Planter des arbres est devenu la solution Ć©vidente Ć tous nos maux : petits scrupules rĆ©glĆ©s pour les particuliers prenant (trop souvent) lāavion, gros sentiments de culpabilitĆ© rĆ©solus pour les entreprises qui font appel Ć des modes de production non respectueux des Ć©cosystĆØmes et des populations qui en vivent..Ā Le dĆ©rĆØglement climatique sera vaincu, la biodiversitĆ© sauvegardĆ©e. VoilĆ , tout sera rĆ©glĆ©. Sans rien changer en amont, sans remettre en cause le modĆØle ! En utilisant des mĆ©canismes de compensation via des plantations dāarbres, lāardoise sera effacĆ©eā¦ les citoyens peuvent continuer Ć prendre lāavion et les entreprises peuvent continuer Ć prĆ©lever les ressources ou surutiliser les Ć©nergies fossiles sans mauvaise conscienceā¦
SuffisantĀ ? Bien sĆ»r que non.
Planter des arbres est bon pour la planĆØte, cāest un acte urgent mais pas n’importe comment, ni sous nāimporte quel prĆ©texte. Et croire que compenser va rĆ©soudre la question du changement climatique est un doux mensonge dĆ©culpabilisant. Explications :
Dāabord cāest quoi Ā«Ā compenserĀ Ā»Ā ?
Le Global Carbone Project estime que les forĆŖts, mais aussi prairies, cultures, solsā¦ absorbent chaque annĆ©e environ 29 % du CO2 Ć©mis par lāhomme. Donc compenser, pour faire simple, cāest planter un nombre dāarbres qui, sāils survivent “assez longtemps”, pourront aborder la mĆŖme quantitĆ© de CO2 que celle produite par votre avion ou votre activitĆ© carbonĆ©e. “Assez longtemps” car il faudrait minimum entre 30 Ć 40 ans, voir un stockage quasi-perpĆ©tuel pour une neutralisation intĆ©grale des Ć©missions. Dāautant que nombreuses de ces plantations sont Ć caractĆØre industriel, le carbone stockĆ© de lāarbre transformĆ© en papier/carton repart dans lāatmosphĆØre entre 3 Ć 8 ans et celui du bois de construction en 20 Ć 50 ans.
En compensant on va se planterĀ !
Un tiers de nos rĆ©serves de pĆ©trole, la moitiĆ© de nos rĆ©serves de gaz et plus de 80Ā % de nos rĆ©serves de charbon devraient rester sous terre pour atteindre l’objectif des + 2Ā°C. Objectif dĆ©jĆ trop Ć©levĆ©.
Pourtant, les pĆ©troliers veulent continuer Ć exploiter bien au-delĆ de ces seuils. Pour cela, ils se lancent dans la reforestation sans changer leur modĆØle Ć©conomique basĆ© sur les Ć©nergies fossiles. Ainsi, Shell veut planter 5 millions dāarbres ; Total souhaite investir 100 millions de dollars par an dans une ābusiness unitā Ā de reforestation. Les entreprises de lāaviation jouent le mĆŖme jeu ; lāaviation civile internationale va continuer Ć accroitre ses Ć©missions rĆ©elles mais les compagnies compenseront en achetant des crĆ©dits carbones.
Les annonces sont complĆØtement en contradiction avec les politiques rĆ©elles de ces entreprises (comme lāexploitation de pĆ©trole dans des zones forestiĆØres tropicales) mais qui ont de quoi dĆ©tourner lāattention du public.
Et, enfin, notre PrĆ©sident annonce la constitution dāun Ā« fonds de reforestation Ā». Mais par ailleurs, il ne sāengage Ć limiter la dĆ©forestation importĆ©e quāen 2030.Ā Alors NON, planter des arbres nāest pas LA solution pour lutter contre les changements climatiques et rĆ©duire les Ć©missions de CO2.
L’arbre ou la forĆŖt, il ne faut pas se planter
Cāest quoi planter un arbreĀ ? On pourrait dire que cāest faire un trou et y mettre un plant dāarbre puis lāarroser. Plant dāarbre dont la croissance a Ć©tĆ© permise par lāexistence dāune graine dans un sac Ć lāabri dans une pĆ©piniĆØre. Simple non ?
Peut ĆŖtre pas tant que Ƨa. Imaginez : vous ĆŖtes dans un pays andin (PĆ©rou, Colombie ou autre) et vous allez planter du teck, du pin, de lāeucalyptus, de lāacacia ? Ce sont toutes des espĆØces exotiques qui nāont rien Ć faire dans ces pays si ce nāest pour dĆ©truire un peu plus les sols. Pourtant, certains programmes de compensation en sont emplis car ces espĆØces sont particuliĆØrement Ć©conomiques, rĆ©sistantes et Ć croissance rapide.
Vous pouvez aussi dĆ©cider de planter pleins dāarbres dāun coup, plantations industrielles dāune espĆØce unique ou Ā« lignes dāarbres Ā»ā¦bon certain disent des forĆŖtsā¦ ; donc accepter que la compensation de vos Ć©missions soit lāennemie de la biodiversitĆ©. En effet, il nāy aura jamais ni sous-bois, ni interconnexion entre espĆØces (Ć supposer quāil y ait des espĆØces au pluriel). Et si en plus ces lignes d’arbres sont plantĆ©es dans un Ć©cosystĆØme qui nāavait rien dāune forĆŖt initialement, ce dernier va mourir sous la croissance de ces choses hautes et touffues.
Et puis arrive la question magique : comment vont-ils ĆŖtre entretenus, les arbres ? Qui va les faire pousser ? Comment je sais quāils ne vont pas mourir, ĆŖtre transformĆ©s, que donc mon CO2 ne sera pas encore relĆ¢chĆ© ? Et pourquoi des structures me proposent de planter des arbres pour 30 centimes et dāautres pour 5 euros ? Cāest compliquĆ© finalement, de planter des arbres.
DerriĆØre les arbres
Chez Envol Vert on ne sait pas combien de CO2 captent les arbres que lāon plante mais on sait qui les a plantĆ©, comment, quelles espĆØces et oĆ¹ ils ont Ć©tĆ© plantĆ©s. Parce que lāon appuie des paysans pour quāils plantent sur leurs propres parcelles agricoles. Ces parcelles sont d’anciens Ć©cosystĆØmes forestiers qui ont Ć©tĆ© dĆ©boisĆ©s pour faire cohabiter agriculture et forĆŖt.
Nos pĆ©piniĆØres ont plus de 25 espĆØces dāarbres natifs diffĆ©rentes. Le paysan qui les a plantĆ©es se les ait appropriĆ©es tout au long dāun processus de sensibilisation et de formation. Il ne les plante pas parce quāon le paye pour le faire. Il les plante parce quāil a compris que grĆ¢ce Ć cela il vivra mieux, sa terre sera plus riche, lāeau reviendra et sa famille jouira dāun meilleur bien-ĆŖtre.
Aussi, nous travaillons avec tout le village Ć la recherche et lāinnovation pour dĆ©velopper des alternatives Ć©conomiques Ć la dĆ©forestation qui valorisent la forĆŖt. Par exemple, la transformation de fruits et de graines en cosmĆ©tiques ou bien de produits alimentaires.
Tout cela, cāest bien plus que planter des arbres. Et cāest dāailleurs pour essayer dāexpliquer ces enjeux que nous avons lancĆ© un site www.derrierelesarbres.fr. Vous pourrez y faire plein de choses sauf planter des arbres, pour que nous, nous puissions encore mieux les planter.
Tous les acteurs de la sociĆ©tĆ© – entreprises en tĆŖte – doivent donc totalement repenser leur logique dāadaptation au dĆ©rĆØglement climatique. Ils doivent sortir dāune approche visant uniquement Ć se dĆ©culpabiliser (ou gĆ©rer des risques de rĆ©putation) ; pour entrer dans de rĆ©elles stratĆ©gies proactives dāĆ©vitement, de rĆ©duction et dāattĆ©nuation. En transfĆ©rant les actions de plantations dāarbres dans cette logique, et surtout en Ć©tant exigeant sur le bienfondĆ©, la rĆ©alisation et le suivi des actions de plantation, alors lāentreprise ou lāorganisation pourra se targuer dāĆŖtre dans une logique de rĆ©duction de ses impacts et de contribution Ć la rĆ©paration de nos Ć©co-systĆØmes.
Que puis-je faire?
Nāoubliez pas, les solutions pour rĆ©duire les Ć©missions de CO2 sontĀ :
Planter des arbres est devenu la solution Ć©vidente Ć tous nos maux : petits scrupules rĆ©glĆ©s pour les particuliers prenant (trop souvent) lāavion, gros sentiments de culpabilitĆ© rĆ©solus pour les entreprises qui font appel Ć des modes de production non respectueux des Ć©cosystĆØmes et des populations qui en vivent..Ā Le dĆ©rĆØglement climatique sera vaincu, la biodiversitĆ© sauvegardĆ©e. VoilĆ , tout sera rĆ©glĆ©. Sans rien changer en amont, sans remettre en cause le modĆØle ! En utilisant des mĆ©canismes de compensation via des plantations dāarbres, lāardoise sera effacĆ©eā¦ les citoyens peuvent continuer Ć prendre lāavion et les entreprises peuvent continuer Ć prĆ©lever les ressources ou surutiliser les Ć©nergies fossiles sans mauvaise conscienceā¦
SuffisantĀ ? Bien sĆ»r que non.
Planter des arbres est bon pour la planĆØte, cāest un acte urgent mais pas n’importe comment, ni sous nāimporte quel prĆ©texte. Et croire que compenser va rĆ©soudre la question du changement climatique est un doux mensonge dĆ©culpabilisant. Explications :
Dāabord cāest quoi Ā«Ā compenserĀ Ā»Ā ?
Le Global Carbone Project estime que les forĆŖts, mais aussi prairies, cultures, solsā¦ absorbent chaque annĆ©e environ 29 % du CO2 Ć©mis par lāhomme. Donc compenser, pour faire simple, cāest planter un nombre dāarbres qui, sāils survivent “assez longtemps”, pourront aborder la mĆŖme quantitĆ© de CO2 que celle produite par votre avion ou votre activitĆ© carbonĆ©e. “Assez longtemps” car il faudrait minimum entre 30 Ć 40 ans, voir un stockage quasi-perpĆ©tuel pour une neutralisation intĆ©grale des Ć©missions. Dāautant que nombreuses de ces plantations sont Ć caractĆØre industriel, le carbone stockĆ© de lāarbre transformĆ© en papier/carton repart dans lāatmosphĆØre entre 3 Ć 8 ans et celui du bois de construction en 20 Ć 50 ans.
En compensant on va se planterĀ !
Un tiers de nos rĆ©serves de pĆ©trole, la moitiĆ© de nos rĆ©serves de gaz et plus de 80Ā % de nos rĆ©serves de charbon devraient rester sous terre pour atteindre l’objectif des + 2Ā°C. Objectif dĆ©jĆ trop Ć©levĆ©.
Pourtant, les pĆ©troliers veulent continuer Ć exploiter bien au-delĆ de ces seuils. Pour cela, ils se lancent dans la reforestation sans changer leur modĆØle Ć©conomique basĆ© sur les Ć©nergies fossiles. Ainsi, Shell veut planter 5 millions dāarbres ; Total souhaite investir 100 millions de dollars par an dans une ābusiness unitā Ā de reforestation. Les entreprises de lāaviation jouent le mĆŖme jeu ; lāaviation civile internationale va continuer Ć accroitre ses Ć©missions rĆ©elles mais les compagnies compenseront en achetant des crĆ©dits carbones.
Les annonces sont complĆØtement en contradiction avec les politiques rĆ©elles de ces entreprises (comme lāexploitation de pĆ©trole dans des zones forestiĆØres tropicales) mais qui ont de quoi dĆ©tourner lāattention du public.
Et, enfin, notre PrĆ©sident annonce la constitution dāun Ā« fonds de reforestation Ā». Mais par ailleurs, il ne sāengage Ć limiter la dĆ©forestation importĆ©e quāen 2030.Ā Alors NON, planter des arbres nāest pas LA solution pour lutter contre les changements climatiques et rĆ©duire les Ć©missions de CO2.
L’arbre ou la forĆŖt, il ne faut pas se planter
Cāest quoi planter un arbreĀ ? On pourrait dire que cāest faire un trou et y mettre un plant dāarbre puis lāarroser. Plant dāarbre dont la croissance a Ć©tĆ© permise par lāexistence dāune graine dans un sac Ć lāabri dans une pĆ©piniĆØre. Simple non ?
Peut ĆŖtre pas tant que Ƨa. Imaginez : vous ĆŖtes dans un pays andin (PĆ©rou, Colombie ou autre) et vous allez planter du teck, du pin, de lāeucalyptus, de lāacacia ? Ce sont toutes des espĆØces exotiques qui nāont rien Ć faire dans ces pays si ce nāest pour dĆ©truire un peu plus les sols. Pourtant, certains programmes de compensation en sont emplis car ces espĆØces sont particuliĆØrement Ć©conomiques, rĆ©sistantes et Ć croissance rapide.
Vous pouvez aussi dĆ©cider de planter pleins dāarbres dāun coup, plantations industrielles dāune espĆØce unique ou Ā« lignes dāarbres Ā»ā¦bon certain disent des forĆŖtsā¦ ; donc accepter que la compensation de vos Ć©missions soit lāennemie de la biodiversitĆ©. En effet, il nāy aura jamais ni sous-bois, ni interconnexion entre espĆØces (Ć supposer quāil y ait des espĆØces au pluriel). Et si en plus ces lignes d’arbres sont plantĆ©es dans un Ć©cosystĆØme qui nāavait rien dāune forĆŖt initialement, ce dernier va mourir sous la croissance de ces choses hautes et touffues.
Et puis arrive la question magique : comment vont-ils ĆŖtre entretenus, les arbres ? Qui va les faire pousser ? Comment je sais quāils ne vont pas mourir, ĆŖtre transformĆ©s, que donc mon CO2 ne sera pas encore relĆ¢chĆ© ? Et pourquoi des structures me proposent de planter des arbres pour 30 centimes et dāautres pour 5 euros ? Cāest compliquĆ© finalement, de planter des arbres.
DerriĆØre les arbres
Chez Envol Vert on ne sait pas combien de CO2 captent les arbres que lāon plante mais on sait qui les a plantĆ©, comment, quelles espĆØces et oĆ¹ ils ont Ć©tĆ© plantĆ©s. Parce que lāon appuie des paysans pour quāils plantent sur leurs propres parcelles agricoles. Ces parcelles sont d’anciens Ć©cosystĆØmes forestiers qui ont Ć©tĆ© dĆ©boisĆ©s pour faire cohabiter agriculture et forĆŖt.
Nos pĆ©piniĆØres ont plus de 25 espĆØces dāarbres natifs diffĆ©rentes. Le paysan qui les a plantĆ©es se les ait appropriĆ©es tout au long dāun processus de sensibilisation et de formation. Il ne les plante pas parce quāon le paye pour le faire. Il les plante parce quāil a compris que grĆ¢ce Ć cela il vivra mieux, sa terre sera plus riche, lāeau reviendra et sa famille jouira dāun meilleur bien-ĆŖtre.
Aussi, nous travaillons avec tout le village Ć la recherche et lāinnovation pour dĆ©velopper des alternatives Ć©conomiques Ć la dĆ©forestation qui valorisent la forĆŖt. Par exemple, la transformation de fruits et de graines en cosmĆ©tiques ou bien de produits alimentaires.
Tout cela, cāest bien plus que planter des arbres. Et cāest dāailleurs pour essayer dāexpliquer ces enjeux que nous avons lancĆ© un site www.derrierelesarbres.fr. Vous pourrez y faire plein de choses sauf planter des arbres, pour que nous, nous puissions encore mieux les planter.
Tous les acteurs de la sociĆ©tĆ© – entreprises en tĆŖte – doivent donc totalement repenser leur logique dāadaptation au dĆ©rĆØglement climatique. Ils doivent sortir dāune approche visant uniquement Ć se dĆ©culpabiliser (ou gĆ©rer des risques de rĆ©putation) ; pour entrer dans de rĆ©elles stratĆ©gies proactives dāĆ©vitement, de rĆ©duction et dāattĆ©nuation. En transfĆ©rant les actions de plantations dāarbres dans cette logique, et surtout en Ć©tant exigeant sur le bienfondĆ©, la rĆ©alisation et le suivi des actions de plantation, alors lāentreprise ou lāorganisation pourra se targuer dāĆŖtre dans une logique de rĆ©duction de ses impacts et de contribution Ć la rĆ©paration de nos Ć©co-systĆØmes.
Que puis-je faire?
Nāoubliez pas, les solutions pour rĆ©duire les Ć©missions de CO2 sontĀ :