Publié le : 30/10/20235,1 min de lecture

La forêt amazonienne, l’un des écosystèmes les plus riches et précieux de la planète, continue de révéler ses secrets. Grâce aux avancées technologiques majeures en matière de préservation de la biodiversité, une récente expédition scientifique a mis en lumière l’extraordinaire diversité de la concession de conservation de Yanayacu Maquia, située au Pérou. Cette zone abrite certaines des espèces les plus emblématiques et rares de la forêt amazonienne. La biodiversité de Yanayacu Maquia est un trésor naturel dont l’importance reste sous-estimée. Cependant, une collaboration entre Envol Vert, Biodiversité Amazonienne, et SPYGEN, a récemment conduit à une expédition qui a fortement amélioré la connaissance de cet écosystème exceptionnel.

Au cœur de l’expédition se trouvait l’utilisation révolutionnaire de l’ADN environnemental (ADNe). Cette technologie novatrice a permis de collecter des données cruciales sur la biodiversité de Yanayacu Maquia, en traquant les traces d’ADN laissées par les êtres vivants dans leur habitat naturel. L’équipe a entrepris cette mission audacieuse en s’aventurant dans les recoins les plus reculés de la concession, y compris dans l’une des plus grandes tourbières d’Amazonie.

L’expédition s’est déroulée sur six jours au lieu des quatre initialement prévus, en raison des conditions imprévisibles d’accès à la forêt. Le trajet est parfois semé d’embûches avec des branches et des troncs au milieu de la rivière qui bloquent l’accès. Il faut alors les couper à la machette pour pouvoir passer, ou sortir du canoë et le tirer sur une longue distance. Ces aléas n’ont pas dissuadé l’équipe de mener à bien sa mission. Elle a dû faire face à des défis tels que les fortes pluies ainsi que des rencontres inopinées avec des intrus ayant pénétré illégalement dans la concession. Malgré ces difficultés, l’équipe a persévéré et a réussi à collecter des échantillons ADNe de différents habitats naturels, en rivières, étangs, et zones humides.

Les résultats des analyses ADNe se sont révélés époustouflants. A partir de seulement 12 sites d’échantillonnage, un total de 388 taxons a été répertorié, dont 163 ont été précisément identifiés jusqu’à l’espèce, tandis que 225 ont été classés au niveau du genre ou de la famille en raison des lacunes dans les bases de référence génétiques. Ces chiffres comprennent une diversité étonnante de mammifères, amphibiens, oiseaux, reptiles, et poissons.

Ces découvertes ne font que renforcer l’importance de la préservation de la concession de Yanayacu Maquia. Pas moins d’une dizaine des espèces identifiées figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi celles-ci, la loutre géante (Pteronura brasiliensis) est la plus menacée, étant classée comme « en danger ». Elle est suivie de près par le jaguar (Panthera onca), classé comme « quasi menacé ». D’autres espèces, telles que le huapo rouge (Cacajao calvus), le singe de Nancymae (Aotus Nancymaae), le lagotriche commun (Lagothrix lagotricha), le tapir (Tapirus terrestris), le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari), le tamanoir (Myrmecophaga tridactyla), et enfin la tortue à pieds jaunes (Chelonoidis denticulatus) sont considérées comme « vulnérables ». La présence d’autres espèces emblématiques, comme le hoazin huppé (Opisthocomus hoazin) ou la raie à ocelles (Potamotrygon motoro) a également pu être recensée. On a particulièrement dénombré 20 espèces distinctes de chauves-souris, ainsi que 15 espèces de grenouilles arboricoles et 2 espèces de grenouilles de verre. En outre, compte tenu du manque de données de références, un grand nombre de taxa identifiés au genre ou à la famille représentent potentiellement autant d’espèces à fort enjeu de conservation. Une telle concentration de populations aussi diverses est considérable.

« l’ADNe permet d’inventorier la biodiversité globale et peut révéler la présence d’espèce élusives ou plus difficilement observables par d’autres moyens. Avec des méthodes conventionnelles, beaucoup de temps et d’efforts auraient été nécessaires pour rassembler autant de données que cette campagne a généré, sans pour autant garantir un résultat équivalent », indique Pierre Jorcin, chef de projet à SPYGEN.

Il est à noter que les aires de répartition de beaucoup de ces espèces restent encore méconnues, car très peu d’observations précises sont déjà répertoriées dans cette région.

Cette initiative a jeté une lumière nouvelle sur la richesse de la biodiversité amazonienne. « Cette expédition démontre l’importance cruciale de la préservation de ces espaces naturels et de l’apport de la science pour mieux comprendre et protéger ces écosystèmes fragiles. Il est impératif de continuer à explorer et à protéger ces joyaux de la nature pour les générations futures » souligne Lotty Morey, présidente fondatrice de Biodiversité Amazonienne.

L’ADNe s’avère être un outil inestimable pour l’étude et la conservation de milieux forestiers telle que la concession de Yanayacu Maquia au Pérou. Les résultats de la mission ont été partagés avec les communautés locales grâce à des activités participatives axés sur la prise de conscience des enjeux écologiques associés à la préservation de la faune et des habitats naturels.

« Les participant.e.s du projet ont été très enthousiastes pendant l’explication des résultats de l’analyse ADNe. Des grandes affiches avec des photos des espèces leur ont permis d’apprendre le nom scientifique, de comprendre que certaines espèces sont menacées, et qu’il faut les protéger. Des jeux ont également été faits avec les enfants autour de la biodiversité, afin de comprendre leur rôle dans la chaine alimentaire et l’équilibre biologique  » indique Marion Imbert, Responsable Pérou d’Envol Vert.

Ce projet aux résultats novateurs pourra servir de modèle pour des suivis réguliers et à long terme des écosystèmes amazoniens.

Publié le : 30/10/20235,1 min de lecture

La forêt amazonienne, l’un des écosystèmes les plus riches et précieux de la planète, continue de révéler ses secrets. Grâce aux avancées technologiques majeures en matière de préservation de la biodiversité, une récente expédition scientifique a mis en lumière l’extraordinaire diversité de la concession de conservation de Yanayacu Maquia, située au Pérou. Cette zone abrite certaines des espèces les plus emblématiques et rares de la forêt amazonienne. La biodiversité de Yanayacu Maquia est un trésor naturel dont l’importance reste sous-estimée. Cependant, une collaboration entre Envol Vert, Biodiversité Amazonienne, et SPYGEN, a récemment conduit à une expédition qui a fortement amélioré la connaissance de cet écosystème exceptionnel.

Au cœur de l’expédition se trouvait l’utilisation révolutionnaire de l’ADN environnemental (ADNe). Cette technologie novatrice a permis de collecter des données cruciales sur la biodiversité de Yanayacu Maquia, en traquant les traces d’ADN laissées par les êtres vivants dans leur habitat naturel. L’équipe a entrepris cette mission audacieuse en s’aventurant dans les recoins les plus reculés de la concession, y compris dans l’une des plus grandes tourbières d’Amazonie.

L’expédition s’est déroulée sur six jours au lieu des quatre initialement prévus, en raison des conditions imprévisibles d’accès à la forêt. Le trajet est parfois semé d’embûches avec des branches et des troncs au milieu de la rivière qui bloquent l’accès. Il faut alors les couper à la machette pour pouvoir passer, ou sortir du canoë et le tirer sur une longue distance. Ces aléas n’ont pas dissuadé l’équipe de mener à bien sa mission. Elle a dû faire face à des défis tels que les fortes pluies ainsi que des rencontres inopinées avec des intrus ayant pénétré illégalement dans la concession. Malgré ces difficultés, l’équipe a persévéré et a réussi à collecter des échantillons ADNe de différents habitats naturels, en rivières, étangs, et zones humides.

Les résultats des analyses ADNe se sont révélés époustouflants. A partir de seulement 12 sites d’échantillonnage, un total de 388 taxons a été répertorié, dont 163 ont été précisément identifiés jusqu’à l’espèce, tandis que 225 ont été classés au niveau du genre ou de la famille en raison des lacunes dans les bases de référence génétiques. Ces chiffres comprennent une diversité étonnante de mammifères, amphibiens, oiseaux, reptiles, et poissons.

Ces découvertes ne font que renforcer l’importance de la préservation de la concession de Yanayacu Maquia. Pas moins d’une dizaine des espèces identifiées figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi celles-ci, la loutre géante (Pteronura brasiliensis) est la plus menacée, étant classée comme « en danger ». Elle est suivie de près par le jaguar (Panthera onca), classé comme « quasi menacé ». D’autres espèces, telles que le huapo rouge (Cacajao calvus), le singe de Nancymae (Aotus Nancymaae), le lagotriche commun (Lagothrix lagotricha), le tapir (Tapirus terrestris), le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari), le tamanoir (Myrmecophaga tridactyla), et enfin la tortue à pieds jaunes (Chelonoidis denticulatus) sont considérées comme « vulnérables ». La présence d’autres espèces emblématiques, comme le hoazin huppé (Opisthocomus hoazin) ou la raie à ocelles (Potamotrygon motoro) a également pu être recensée. On a particulièrement dénombré 20 espèces distinctes de chauves-souris, ainsi que 15 espèces de grenouilles arboricoles et 2 espèces de grenouilles de verre. En outre, compte tenu du manque de données de références, un grand nombre de taxa identifiés au genre ou à la famille représentent potentiellement autant d’espèces à fort enjeu de conservation. Une telle concentration de populations aussi diverses est considérable.

« l’ADNe permet d’inventorier la biodiversité globale et peut révéler la présence d’espèce élusives ou plus difficilement observables par d’autres moyens. Avec des méthodes conventionnelles, beaucoup de temps et d’efforts auraient été nécessaires pour rassembler autant de données que cette campagne a généré, sans pour autant garantir un résultat équivalent », indique Pierre Jorcin, chef de projet à SPYGEN.

Il est à noter que les aires de répartition de beaucoup de ces espèces restent encore méconnues, car très peu d’observations précises sont déjà répertoriées dans cette région.

Cette initiative a jeté une lumière nouvelle sur la richesse de la biodiversité amazonienne. « Cette expédition démontre l’importance cruciale de la préservation de ces espaces naturels et de l’apport de la science pour mieux comprendre et protéger ces écosystèmes fragiles. Il est impératif de continuer à explorer et à protéger ces joyaux de la nature pour les générations futures » souligne Lotty Morey, présidente fondatrice de Biodiversité Amazonienne.

L’ADNe s’avère être un outil inestimable pour l’étude et la conservation de milieux forestiers telle que la concession de Yanayacu Maquia au Pérou. Les résultats de la mission ont été partagés avec les communautés locales grâce à des activités participatives axés sur la prise de conscience des enjeux écologiques associés à la préservation de la faune et des habitats naturels.

« Les participant.e.s du projet ont été très enthousiastes pendant l’explication des résultats de l’analyse ADNe. Des grandes affiches avec des photos des espèces leur ont permis d’apprendre le nom scientifique, de comprendre que certaines espèces sont menacées, et qu’il faut les protéger. Des jeux ont également été faits avec les enfants autour de la biodiversité, afin de comprendre leur rôle dans la chaine alimentaire et l’équilibre biologique  » indique Marion Imbert, Responsable Pérou d’Envol Vert.

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