Quand on connaît la forêt tropicale humide telle que l’Amazonie on a du mal à imaginer qu’elle puisse si facilement brûler.
Et pour cause. Comme le montre clairement cette photo publiée dans le Monde le 22/08, ce n’est pas une forêt sur pied et vivante qui brûle c’est une forêt qui a été coupée puis laissée des jours ou des semaines au sol pour sécher au soleil de la saison sèche pour ensuite être brûlée. En fond de la photo une forêt encore belle et sur pied, à droite une parcelle qui attend d’être brûlée et à gauche des parcelles déjà brûlées.
Brûler l’Amazonie pour mettre des vaches et du soja
Dans le monde, la déforestation liée à l’élevage bovin est équivalente à la déforestation liée au soja et à l’huile de palme cumulé (soit les deuxième et troisième causes de déforestation dans le monde). En Amérique Latine et au Brésil notamment l’extension des pâturages représente au plus de 80% de la déforestation (chiffre 2016). Avec un cheptel de plus de 200 millions de têtes, le Brésil dispose du plus important cheptel commercial au monde et 88% du cheptel de l’Amazonie qui représente 27% de son PIB et devenu le premier exportateur de bœuf au monde en 2018. Du bœuf aussi utilisé pour les articles en cuir. L’élevage bovin est devenu la principale menace sur la plus grande forêt tropicale du monde : l’Amazonie
Quand au soja, cette culture occupe plus de 1 million de kilomètres carrés dans le monde, une surface équivalente à deux fois celle de la France. Les grands pays producteurs de soja sont les États-Unis, le Brésil et l’Argentine. Du soja essentiellement produit pour nourrir des animaux d’élevage. 83% des farines de soja dans l’Union européenne sont destinés à l’alimentation des porcs et de la volaille et 97% du soja utilisé dans les aliments pour animaux sont importés.
Ne nous lavons pas les mains trop vite
La France et l’Union Européenne ont une responsabilité dans cette Amazonie qui brûle en achetant au Brésil ces matières premières, le soja notamment pour alimenter nos volailles. En 2013 déjà une étude de l’Union Européenne annonçait qu’elle était responsable de 36% de déforestation mondiale à cause de l’achat de matière première et de l’élevage.
Le Rapport Empreinte Forêt d’Envol Vert l’a aussi clairement mis en avant il y a déjà presque un an. 58% de l’Empreinte Forêt des français est lié au soja via la consommation de volailles et d’œufs notamment et 10% au bœuf à travers le cuir.
Et demain si les accords du Mercosur qui visent à faciliter le libre échange entre autre entre le Brésil et la France sont signés cela sera pire et le bœuf brésilien issu de la déforestation se retrouvera dans les étals des supermarchés. Monsieur Macron a annoncé le 23 aout renoncer à la signature des accords du Mercosur, maintenons la pression pour que cela soit bien le cas.
Le Brésil…et les autres
On parle là du Brésil, mais n’oublions pas que ces feux sont un acte extrêmement classique en Amérique Latine, chaque saison sèche apporte son lot de feux souvent non contrôlés et de forêts réduites en cendre. La Sierra Nevada Colombienne, patrimoine de l’Unesco où Envol Vert travaille, a ces derniers mois été le témoin de feux désastreux pour ce qui est techniquement appelé changement d’affectation des sols. En Amazonie Colombienne la déforestation a explosée en 2017 et 2018. On voit des départs de feu un peu partout, parfois qui terminent en véritables incendies de centaines d’hectares et la nuit le ciel devient rouge.
Déforestation et changement climatique : l’équation infernale
Rappelons que la déforestation c’est à la fois moins d’arbres pour capter du CO2 mais aussi la responsable de plus de 20% des émissions de CO2 à cause des arbres brûlés. Mais c’est encore bien pire car la réduction du nombre d’arbres empêche l’évapotranspiration et donc affecte le régime des pluies, ce qui augmente la sécheresse et favorise les incendies et donc le changement climatique…un scénario catastrophe qui tourne en boucle et se renforce chaque fois plus tout seul. Tout s’accélère avec le changement climatique.
Réagissons !
Il faut que le Brésil prenne conscience et remette en place un contrôle systématique par satellite des coupes avec des peines dissuasives qui démotivera la poursuite de ces actes comme c’était le cas il y a encore peu de temps et que des budgets conséquents soient restaurés pour des instances comme l’INPE et l’IBAMA.
La France doit urgemment mettre en place des actions significatives pour une politique zéro déforestation telles que présentées dans la Stratégie Nationale de déforestation Importée en novembre 2018 notamment la transcrire en réglementations contraignantes pour les acteurs publics et privés, mettre fin aux fiscalités avantageuses sur les agro carburants, etc.
Consommateur Calculez votre Empreinte Forêt pour comprendre les liens entre votre consommation et la déforestation et agissez en conséquent, faites de bons choix, limitez certains produits notamment carnés.
Quand à nous Envol Vert, nous continuons à œuvrer pour une agriculture plus soutenable dans ces pays en mettant en place des projets d’agroforesterie et de sylvopastoralisme qui réconcilient agriculture, élevage et forêt. On aide aussi à la préservation de forêts en bon état comme celle de la concession de conservation Yanayacu-Maquia car c’est 13 millions d’hectares qui disparaissent tous les ans dont 95% en zone tropicale.
Vous pouvez nous aider :
Quand on connaît la forêt tropicale humide telle que l’Amazonie on a du mal à imaginer qu’elle puisse si facilement brûler.
Et pour cause. Comme le montre clairement cette photo publiée dans le Monde le 22/08, ce n’est pas une forêt sur pied et vivante qui brûle c’est une forêt qui a été coupée puis laissée des jours ou des semaines au sol pour sécher au soleil de la saison sèche pour ensuite être brûlée. En fond de la photo une forêt encore belle et sur pied, à droite une parcelle qui attend d’être brûlée et à gauche des parcelles déjà brûlées.
Brûler l’Amazonie pour mettre des vaches et du soja
Dans le monde, la déforestation liée à l’élevage bovin est équivalente à la déforestation liée au soja et à l’huile de palme cumulé (soit les deuxième et troisième causes de déforestation dans le monde). En Amérique Latine et au Brésil notamment l’extension des pâturages représente au plus de 80% de la déforestation (chiffre 2016). Avec un cheptel de plus de 200 millions de têtes, le Brésil dispose du plus important cheptel commercial au monde et 88% du cheptel de l’Amazonie qui représente 27% de son PIB et devenu le premier exportateur de bœuf au monde en 2018. Du bœuf aussi utilisé pour les articles en cuir. L’élevage bovin est devenu la principale menace sur la plus grande forêt tropicale du monde : l’Amazonie
Quand au soja, cette culture occupe plus de 1 million de kilomètres carrés dans le monde, une surface équivalente à deux fois celle de la France. Les grands pays producteurs de soja sont les États-Unis, le Brésil et l’Argentine. Du soja essentiellement produit pour nourrir des animaux d’élevage. 83% des farines de soja dans l’Union européenne sont destinés à l’alimentation des porcs et de la volaille et 97% du soja utilisé dans les aliments pour animaux sont importés.
Ne nous lavons pas les mains trop vite
La France et l’Union Européenne ont une responsabilité dans cette Amazonie qui brûle en achetant au Brésil ces matières premières, le soja notamment pour alimenter nos volailles. En 2013 déjà une étude de l’Union Européenne annonçait qu’elle était responsable de 36% de déforestation mondiale à cause de l’achat de matière première et de l’élevage.
Le Rapport Empreinte Forêt d’Envol Vert l’a aussi clairement mis en avant il y a déjà presque un an. 58% de l’Empreinte Forêt des français est lié au soja via la consommation de volailles et d’œufs notamment et 10% au bœuf à travers le cuir.
Et demain si les accords du Mercosur qui visent à faciliter le libre échange entre autre entre le Brésil et la France sont signés cela sera pire et le bœuf brésilien issu de la déforestation se retrouvera dans les étals des supermarchés. Monsieur Macron a annoncé le 23 aout renoncer à la signature des accords du Mercosur, maintenons la pression pour que cela soit bien le cas.
Le Brésil…et les autres
On parle là du Brésil, mais n’oublions pas que ces feux sont un acte extrêmement classique en Amérique Latine, chaque saison sèche apporte son lot de feux souvent non contrôlés et de forêts réduites en cendre. La Sierra Nevada Colombienne, patrimoine de l’Unesco où Envol Vert travaille, a ces derniers mois été le témoin de feux désastreux pour ce qui est techniquement appelé changement d’affectation des sols. En Amazonie Colombienne la déforestation a explosée en 2017 et 2018. On voit des départs de feu un peu partout, parfois qui terminent en véritables incendies de centaines d’hectares et la nuit le ciel devient rouge.
Déforestation et changement climatique : l’équation infernale
Rappelons que la déforestation c’est à la fois moins d’arbres pour capter du CO2 mais aussi la responsable de plus de 20% des émissions de CO2 à cause des arbres brûlés. Mais c’est encore bien pire car la réduction du nombre d’arbres empêche l’évapotranspiration et donc affecte le régime des pluies, ce qui augmente la sécheresse et favorise les incendies et donc le changement climatique…un scénario catastrophe qui tourne en boucle et se renforce chaque fois plus tout seul. Tout s’accélère avec le changement climatique.
Réagissons !
Il faut que le Brésil prenne conscience et remette en place un contrôle systématique par satellite des coupes avec des peines dissuasives qui démotivera la poursuite de ces actes comme c’était le cas il y a encore peu de temps et que des budgets conséquents soient restaurés pour des instances comme l’INPE et l’IBAMA.
La France doit urgemment mettre en place des actions significatives pour une politique zéro déforestation telles que présentées dans la Stratégie Nationale de déforestation Importée en novembre 2018 notamment la transcrire en réglementations contraignantes pour les acteurs publics et privés, mettre fin aux fiscalités avantageuses sur les agro carburants, etc.
Consommateur Calculez votre Empreinte Forêt pour comprendre les liens entre votre consommation et la déforestation et agissez en conséquent, faites de bons choix, limitez certains produits notamment carnés.
Quand à nous Envol Vert, nous continuons à œuvrer pour une agriculture plus soutenable dans ces pays en mettant en place des projets d’agroforesterie et de sylvopastoralisme qui réconcilient agriculture, élevage et forêt. On aide aussi à la préservation de forêts en bon état comme celle de la concession de conservation Yanayacu-Maquia car c’est 13 millions d’hectares qui disparaissent tous les ans dont 95% en zone tropicale.