Le projet développé dans la Serania del Perija promeut la conservation de la forêt sèche colombienne et s’étend sur 9 hameaux et leurs micro-vallées.

Le projet est développé en partenariat avec l’ASOTREPOS qui regroupe 8 techniciens travaillant avec des producteurs de café, ASOMAVIC, association regroupant les femmes et Union del Campo. Ce projet est effectué avec 121 bénéficiaires, certains producteurs de café, de cacao et d’autres sont éleveurs sylvopastoraux.

En avril 2020, ASOTEPROS se voit recevoir un soutien financier de l’USAID en lien avec le programme Riqueza Natural. Avec le soutien d’Envol Vert, l’objectif est de planter 21 000 arbres. Pour ce faire, 3 pépinières accueillent d’abord les plantules qui seront ensuite transplantées dans les cultures de café/cacao (systèmes agroforestiers), sur les parcelles d’élevages (sylvopastoralisme), dans les zones de conservations et de brise-vent.

Le projet inclut également le partage de connaissances avec les bénéficiaires concernant l’élaboration de lombricompost, l’organisation parcellaire, les systèmes agroforestiers et sylvopastoraux, le coopérativisme etc.

Un écosystème unique

La serranía de Perijá est la plus septentrionale branche de la cordillère des Andes, avec des pics à plus de 3 500 mètres. Elle marque la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Elle possède des caractéristiques écologiques qui la rendent unique. Les conditions climatiques spéciales se reflètent au sein d’une faune et d’une flore fortement endémique au territoire. Le relief abrupt génère des étages climatiques très marqués qui se succèdent rapidement. Un territoire merveilleux et bien souvent oublié du pays.

Économie locale

Le projet est situé à La Victoria de San Isidro (Municipalité de la Jagua de Ibirico), une zone fortement affectée par l’activité minière de charbon. En effet, la Jagua est la seconde municipalité du pays en termes de production de charbon et la mine est considérée comme la quatrième mine à ciel ouvert la plus grande du monde. L’économie locale est donc fortement constituée de l’activité minière des groupes Prodeco et Drummond. Toutefois, dû à l’impact économique de la pandémie COVID, Prodeco a décidé de rendre ses titres miniers et de suspendre toutes ses activités. Plus de 4500 familles dépendent directement ou indirectement de la mine, engendrant un impact économique et social important.

Les autres activités économiques sont majoritairement orientées vers l’agriculture. Les paysan.ne.s possèdent des fermes de 6 à 100 hectares en partie destinées à la culture de café. La caféiculture y est pratiquée selon des techniques conventionnelles basées sur l’utilisation de variétés hybrides et l’usage d’intrants chimiques de synthèse sur des cafés en plein soleil qui entrainent une dégradation rapide des conditions environnementales de la zone par une disparition progressive de son capital naturel.

De plus, on observe un risque élevé de déforestation des forêts subsistantes par le retour de populations victimes du conflit  et à présent, par la potentielle acquisition de nouvelles terres par les anciens miniers. Ceci entraine ainsi la mise en culture de nombreux espaces non exploités pendant plusieurs décennies. Le projet s’inscrit dans l’accompagnement du territoire vers une dynamique post-minière.

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