la crédibilité des engagements « zéro déforestation ».

Le soja reste largement en tête

Depuis les dates butoir fixées dans les différentes filières agricoles, la France a contribué à la destruction d’une surface forestière équivalant à près de 1,8 millions d’hectares en raison de ses importations, soit une fois et demie la taille de la région Île de France.

Ce chiffre représente l’empreinte forêt cumulée des consommations françaises et illustre concrètement l’impact de nos importations sur la déforestation mondiale.

Empreinte forêt par matière première (ha)

Dates de références :
2014 pour cacao & café, 2008 pour soja, soja caché & huile de palme, 2019 pour caoutchouc, 2009 pour viande bovine & cuir.

Comme dans notre précédent rapport de 2018, c’est le soja qui est le principal responsable de l’Empreinte Forêt de la France. Alors que 87% du soja importé en France est destiné à l’alimentation animale, c’est la consommation de viande et de produits d’origine animale qui expliquent cette première position. À distinguer du soja utilisé pour l’alimentation humaine (tofu, lait de soja, etc.), majoritairement produit en France et en Europe.

Nous décryptons les filières des sept principales matières premières à risque de déforestation, considérées dans le Règlement européen sur la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Il s’agit du soja, du cacao, de l’huile de palme, du café, du bois, du caoutchouc et du bœuf (viande et cuir).

Anticiper demain : les autres matières premières

Pour anticiper l’émergence d’autres matières premières à risque de déforestation, pas ou peu prises en compte aujourd’hui dans les réglementations, nous proposons de revenir sur certaines d’entre elles.

Si leur impact à l’échelle planétaire reste faible, il est essentiel de considérer ces autres matières premières. Certaines d’entre elles connaissent une dynamique de croissance particulièrement forte, dont la pression exercée sur les écosystèmes ne pourrait être mise pleinement au jour que dans quelques années. C’est notamment le cas de la culture de l’ananas au Costa Rica, dont la production est passée de 10 000 tonnes en 1980 à près de 3 millions en 2023.

D’autres matières premières ont un impact très localisé, comme l’exploitation de l’or au Pérou, principal vecteur de déforestation dans certaines régions du pays. L’extraction minière dans son ensemble nécessite une attention particulière puisque ses impacts se font bien au-delà d’une surface déforestée, provoquant une forte pollution bien au-delà des espaces directement détruits.

Nos principales recommandations

Nous proposons une liste de recommandations à destination de quatre grands groupes d’acteurs : l’Etat et l’Union européenne, les entreprises, les collectivités et les citoyennes et citoyens.

Si ces recommandations sont nombreuses, voici les principales :

Mettre en place et appliquer immédiatement des politiques ambitieuses pour mettre un terme à la déforestation importée française et européenne, comme la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) et le Règlement de européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Faire preuve de transparence dans le suivi de ces politiques.

Mettre en place des politiques d’achat zéro déforestation, investir dans des outils de traçabilité pour s’assurer que les chaînes d’approvisionnement soient exemptes de déforestation, et être transparentes dans le suivi de leurs engagements.

Utiliser leur pouvoir de marché pour orienter les entreprises vers des approvisionnements garantis zéro déforestation et sensibiliser les citoyennes et citoyens à des pratiques zéro déforestation, notamment dans l’alimentation.

Adopter des modes de vie zéro déforestation, soutenir les associations qui œuvrent sur le sujet et exercer son pouvoir de citoyen pour demander des politiques ambitieuses à l’Etat, aux collectivités et aux entreprises.

Publié le : 14/10/20255,9 min de lecture

Les forêts brûlent et la France et l’Europe regardent toujours ailleurs.

En 2024, 6,7 millions d’hectares de forêts tropicales primaires ont été détruits, soit une surface grande comme la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un record depuis plus de vingt ans. Malgré ce constat alarmant et la responsabilité historique et actuelle de la France et de l’Europe dans la déforestation, les actions pour mettre fin à la déforestation importée sont insuffisantes.

Pour estimer cette responsabilité et appeler les politiques, entreprises, collectivités et citoyen·ne·s à l’action, Envol Vert publie son rapport L’Empreinte Forêt de la France 2025.

23 terrains de football par heure

L’Empreinte Forêt de la France est de 1 837 487 hectares. C’est la surface déforestée pour les importations françaises depuis les dates butoir fixées dans les différentes filières agricoles, c’est-à-dire les dates à partir desquelles on prend en compte la déforestation. Cela représente une fois et demie la taille de l’Île-de-France, soit 23 terrains de football par heure.

23 terrains de footballs déforestés par heure

Un résultat alarmant, qui montre que la déforestation n’est pas seulement un héritage du passé, mais une crise qui se joue chaque année. Les décisions prises aujourd’hui détermineront si, dans dix ans, notre empreinte forêt aura enfin reculé… ou si notre dette aura doublé.

Une nouvelle méthodologie

Depuis 2013, Envol Vert travaille sur une méthodologie capable d’estimer l’Empreinte Forêt, c’est-à-dire la surface déforestée pour soutenir les modes de vie et consommations d’un territoire donné. Cette méthode de calcul a été consolidée au fil des années, avant d’aboutir en 2023 à la publication du Référentiel Empreinte Forêt France (REFF), fruit d’un travail collectif de plusieurs années du Comité scientifique et technique Forêt (CST Forêt).

Publication du Quiz Empreinte Forêt

Publication du rapport La Forêt a la Chair de Poule

Cette méthodologie repose sur :

  • La surface agricole nécessaire aux importations françaises pour une liste de sept matières premières à risque de déforestation.

  • La surface déforestée par pays de production, calculée via des coefficients de responsabilité et les données de Global Forest Watch.

  • L’utilisation de dates butoirs spécifiques à chaque matière première, conformes au Référentiel Empreinte Forêt France pour refléter l’impact historique et actuel de la déforestation.

Cette approche permet de publier :

  • Une empreinte forêt annuelle, qui compare l’impact des importations françaises sur les forêts d’une année sur l’autre.

  • Une empreinte forêt cumulée, qui intègre l’impact historique depuis la date butoir de référence de chaque matière première, un indicateur clé pour la crédibilité des engagements « zéro déforestation ».

Le soja reste largement en tête

Depuis les dates butoir fixées dans les différentes filières agricoles, la France a contribué à la destruction d’une surface forestière équivalant à près de 1,8 millions d’hectares en raison de ses importations, soit une fois et demie la taille de la région Île de France.

Ce chiffre représente l’empreinte forêt cumulée des consommations françaises et illustre concrètement l’impact de nos importations sur la déforestation mondiale.

Empreinte forêt par matière première (ha)

Dates de références :
2014 pour cacao & café, 2008 pour soja, soja caché & huile de palme, 2019 pour caoutchouc, 2009 pour viande bovine & cuir.

Comme dans notre précédent rapport de 2018, c’est le soja qui est le principal responsable de l’Empreinte Forêt de la France. Alors que 87% du soja importé en France est destiné à l’alimentation animale, c’est la consommation de viande et de produits d’origine animale qui expliquent cette première position. À distinguer du soja utilisé pour l’alimentation humaine (tofu, lait de soja, etc.), majoritairement produit en France et en Europe.

Nous décryptons les filières des sept principales matières premières à risque de déforestation, considérées dans le Règlement européen sur la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Il s’agit du soja, du cacao, de l’huile de palme, du café, du bois, du caoutchouc et du bœuf (viande et cuir).

Anticiper demain : les autres matières premières

Pour anticiper l’émergence d’autres matières premières à risque de déforestation, pas ou peu prises en compte aujourd’hui dans les réglementations, nous proposons de revenir sur certaines d’entre elles.

Si leur impact à l’échelle planétaire reste faible, il est essentiel de considérer ces autres matières premières. Certaines d’entre elles connaissent une dynamique de croissance particulièrement forte, dont la pression exercée sur les écosystèmes ne pourrait être mise pleinement au jour que dans quelques années. C’est notamment le cas de la culture de l’ananas au Costa Rica, dont la production est passée de 10 000 tonnes en 1980 à près de 3 millions en 2023.

D’autres matières premières ont un impact très localisé, comme l’exploitation de l’or au Pérou, principal vecteur de déforestation dans certaines régions du pays. L’extraction minière dans son ensemble nécessite une attention particulière puisque ses impacts se font bien au-delà d’une surface déforestée, provoquant une forte pollution bien au-delà des espaces directement détruits.

Nos principales recommandations

Nous proposons une liste de recommandations à destination de quatre grands groupes d’acteurs : l’Etat et l’Union européenne, les entreprises, les collectivités et les citoyennes et citoyens.

Si ces recommandations sont nombreuses, voici les principales :

Mettre en place et appliquer immédiatement des politiques ambitieuses pour mettre un terme à la déforestation importée française et européenne, comme la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) et le Règlement de européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE). Faire preuve de transparence dans le suivi de ces politiques.

Mettre en place des politiques d’achat zéro déforestation, investir dans des outils de traçabilité pour s’assurer que les chaînes d’approvisionnement soient exemptes de déforestation, et être transparentes dans le suivi de leurs engagements.

Utiliser leur pouvoir de marché pour orienter les entreprises vers des approvisionnements garantis zéro déforestation et sensibiliser les citoyennes et citoyens à des pratiques zéro déforestation, notamment dans l’alimentation.

Adopter des modes de vie zéro déforestation, soutenir les associations qui œuvrent sur le sujet et exercer son pouvoir de citoyen pour demander des politiques ambitieuses à l’Etat, aux collectivités et aux entreprises.

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